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Economie

15 MILLIARDS DE BENEFICE AUX ICS : Signes de relance

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15 MILLIARDS DE BENEFICE AUX ICS : Signes de relance

Neuf mois après le lancement de la recapitalisation des Ics, la boîte semble ressortir la tête du soufre dans lequel elle était enfoncée. Déjà au mois de septembre dernier, c’est un bénéfice de 15 milliards de FCfa, qui pourrait évoluer à 20 milliards, que les Industries chimiques du Sénégal auraient réalisé et les perspectives s’annoncent heureuses.

Par les temps qui courent, les bonnes nouvelles ne sont pas flores. Aussi, lorsqu’on sait dans quels méandres abyssales de la mal gouvernance l’ancien fleuron industriel, les Industries chimiques du Sénégal (Ics) étaient empêtrées, on ne peut qu’apprécier positivement l’évolution de la situation de l’entreprise (même s’il faut souhaiter qu’elle garde ainsi le cap) notamment depuis la recapitalisation intervenue au mois d’avril dernier avec le Groupe indien Iffco, par ailleurs premier partenaire commercial de l’entreprise et qui a repris, dans les conditions les plus avantageuses, les rennes de l’entreprise avec 85% du capital. Aujourd’hui, même si l’on peut trouver « chiche » le résultat de 15 milliards de FCfa déjà enregistré au mois de septembre dernier et qui pourrait atteindre 20 milliards d’ici à la fin de l’année, cela ne pousse pas à pavoiser. L’entreprise d’une valeur patrimoniale de plus de 700 milliards de FCfa, a été cédée, de guerre lasse, à 50 malheureux milliards contre 15% des parts du capital à l’Etat. Elle porte en outre sur le dos une lourde dette de plus de 200 milliards de FCfa. Il n’est pas inutile de le rappeler.

Il n’empêche, si l’on en juge par les réponses données par le Ministre de l’Industrie et des mines Me Ousmane Ngom, récemment lors du vote du Budget 2009 de son département, l’entreprise serait sortie de la zone de turbulence. En parlant de turbulence, la grogne qui a bruit tout récemment au sein de l’entreprise, avec les travailleurs qui réclament une meilleure attention sociale, semble traduire quelque peu une évolution positive de l’activité des Ics. C’est une lecture. Les travailleurs de la boîte reprocheraient en tout cas à la direction de donner la priorité à la question matérielle au détriment des questions sociales.

Le ministre en charge, répondant à la question relative à la plateforme revendicative des travailleurs des Ics avait pourtant fait valoir que celle-ci avait été exécutée sur les salaires par une augmentation de 7 à 20%, pour un montant de 600 millions de FCfa ; une augmentation de la subvention repas de 600 à 1200 FCfa par jour. Et pour les autres points de la plateforme qu’il jugeait « très complexes », ils devraient faire l’objet d’un examen par 5 commissions pour l’élaboration d’un plan sur trois ans qui sera soumis au cadre élargi de concertation, lors d’une journée d’études prévue en janvier prochain. Qu’à cela ne tienne…

La reprise semble être passée par la réhabilitation « effective » des équipements ainsi que l’achat de pièces de rechange pour une valeur de 11 milliards de FCfa, sans compter l’acquisition d’équipements miniers pour 7 milliards de FCfa. La politique de maintenance, défaillante par manque de moyens, faisait réellement courir des risques importants sur la fiabilité de l’appareil de production.

Plusieurs installations étaient à l’arrêt et les équipements dont la valeur était estimée à plus d’un milliard d’euros étaient sérieusement menacés d’érosion. La remise en état des équipements aurait ainsi permis à l’entreprise de réaliser un bateau de 3000 tonnes d’acide phosphorique par jour, si l’on en croît le ministre de l’Industrie et des mines qui a promis, à partir de janvier-février 2009, le passage à deux bateaux d’acide par mois, jugeant ce rythme « conforme » au plan d’affaires adopté pour le redressement de l’entreprise.

Il est vrai que les cours internationaux, jusque-là, étaient au plus haut (2330 dollars la tonne) et qu’actuellement la tendance est à la baisse, mais on est cependant très loin des trois bateaux de 30 000 tonnes d’acide phosphorique par mois qui (cela représentait quelque 16 milliards de FCfa par mois) partaient du port de Dakar. Il faut aussi dire que la moyenne était retombée à un seul bateau par quarante cinq jours.

Toujours est-il que les activités d’exportation représentaient quelque 90% du chiffre d’affaires des Ics. Dans l’hypothèse d’une utilisation à 80% des capacités de production, le chiffre d’affaires est projeté à environ 150 milliards de FCfa, avec un cash flow (espèces) de 50 milliards de FCfa et dans le cas d’une optimisation, le chiffre d’affaires tournerait autour de 200 milliards de FCfa, soit 400 millions de dollars.

On en est loin encore et en définitive, une meilleure gouvernance, sans la main trop « lourde » de l’Etat, peut permettre à l’entreprise de stabiliser son compte d’exploitation et de se doter des moyens de respecter le délai de douze dont trois de différé, prescrit par le concordat du jeudi 27 mars dernier, pour rembourser la totalité de l’ardoise colossale des Ics envers ses créanciers. Encore faudra-t-il que le plan de restructuration et de « renaissance » proposé par Indian Farmer Fertiliser cooperative limited (IFFCO) tienne la route.

En attendant, on se demande bien ce qu’il est advenu, ou ce qu’il adviendra du site de production de Mbao dont les options tournaient autour de la privatisation et de la recapitalisation… La stratégie voudrait en tout cas que l’Etat du Sénégal en tire le meilleur parti étant l’enjeu que représente ce produit pour le pays. Les mêmes interrogations concernent la filiale commerciale, Senchim qui, à travers une convention signée en 1994 et l’avenant du 02 août 2002, avait en charge la commercialisation de la totalité de la production d’acide phosphorique, d’engrais et de phosphates.



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