Grande muraille : faux départ

(Correspondance Linguère) Alors que la première décade du mois d’août tire à sa fin, seuls les jeunes de Linguère, 200 étudiants de Dakar et les agents du secteur forestier sont dans les sites de reboisement. Les 500 militaires et les 400 jeunes annoncés par le ministre des Forces Armées et celui de la Jeunesse et de l’Emploi ne sont pas encore arrivés. Ce retard dans le déploiement des ressources humaines et de la logistique auront sans doute un impact sur l’atteinte des objectifs de 5000 hectares à planter en espèces diverses.

Depuis le premier jour de ce mois d’août, le Capitaine des Eaux et Forêts de Linguère et ses hommes ont démarré les travaux de reboisement des sites déjà préparés pour accueillir les quelque 2.200.000 plants produits dans les pépinières de Mbeuleukhé, Wido et Linguère. L’ardeur des forestiers est mise à rude épreuve par le déficit de moyens logistiques et humains. En effet alors qu’ils attendaient un renfort annoncé par les ministères des Forces Armées et de La Jeunesse et de l’Emploi, ils se contentent de mobiliser les volontaires de la Coalition Pour Sauver La Terre, une organisation écologique à but non lucratif de Linguère et de leurs véhicules dont la capacité de charge est très limitée au regard de la distance qui sépare les sites à reverdir des pépinières et surtout du nombre de gommiers, balanites et jujubiers à transporter.

Le Capitaine Ndoye s’inquiète, à juste titre, du retard accusé dans la mise à disposition des moyens logistiques, humains et financiers. Est-il possible de rattraper le temps perdu si l’on sait que la période propice au reboisement dans le Ferlo ne dépasse pas le mois d’août. Certes, il pleut en septembre, mais les véritables pluies sont enregistrées dans cette période. Il s’y ajoute que l’objectif de 5000 hectares n’est pas une mince opération. De sources bien informées, il y a fort à parier que les soldats annoncés par le Ministre, Bécaye Diop, ne soient pas au rendez-vous. Or, il est beaucoup attendu de ce département des Forces armées qui devrait résoudre le problème de la logistique grâce à son parc automobile plus apte au transport des plantes que les camionnettes des Eaux et Forêts.

Quant au ministère de la Jeunesse, il aurait revu à la baisse le chiffre avancé de moitié passant à 200 jeunes qui sont attendus encore à la fin de la première semaine.

Les centaines de jeunes des deux sexes rencontrés dans la cour du Secteur de Linguère pourraient sans doute largement contribuer à mettre en terre la production totale, à condition, toutefois, que des moyens conséquents soient dégagés.