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[ Contribution ] KARIM WADE, A LA MAIRIE DE DAKAR ? UNE VRAIE HISTOIRE A DORMIR DEBOUT…

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[ Contribution ] KARIM WADE, A LA MAIRIE DE DAKAR ? UNE VRAIE HISTOIRE A DORMIR DEBOUT…

« Au pays des boiteux, chacun pense qu’il marche droit. »

Il aura tout fait, pour hisser son fils au sommet de l’Etat ; mais Il aura aussi tout fait, pour liquider tous ses héritiers potentiels. Jamais dans l’histoire du Sénégal, un père n’aura été aussi dévoué pour mettre son fils en avant. Le mensonge, même s’il donne des fleurs, ne donnera jamais de fruits. Si la nature a horreur du vide, Abdoulaye Wade, lui, adore la politique du vide. C’est son domaine de prédilection. « L’année 2009 ne se fera pas sans Karim Wade », à coup sûr, parce que c’est en 2009 que les Sénégalais ont décidé d’en finir avec lui, pour dire non à la monarchie rampante, pour corriger la désillusion de l’alternance et rappeler à Abdoulaye Wade que le peuple est souverain. Ils viennent d’annoncer la couleur, les lieutenants de Karim Wade, cet individu qui ne s’adresse aux Sénégalais que par personnes interposées. Mais de quoi a-t-il peur ? Et pourtant, il aimerait bien pouvoir s’adresser aux Sénégalais, seulement, il ne parle pas leur langue… On lui prête l’intention de vouloir succéder à Pape Diop à la mairie de Dakar, un passage obligé pour ensuite succéder à son père. Décidément, le Sénégal regorge de guignols qui n’ont pas encore fini d’amuser la galerie. Quant au père, il a déjà montré ses limites : il lui a fallu deux mandats seulement, pour qu’il réussisse à faire voler en éclat, une bonne partie des symboles de la République. Inutile donc de perdre du temps avec le fils, nous avons mieux à faire. Les priorités de la République sont ailleurs. Au passage, nos sincères condoléances pour le regretté PDS1, ce parti fantôme qui vient d’être phagocyté par la GC2, et qui désormais repose  au cimetière des promesses de l’alternance. D’ailleurs, Abdoulaye Wade même n’en parle plus, il a déjà fait le « deuil » de cette formation politique depuis belle lurette.

Une candidature irrecevable et illégitime 

On a beau fouiller dans les archives du Sénégal pour trouver le nom de Karim Wade parmi ceux qui avant 2000, ont rendu un seul service à la nation, fût-il le moindre… Ce serait donc insulter les Sénégalais que de vouloir leur imposer une personne méconnue de leur histoire politique, un individu dont on n’aurait sans doute jamais entendu parler si son père n’était pas arrivé au pouvoir. La République ne mérite pas d’être méprisée à ce point, à moins que nous acceptions d’abdiquer devant la monarchie rampante. L’intronisation du prince de la République passerait obligatoirement par la prise de contrôle de la mairie de Dakar. Cette étape sera la phase test du hold-up électoral que le pouvoir compte mettre en œuvre pour 2012, comme le Togo l’a si bien réussi. Après avoir élu et réélu Abdoulaye Wade, la pire des erreurs que nous puissions commettre est de confier à Karim Wade la ville de Dakar. Voila bien une façon pour le président de légitimer son fils aux yeux de l’opinion, malgré les mises en garde répétées. Tout se joue donc aux élections locales de mars prochain, si elles ont bien lieu. Il est encore possible d’interrompre le processus de togo-isation du Sénégal, afin de laver l’honneur sali de cette République dont nous étions tous fiers au lendemain de la chute du régime socialiste. Oui, nous pouvons y arriver et nous allons y arriver. Nous serons tous debout comme une seule personne pour faire face au hold-up électoral sur lequel comptent les cinq mousquetaires de la GC qui n’arrêtent pas de cirer les pompes au fils du président. Nous avons les moyens de mettre fin à leur volonté d’asseoir une main mise sur les collectivités locales que ces vautours veulent assaillir à tout prix.

« Seul un sot mesure la profondeur de l’eau avec ses pieds » 

Une démocratie ne se mesure pas seulement par la pléthore de partis politiques, ni par le nombre de journaux, radios ou chaînes télé, mais aussi par l’indépendance de la justice, le respect des libertés et l’équilibre des pouvoirs. Heureusement qu’au Sénégal, la presse républicaine joue le rôle de contre-pouvoir malgré l’acharnement et les vaines tentatives de musèlement dont elle a fait l’objet (le journaliste El Malick Seck est en prison pour 3ans, après avoir publié un article compromettant sur la famille Wade). Le contre-pouvoir est pour la démocratie, ce que la virilité est pour l’homme car une démocratie sans contre-pouvoir n’est qu’une copie pâle et imparfaite de la monarchie. Malgré la séparation théorique des pouvoirs, l’exécutif a réussi à assujettir le législatif et le judiciaire. Le Sénat, par le biais de son président, a déjà signé l’acte d’allégeance au Prince, pour ne pas être mangé à la même sauce qui a complètement « démackisé »3 l’assemblée nationale, ce temple de la somnolence dont les locataires ont été élus à moins de 24 pour cent des suffrages. « Allah n’aime pas les traîtres », la République, non plus. La traîtrise, même si elle n’est pas héréditaire, est très contagieuse de nos jours… Les traîtres, comme les anciens bourreaux, adorent la victimisation : voila pourquoi ils finissent tous par être « démackillés » avant de passer à la trappe.

Des institutions déjà à genoux

A peine nommé, le nouveau président du parlement et successeur de Macky Sall jure fidélité au Père, au Fils et à la Sainte Vert, ces symboles de la trinité sénégalaise, comme le veut la tradition monarchique. Quand aux collectivités locales dissoutes par décret, le tour est déjà joué : elles sont déjà moulues et assaisonnées à la sauce du Concret, comme l’a été l’ambassade du Sénégal à Paris, malgré les réticences de l’Elysée. Le diplomate Doudou Salla Diop ne nous démentira pas. Abdoulaye Wade ne fait rien de gratuit. Il a toujours une idée derrière chaque acte posé. Le dénominateur commun à tous ces remaniements institutionnels est Karim Wade. On comprend le président : il veut bien assurer ses arrières, jusque dans l’au-delà, quoi de plus normal ? Tous ces tripatouillages abusés et abusifs de la Constitution (14 modifications en 8 ans) visent à baliser la voie au fils du président, comme la loi constitutionnelle 2008/66 qui prolonge illégalement le mandat du président de cinq à sept ans. Même un élève de grande section réfuterait les arguments fournis par le président de la République à ce sujet. L’anglais George Orwell nous avait déjà prévenus : « le langage politique est destiné à rendre vraisemblables les mensonges… et à donner l’apparence de la solidité à ce qui n’est que du vent ». Ils viennent de lancer un défit à tous les citoyens soucieux de l’avenir de la République. Ces oiseaux de « mauvais augure » sont entrain de s’accaparer du « bol de riz » qu’ils ne lâcheront pour rien au monde. Il faut avoir la mémoire courte pour se rappeler que, malgré tous les moyens de l’Etat mis à sa disposition, Abdou Diouf n’a pas cherché à s’imposer à la tête d’un Etat qui ne voulait plus de lui. Il a eu la sagesse de partir à temps ; autrement, il n’aurait pas survécu au séisme populaire qui a mortellement foudroyé le régime socialiste. La République survivra au régime de l’alternance, comme elle a survécu aux socialistes. La « togo-ïsation » du Sénégal a déjà avorté ; elle a échoué sur toute la ligne, malgré tout le tapage médiatique et la pollution sonore dont font montre les conspirateurs de la GC.

Le pouvoir, de père en fils, comme au Togo

En élisant le père à la Magistrature Suprême en 2000, les Sénégalais ont aussi élu le fils, sans s’en rendre compte. Depuis lors, bonjour dérive. Les représentations diplomatiques sont multipliées par quatre ; des agences budgétivores se substituent au gouvernement parce que le pays s’est retrouvé avec deux présidents : l’un est officiel, très rusé et s’exprime sur toutes les questions internationales même si on ne lui demande pas son avis, et passe la majeure partie de son temps à s’adonner à son sport favori : survoler l’atmosphère, pour « multiplier les voyages planétaires », empêchant nos prières de monter au ciel, alors que l’autre, très officieux et très discret, est assis sur le « rivage », en train de bâtir un château sur du sable mouvant, tout en se réfugiant dans un mutisme très assourdissant. Le père et le fils ont l’air d’en vouloir beaucoup aux Sénégalais, on ne sait pour quelle raison. Les deux sont l’alpha et l’oméga de la politique. Et pourtant, il est si « parfait », notre prince de la République…Nous venons de comprendre à peine pourquoi il s’appelle « Karim », ce nom divin qui fait partie des quatre vingt dix neuf noms du Tout-Puissant. Ce fils ‘extraordinaire’ et ‘brillant économiste’ aurait toutes les « qualités » et les meilleurs diplômes au monde, laisse entendre le père. Seuls des amateurs sont capables de construire un tunnel de 300 mètres sans bande d’arrêt d’urgence ni issues de secours… Voilà pourquoi certains travaux de la corniche nous ont été facturés 4 milliards le kilomètre sur un tronçon de 6 km, ce qui revient à plus de 24 milliards au total, là où un économiste ordinaire aurait dépensé 400 millions le kilomètre seulement pour les mêmes travaux. Sans doute le prix du baril est passé par là…pardon, il a du anticiper sur la crise financière. Il faut être plus que ‘brillant’ pour en arriver à de telles « économies », pour un pays pauvre très endetté. Un beau jour, Wade nous dira que son fils « bien né » est polyglotte et parlerait plusieurs de nos langues nationales, sans les avoir appris. Seulement, « aussi longtemps que les lions n'auront pas leur historien, les récits de chasse tourneront toujours à la gloire du chasseur.»

Le feu qui te brûlera, c’est celui auquel tu te chauffes !

Le journaliste et polémiste Eric Brunet nous apprend que même si « les socialistes sont athées, ils croient quand même à l’enfer pour y mettre leurs adversaires. » Abdoulaye Wade, lui, même s’il n’a jamais été à Pudlar, devrait croire fermement à la magie pour ‘introniser’ son fils au palais de la République, sans notre consentement. Seulement, on a beau jouer avec une poupée Barbie, elle ne parlera jamais, fût-elle une poupée vaudou... Et « le monde aura beau changer, les chats ne pondront pas. » On ne s’improvise pas ‘maire de Dakar’ ou président de la République du jour au lendemain ; la fonction n’est pas héréditaire : elle trop sacrée pour être laissée à des amateurs qui n’ont aucune culture politique, ni la posture nécessaire. Toutefois, Wade pourra, s’il le souhaite, installer son fils dans un palais virtuel, comme il en existe dans les consoles de jeux vidéo, où n’importe qui peut s’amuser à devenir locataire de la Maison Blanche ou de l’Elysée, afin de satisfaire tout autre fantasme que la réalité lui refuse. Barack Obama, même s’il est Kenyan d’origine, se garderait bien de demander aux Kenyans de l’élire pour diriger une collectivité locale d’un pays dont il ignore une bonne partie de la culture, un territoire où il n’aura séjourné que très peu de temps. Le cas échéant, le ridicule aurait tué, puisqu’il a commencé à tuer maintenant… Si les colons ont réussi à régner en maître sur l’Afrique, s’ils ont réussi à se bâtir une légitimité, c’est parce qu’ils ont usé de la violence, de l’intimidation ainsi que de la complicité des Africains eux-mêmes, comme cela a été le cas pendant l’esclavage où les négriers africains livraient leurs frères et sœurs à l’ennemi, moyennant quelques piètres avantages en retour. Les cinq mousquetaires de la GC veulent nous livrer au fils du président : ces conspirateurs veulent faire de nous leur bétail électoral. Même le mouton de tabaski, jusqu’au dernier souffle, se débattra pour résister à son bourreau qui, d’une façon ou d’une autre finira par lui trancher le cou. Toutefois, il n’est point obligé de lui faciliter la tâche. Un lion, même si on le tue, on ne le déshonore jamais. À terre ou à genoux, nous serons toujours debout, pour défendre la République car elle est sacrée. Il va falloir trouver mieux pour nous intimider. Nous ne sommes pas à vendre.

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