Vendredi 26 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Economie

CAPITAL - Construction de l’aéroport Blaise Diagne : Les privés sortis de la piste

Single Post
CAPITAL - Construction de l’aéroport Blaise Diagne : Les privés sortis de la piste

Les partenaires au développement n’ont pas accepté que des associés qui n’apportent qu’un montant de 50 millions se retrouvent majoritaire dans une entreprise qui a besoin de 300 milliards de francs pour construire l’aéroport de Diass. Ils ont convaincu l’Etat à les sortir du montage.

Le gouvernement du Sénégal a désormais la capacité financière de lever les fonds nécessaires à la construction de l’aéroport de Diass. Grâce aux sommes collectées par le biais de la Redevance pour le déve-loppement des infrastructures aéroportuaires (Rdia), le gouvernement dispose d’une garantie financière assez importante qui lui permet de lever des fonds sur le marché financier. Si l’on se fie aux chiffres publiés sur le site du ministère de l’Economie et des finances, le Sénégal a collecté, depuis avril 2005 jusqu’en février 2007, plus de 36,8 millions d’euros, équivalent à plus de 23,9 milliards de francs Cfa.

Cette somme, collectée par l’Association du transport aérien international (abrégé en anglais, Iata), est conservée sous un compte séquestre, afin de servir de garantie aux banquiers et aux financiers auxquels le gouvernement va s’adresser pour mobiliser les montants nécessaires à la construction de l’aéroport Blaise Diagne (Aibd) de Diass. Cette formule avait été imposée aux pouvoirs publics par ses partenaires au développement. En effet, aussi bien le Fonds monétaire international que la Commission européenne et la Banque mondiale tous ont fait connaître, plus ou moins discrètement, leur «incompréhension» face au montage mis en place pour financer le fameux aéroport.

On se rappelle que, pour ce projet, le gouvernement avait mis en place un partenariat public-privé qui l’associait avec des privés conduits par le groupe Prestige, dirigé par M. Joe Ousmane Diop, actionnaire dans les stations d’essence Elton et dans l’usine de montage Senbus. Les partenaires ont mis en place la société Aidb, dont la direction a été confiée à M. Modou Khaya. Les privés détenaient 55% des actions de la société, avec un apport de 50 millions de francs Cfa. L’Etat, actionnaire minoritaire, avait la charge de trouver le reste des 300 milliards de francs Cfa nécessaires à la construction du futur aéroport moderne du Sénégal.

Le représentant du Fmi au Sénégal, M. Alex Segura Ubiergo, indique que son organisation, en accord avec ses autres partenaires, a fait jouer toute son influence pour casser cet attelage déséquilibré. «Nous ne pouvions comprendre que, pour un ouvrage qui devait être construit majoritairement par les finances publics, l’Etat se retrouve minoritaire. C’était comme si on offrait aux privés la gestion d’une structure pour laquelle ils n’auront pas mis vraiment de l’argent.» Le gouvernement, qui avait aussi besoin de signer l’Initiative de soutien à la politique économique (Ispe) avec le Fmi, et qui est attendu à Paris par le club des bailleurs de fonds en début du mois prochain, a dû se plier après une certaine résistance.

La preuve de cette capitulation a été d’abord manifestée par la transparence sur les fonds collectés par la Rdia. Depuis plusieurs mois, les pouvoirs publics gardaient un silence proche du mépris face aux demandes au niveau national, sur la destination de la taxe qui était prélevée sur les billets vendus pour tout voyage vers ou en hors du Sénégal. Les compagnies aériennes chargaient les billets pour des vols internationaux, d’une taxe de 30 euros, équivalent à 20 000 francs Cfa. Pour les vols intérieurs, la taxe est ramenée à 1 euro, ou 650 francs Cfa environ.

L’autre geste important est intervenu, depuis deux semaines environ, avec la reconfiguration du capital de Aibd. Devant notaire, les associés ont établi une nouvel organigramme, qui écarte les privés, qui ont été incapables de faire une offre plus consistante. Dès lors, le Sénégal n’a plus aucune difficulté pour faire approuver par ses partenaires le montage financier mis en place pour la construction de l’aéroport. D’autant plus, reconnaît le représentant du Fmi, que «tous les dossiers d’appel d’offres passés pour cet aéroport, semblent avoir été passés dans les normes». Alex Segura, comme bien d’autres, s’étonne d’ailleurs que les travaux de l’aéroport ne semblent pas aller beaucoup plus vite qu’ils en donnent l’air. Alors que l’on dit que l’entreprise Saudi Bin Laden est sur le site.

 



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email