Une mission de contrôle de la Cour des comptes fouille déjà les finances du «Plan Jaxaay» depuis la semaine dernière. Et bien avant que le président Wade ne demande à y voir un peu plus clair dans le projet de 52 milliards qu'il avait pensé pour reloger les sinistrés des inondations de la banlieue. Une inspection conduite par l'ancien président de l'Union des magistrats du Sénégal (Ums), Aliou Niane et qui suscite des craintes chez les différents responsables impliqués dans la gestion de ce projet.
Dans sa dernière livraison, le journal «L'As», revenant sur la réunion du Conseil des ministres de jeudi dernier, a révélé que le président Wade avait demandé l'ouverture d'une enquête pour dénicher les «faussaires» du Plan «Jaxaay». Mieux, le chef de l'Etat avait, selon le communiqué du Conseil des ministres, «demandé au gouvernement d'accélérer le processus de recasement définitif des populations se trouvant encore dans les zones inondables et de déclarer ces endroits zones non edificandi».
Seulement, de sources concordantes, au moment où le président Wade tenait ces propos, une mission d'inspection de la Cour des comptes était déjà envoyée au Plan «Jaxaay» pour voir plus clair sur ce projet de cinquante-deux (52) milliards de francs Cfa initié en 2005 par le chef de l'Etat pour reloger les sinistrés des inondations de la banlieue. Un contrôle qui, selon nos interlocuteurs, n'a rien à voir avec les instructions du président Wade, parce que prévu dans le programme annuel de la Cour des comptes. La gestion des finances du Plan «Jaxaay», érigé dans un premier temps en agence, avant d'être transformé en projet rattaché au ministère de l'Habitat, va livrer ses secrets au terme de cette mission de contrôle qui suscite déjà des craintes, selon toujours nos interlocuteurs, auprès des différents responsables impliqués dans la gestion de ce projet.
Cette mission de contrôle est dirigée selon nos sources par Aliou Niane, l'ancien président de l'Union des magistrats du Sénégal (Ums) qui ne manquait jamais de ruer dans les brancards pour défendre l'indépendance de la magistrature et la dignité des magistrats. Réputé discret et intègre, ce magistrat avait fait de la lutte contre la corruption et la mal-gouvernance son credo. Une posture accompagnée d'un langage peu diplomatique qui lui avaient valu d'être farouchement combattu pour ne pas briguer un second mandat à la tête de l'Ums.
0 Commentaires
Participer à la Discussion