Saint-Louis, 19 juil (APS) - Le ministre d’Etat, ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature, des Bassins de rétention et des Lacs artificiels, Djibo Ka, a affirmé, samedi, à Diama, que le typha est ’’un véritable cancer pour l’économie nationale’’, estimant qu’on a pêché par manque de prévoyance.
‘’Déjà, en 1974-1975, quand j’étais gouverneur à Saint-Louis, cette plante était là et on savait qu’elle allait s’installer’’, a rappelé M. Ka, lors du lancement du Projet d’enlèvement mécanique financé par la Banque africaine de développement (BAD) à hauteur de 2 milliards de FCFA.
‘’Le niveau préoccupant de cette infestation estimé à plusieurs centaines de milliers d’hectares, constitue une véritable calamité, voire un cancer qui risque, à terme, de compromettre tous les efforts consentis dans le bas delta pour le développement socio-économique au profit des populations riveraines du fleuve’’, a affirmé M. Ka.
Face à ce fléau, l’Etat a entrepris des actions énergiques allant dans le sens de réduire l’infestation due aux plantes aquatiques au niveau de certains axes hydrauliques, a-t-il ajouté.
Il a indiqué que son département ‘’ a eu à exécuter ces dernières années un important programme de faucardage entièrement financé sur ressources propres à hauteur de 5 milliards de francs CFA environ’’.
Djibo Kâ a émis le souhait, pour qu’en collaboration avec la Mauritanie qui a tenu à envoyer un représentant malgré l’élection présidentielle qui se tient dans ce pays, un projet fiable soit présenté aux partenaires pour venir à bout de ce fléau. En Mauritanie, 400 000 ha sont concernés contre 120000 ha au Sénégal.
Ce projet a un important volet de revalorisation du typha. Le ministre de l’Environnement a demandé aux industriels de s’y intéresser pour atténuer la pression sur la forêt.
En effet, le typha peut être utilisé comme produit énergétique mais aussi valorisé pour la fabrication de charbon, a expliqué Cheikh Tidiane Kane, chargé du suivi évaluation du Projet de gestion intégrée des adventices aquatiques proliférantes en Afrique de l’Ouest (PGIAAPAO).
Ce projet ne laisse pas en rade les populations riveraines. Selon le chef de village de Diama, Ibnou Ndiaye, elles sont impliquées avant toute décision.
Ce projet permettra à terme aux activités tournées vers l’agriculture, l’élevage et la pêche de connaître un regain d’intérêt.
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