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ARTISANAT - Profits générés par les touristes à Saint-Louis : Le secteur gagne 1,7 milliards de francs par an

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ARTISANAT - Profits générés par les touristes à Saint-Louis : Le secteur gagne 1,7 milliards de francs par an

Quand le touriste décide de visiter une destination quelconque, généralement il prévoit un budget «Souvenirs et Cadeaux». Au Sénégal, les touristes se dirigent vers les villages artisanaux et les galeries d’art, pour acquérir des souvenirs de leur séjour. A Saint-Louis, où il existe plus de 25 galeries d’art et où plus de 300 artisans vivent directement ou indirectement de cette activité, les touristes leur laissent annuellement plus d’un milliard et demi de francs en produits divers.

En collaboration avec le village artisanal, le syndicat d’initiative du tourisme de Saint-Louis a, il y a quelque temps, réalisé une enquête dont les résultats ont révélé que chaque touriste dépensait au minimum 35 000 francs Cfa pour ses «Souvenirs et Cadeaux». En fait, les retombées dans le secteur de l’artisanat sont estimées à 1 milliard 750 millions de francs par saison. L’instauration de la charte de la qualité avait contribué à une hausse de 30% du chiffre d’affaires des artisans. Malgré cela, les conditions de vie des artisans se dégradent de jour en jour, du fait de la rareté de la matière.

Le tourisme, c’est la rencontre des personnes à la découverte d’un pays, de sa culture. «Les différents pays au monde ne produisent pas de façon similaire. Notre rapport à la nature n’est pas la même. Il est donc normal que l’autre ait l’ambition de découvrir comment le pays qu’il visite vit, à travers des expressions artistiques, les différents modes de vie», argue Alboury Ndiaye, le président de l’Office des syndicats d’initiative et de tourisme de Saint-Louis. D’ailleurs, l’un des fondements de Saint-Louis, c’est de bâtir un développement du tourisme à la base sur les éléments patrimoniaux parmi lesquels il y a les expressions artistiques. Depuis une dizaine d’années, le secteur de l’artisanat régional connaît une certaine progression. Ce n’est pas un artisanat de masse qui ne respecte aucune norme, mais plutôt un artisanat commerçant. L’artisanat n’est seulement la vente de souvenirs, mais aussi, il est un élément essentiel du produit touristique.

C’est cette conviction qui a été poussé à la mise en place de la «Charte de la Qualité», qui consiste à structurer les différents points de vente et la production, en la rendant plus fiable et en s’assurant que les bois utilisés sont de bonne qualité, de même que l’or et l’argent utilisés dans la fabrication des bijoux.

En outre, les artisans devraient réserver un bon accueil aux touristes en leur donnant toutes les informations relatives au produit qui est censé les intéresser, car, souligne Ahmadou Cissé, le directeur du Syndicat d’initiative, «plus on donne des informations sur l’objet aux touristes, le nombre d’heures pour sa réalisation, sa symbolique, sa signification culturelle, plus l’artisan est enclin à attirer l’attention du client, plus il a la chance de vendre son produit». Seulement, il ne faudrait pas que l’artisan aille vite en besogne dès l’instant que le touriste s’intéresse à un objet, pour lui balancer tout de go un prix et chercher à redescendre très bas pour brader son objet.

Il était donc important, suivant cette charte, de travailler sur une bonne fiabilité du produit et avoir une fourchette de prix. Parce que justement, avance M. Cissé, «ce que nous disons aux artisans d’art, c’est que, malheureusement, il y a des clichés que les gens véhiculent, du genre : quand vous êtes en Afrique et qu’on vous fixe un prix, il faut diviser par trois». Toutefois, reconnaît M. Cissé, «on ne va pas jusqu’à leur imposer des tarifs fixes, parce que ce n’est pas dans notre culture. Nous tous, quand nous allons au marché, nous marchandons». Néanmoins, il fallait être raisonnable et avoir des fourchettes de prix, établir que tel objet coûte entre 10 000 et 13 000 francs, par exemple. Cela veut dire que, l’artisan qui vend en deçà de 10 000 francs a bradé et celui qui va au delà de 13 000 francs, a arnaqué le visiteur.

Après l’adoption de cette charte, le test a été effectué sur un groupe d’artisans au sein du village artisanal. Il s’agissait d’amener vers les artisans agréés par la charte des groupes de touristes à qui on a garanti l’authenticité des objets qu’ils achètent à des prix corrects. Les touristes étaient également séduits par la démarche et, la confiance aidant, de 35 000 francs, ils ont dépensé en moyenne 80 000 francs Cfa pour des souvenirs et cadeaux. Et si l’on considère qu’il ya entre 40 000 et 50 000 touristes qui visitent la région, les retombées sont extraordinaires, même si chacun d’eux ne dépensait que 30 000 francs.

DES RETOMBEES ENORMES MAIS PAS VISIBLES

Sur l’Ile, on note la présence d’une vingtaine de galeries d’art, qui travaillent uniquement avec la clientèle étrangère. Certains affirment que s’ils ont tant investi, avec ce que cela comporte comme charges et création d’emploi, c’est parce que les retombées sont positives et qu’ils y trouvent leur compte. Une galerie emploie au moins deux personnes et paie un loyer. A travers cette charte dite de qualité, le message était donc clair en direction des artisans. «Mieux vous travaillez, plus vous gagnez.» Plus de 150 personnes ont expérimenté cette charte dans le village artisanal de Saint-Louis.

La place touristique de Saint-Louis est fonctionnel toute l’année, à l’exception de la saison des pluies, qui constitue un handicap au développement du tourisme. En outre, un autre phénomène positif se développe actuellement, car les touristes commencent à avoir l’information par rapport aux tailleurs locaux. A Saint-Louis, le touriste peut aller au marché acheter un superbe tissu et aller voir un tailleur qui lui fait une très belle couture en quatre jours. Ahmadou Cisse signale : «Il y a un gisement inexploité dans le cadre de ce secteur de l’artisanat au sens large. Il faudra que les uns et les autres soient beaucoup plus imaginatifs et qu’ils comprennent que cela a des exigences aussi. Il est certain qu’il y a des choses qui ne pardonnent pas. Quand on reçoit un touriste qui a un séjour planifié, si le tailleur reçoit une commande, il a intérêt à respecter le délai. Autrement, ça pose des problèmes. Les gens doivent s’imposer un minimum d’exigence de qualité et comprendre qu’ils ont affaire à une clientèle étrangère. S’ils veulent travailler dans les règles de l’art, il y a des normes à respecter. Plus on les respecte, plus on gagne de l’argent.»

 



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