Il est fort possible que l’Intersyndicale de la Sonacos s’invite dans la prochaine visite du Premier ministre Macky Sall. Cette Intersyndicale tient à lui manifester sa désapprobation du projet de loi visant à détaxer l’huile importée. En attendant, elle mène une campagne dans le département de Sédhiou pour expliquer son opposition à une telle mesure.
La visite prochaine de Macky Sall dans le département de Sédhiou, pour la mise en place de la fédération Pds de la localité, ne pourra pas dominer les clameurs revendicatives des populations du Pakao. Déjà, les femmes de Tanaff, par la voix de Diatou Fissourou, brandissent leurs doléances, notamment la «désalinisation» des vallées rizicoles, la dotation des paysannes en matériels agricoles (moissonneuses-batteuses, motopompes etc.)
Mais ce qui retient surtout l’attention, c’est un autre front en ébullition, celui du monde paysan, très remonté contre les autorités de l’alternance. L’Intersyndicale de la Sonacos, conduite par Seckou Tamba, est en tournée dans le département pour attirer l’attention des paysans sur les dangers de la détaxation de 15% de l’huile importée. Au-delà des risques sanitaires auxquels on expose les consommateurs, c’est l’avenir de la filière arachidière- donc le monde paysan- qui est menacé.
La Sonacos, disent-ils, de société industrielle, va devenir une société commerciale, exposant les travailleurs actuels au désœuvrement total. Conscients du danger, syndicalistes, paysans, opérateurs et transporteurs, ont bandé leurs muscles pour dire non à l’application de la loi. «Luttons contre l’annulation des taxes !», c’est le mot d’ordre qu’ils se sont donné, ce dimanche, à Sédhiou, pour sauver les emplois. La présente campagne agricole, déjà paralysée par le blocage de plus 1200 camions, la filière arachidière, bref le monde paysan. Pour ce faire, l’Intersyndicale appelle le ministre de l’Agriculture à convoquer des états généraux de la filière arachidière. Pour convaincre, l’Intersyndicale a usé de toutes les formes de communication. Dans ses messages, elle déclare : «La Banque mondiale veut tuer l’industrie locale au profit des grandes puissances.» Et s’interroge : «Comment voulez-vous que l’on satisfasse les paysans avec des banquiers apeurés ?» Et interpelle : «Députés, dîtes non à l’abrogation de la loi de novembre 2005!» Enfin, l’Intersyndicale campe son mot d’ordre: «Luttons contre l’annulation des taxes et la fraude des huiles!»
Sur autant de doléances, le chef du gouvernement devra apporter des réponses précises et satisfaisantes, s’il veut retirer aux populations les foulards rouges qu’elles comptent arborer, lors de sa visite.
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