48 ans après l’indépendance politique : A quand l’indépendance économique ?

Le Sénégal est présent dans toutes les grandes rencontres internationales et s’engage dans tous les combats pour la paix, la justice et l’instauration d’Etat de droit partout ailleurs. C’est à partir de cette également que le Sénégal s’est lancé dans le combat pour l’indépendance économique. Mais 48 ans après, le constat est là, amer, ce pari est loin d’être gagné. Puisque le développement économique reste au statut de programmes bien ficelés dans les tiroirs. Et pour cause, c’est aujourd’hui que les Sénégalais souffrent plus des problèmes existentiels. Surtout à cause d’un contexte mondial de plus en plus difficile. La vie devient chère, chaque jour que Dieu fait entraînant l’ébullition du front social. En atteste la manifestation récente de l’Ascosen contre la cherté de des denrées de premières nécessités. E moment où l’on souffle la 48ème bougie, le monde rural crie famine. Ceci, après la décision du gouvernement de lui venir en aide en octroyant une somme de 10 milliards pour l’achat de soudures. Une somme qui va causer beaucoup plus de problèmes qu’elle n’en résout. En raison de l’ampleur du sinistre et du nombre important de personnes touchées. Du moins, si l’on en croit le Conseil national de concertation et coopération des ruraux (Cncr) qui estime que « ce montant est très insuffisant pour couvrir le déficit alimentaire des populations et du bétail ». Et en un simple exercice arithmétique, le Cncr trouve qu’avec « les 10 milliards on ne peut obtenir que 35 000 tonnes de riz pour des besoins évalués à 500000 tonnes ». D’ailleurs, selon cette organisation, cette façon de faire ne règle pas la question de l’autosuffisance alimentaire du Sénégal. Il urge donc, « d’apprendre à pêcher nous-mêmes », si l’on veut résoudre définitivement notre autosuffisance alimentaire. Car, dans un contexte mondial de plus en plus contraignant, le Sénégal ne peut pas continuer à importer pour faire vivre sa population, 800000 tonnes de riz, soit 120 milliards de devise, presqu’autant pour les céréales et les produits laitiers. Pour le Cncr, la solution passe nécessairement par la mise en place d’une bonne politique agricole afin de régler les problèmes d’approvisionnements du marché, mais aussi, par la création des unités industrielles transformatrices des produits agricoles. D’autant plus que les moyens existent déjà. Allusion faite aux 500 000 hectares emblayables sur le territoire national. Alors que l’alerte semble sonnée au plan international avec la Chine qui compte se lancer dans l’importation du riz, l’Egypte qui décide de mettre fin à l’exportation de son riz à partir du mois courant et qui pourrait être suivie par l’Inde et le Vietnam. Le Sénégal, pour des raisons que voilà, est donc obligé de passer par ses propres initiatives s’il veut accéder à son indépendance économique. Heureusement que l’espoir est permis, car, le Président de la République invite la jeunesse dans ce sens.