CHEMIN DE FER - Restructuration et privatisation : L’ambition de redresser les rails africains

La Société d’exploitation ferroviaire des Industries chimiques du Sénégal, la Transrail Sa, le Petit train bleu Sa, ont exposé leurs griefs et défini leurs attentes par rapport au gouvernement, lors de la sixième réunion de l’Uac qui s’est tenue à Dakar.

La Banque mondiale a mis en place un fonds institutionnel de trois milliards de francs Cfa pour résoudre les problèmes liés au volet social de la mise en concession de l’exploitation de la ligne ferroviaire à la société Transrail Sa. «Cette opération a montré la capacité d’adaptation des cheminots à s’insérer dans les petites et moyennes entreprises tout en regrettant la disparition des anciens centres de formation ferroviaire», assure M. Dia, le représentant de la Cellule d’appui et d’insertion des cheminots déflatés (Carchem), à la suite de la mise en concession de la ligne ferroviaire Dakar-Bamako-Koulikoro.

Il a souhaité que l’Union africaine des chemins de fer (Uac) «obtienne des gouvernements africains la reprise des activités des anciens centres, afin de combler le fossé créé par le départ de l’expertise et les solutions de rattrapage que les sociétés concessionnaires ont été obligées d’adopter en faisant revenir les anciens cheminots dans les départements techniques».

C’était lors de la 6e réunion du groupe de travail de l’Union africain des chemins de fer sur la restructuration et la privatisation des chemins de fer. Quant au représentant de Transrail Sa, il a tenu à préciser «que le problème fondamental, qui se pose dans la conduite du processus de privatisation des entreprises ferroviaires en Afrique, reposait sur la nécessité pour chaque partie de respecter ses engagements et notamment pour les gouvernements de ne pas demander au concessionnaire d’aller au-delà de ses engagements et des obligations contenues dans la convention de concession».

La Société d’exploitation ferroviaire des Industries chimiques du Sénégal (Sefics), se referant aux objectifs portant sur l’acheminement d’un tonnage annuel de 1 850 000 tonnes afin de charger 48 bateaux par an en direction des marchés internationaux, a mis en relief la nécessité pour son entreprise de bénéficier des sillons nécessaires pour maintenir un rythme d’acheminement efficace des convois.

Pour cela, les participants à cette sixième réunion, recommandent le respect par Transrail et par les autres utilisateurs des sillons communément affectés et précisés dans les contrats d’utilisation des lignes ferroviaires concédées à Transrail. Ils ont rappelé la nécessité pour toutes les parties de s’entendre et de trouver ensemble les solutions quotidiennes et permanentes à tous les dysfonctionnements susceptibles d’affecter leurs intérêts respectifs. Mais aussi pour les Gouvernements africains de trouver une solution efficace à la gestion, au financement et au développements des infrastructures ferroviaires.

Intervenant sur les relations entre Transrail et ses partenaires dans l’utilisation des voies ferrées concédées, le Directeur Général du Ptb Sa «n’a pas souhaité bénéficier de traitement privilégié de la part de l’un ou l’autre des partenaires en présence, mais seulement le strict respect des sillons faisant l’objet des accords entre les parties en présence». Il a profité de l’occasion pour mettre en relief un certain nombre de points nécessitant une réflexion urgente, notamment en ce qui concerne le coût des péages et les composantes utilisées pour faire un calcul non pénalisant pour l’un ou l’autre des utilisateurs des sillons. Il a donc souhaité qu’une concertation soit établie en tenant compte du niveau des investissements à réaliser et la période convenue d’accord parties.

Cependant, depuis la mise en concession de la ligne Dakar-Bamako-Koulikoro, le concessionnaire, la Sosetraf qui est spécialisée dans l’entretien, la réhabilitation et le renouvellement des voies ferrées, semble privilégier les travaux en régie en invoquant le fait qu’il existe, parmi ses effectifs, des cadres spécialisés pour prendre en charge les activités d’entretien.

La Sosetraf mène ses activités avec la collaboration de grandes entreprises internationales et africaines spécialisées dans les travaux ferroviaires. Les contacts sont maintenus avec Transrail afin de reprendre la sous-traitance des travaux de voie. Les participants ont reconnu l’importance des actions de sous-traitance qui ont permis aux réseaux africains de disposer de voies bien entretenues permettant d’améliorer leurs performances techniques et commerciales. Cependant, le concessionnaire de la ligne Dakar–koulikoro n’a pas été contraint dans la convention à céder les activités d’entretien aux sous-traitants qui travaillaient avec la Sncs et la Rcfm. Il convient donc de maintenir le contact avec le concessionnaire et de continuer à enrichir la réflexion sur cet important segment de l’activité ferroviaire, a-t-il été noté.