Déclenché à Marseille, suite à nos révélations, le tsunami politico-médiatique provoqué par l'affaire Tamsir Faye, n'en finit pas de faire des remous, de la cité phocéenne jusqu'au plus haut sommet de l'État sénégalais. Il y a une semaine, nous relations dans nos colonnes que le consul général du Sénégal à Marseille avait été interpellé pour ivresse publique manifeste et exhibitionnisme, mardi dernier, sur la rue Paradis (8e). L'homme de 38 ans, qui nie en bloc ces accusations, a été limogé par le ministre des Affaires Étrangères et des Sénégalais de l'Étranger, 48 h plus tard.
Mais dans son pays d'origine, le flou demeure persistant quant à son avenir. Certains médias, comme seneweb.com et senenews.com, assurent que le décret actant son limogeage - que seul le président Macky Sall, dont il serait un très proche, peut prendre - n'a pas encore été signé. Le site DakarActu assure, lui, dans son édition de mardi que "le consul est bel et bien limogé", qu'il n'y a pas de "cafouillage", et que "Tamsir Faye a déjà reçu ses indemnités et son billet retour pour le 2 août prochain".
"Il nous a indiqué que sa hiérarchie lui avait conseillé de ne pas se présenter"
Hier, il nous a été impossible de joindre le consul général - également poursuivi par deux policiers pour injures et menaces de mort - sur son téléphone personnel, ni son vice-consul, Tony Mendy, qui avait été nommé consul général par intérim par le ministre Mankeur Ndiaye en fin de semaine dernière. Le secrétaire d'État aux Sénégalais de l'étranger, Souleymane Jules Diop, est lui allé à rebours de son ministre de tutelle, en défendant le consul, affirmant sur le site senego.com que c'est "un procès en public, sans procès-verbal, sans alcootest, sans enquête sur ces accusations graves", et assurant même que le consul "a failli se suicider".
Une chose est sûre, dans le cadre de cette enquête, le diplomate a refusé d'honorer la convocation que lui avaient adressée les services de police pour un rendez-vous, mercredi. "Il nous a indiqué que sa hiérarchie lui avait conseillé de ne pas se présenter", glissait hier un proche de ce dossier, précisant que l'homme "continue de conclure ses e-mails de sa signature de consul !" Le procureur de la République de Marseille, qui suit ce dossier de près, déclarait hier qu'une "dénonciation sera faite au Sénégal afin qu'il soit jugé là-bas". Un voeu sans doute pieux...
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