En faisant hier le tour des structures relevant de son ministère, le nouveau ministre des Pme, de l'Entreprenariat féminin et de la Microfinance, Mme Marie-Pierre Sarr Traoré, en a profité pour exposer à ses collaborateurs ce qu'elle entend faire de ce département. 
Le nouveau ministre des Petites et moyennes entreprises, de l'Entreprenariat féminin et de la Microfinance, Mme Marie-Pierre Sarr Traoré, ne s'est pas attardé hier sur les difficultés que rencontrent les différentes structures opérationnelles qui relèvent de son département. Bien que soulevées hier par les directeurs de ces structures lors des entretiens à huis clos qu'ils ont eus avec le ministre à l'occasion de sa visite de contact, Mme Marie-Pierre Sarr Traoré s'est refusée de les étaler sur la place publique. "C'est personnel (rires). L'essentiel, c'est de connaître ces difficultés et d'y apporter des solutions. C'est entre nous", a-t-elle réagi. Le ministre a plutôt préféré donner des orientations à tous les responsables des différentes directions de son département. Au directeur des Pme, Ibrahima Diouf, elle demandera "d'insister sur l'offre des produits financiers adaptés aux besoins des Pme, surtout les Pme exportatrices qui ont des besoins spécifiques comme l'assurance-crédit, le capital risque, le crédit-bail". Elle l'instruira, en outre, de mettre en place rapidement le fonds de garantie.
S'adressant au directeur de la microfinance, Tafsir Mbaye, Mme Marie-Pierre Sarr Traoré a mis l'accent sur quatre principaux axes : améliorer dès à présent le cadre juridique, développer l'offre, particulièrement en milieu défavorisé, aider à l'articulation entre les banques et les institutions de microfinance et appuyer les institutions qui se chargent d'assurer le contrôle et le développement du secteur. "Nous savons que ces institutions financières ont besoin d'un appui institutionnel. Il faudrait mettre l'accent surtout sur les réseaux émergents", a-t-elle conclu.
Pour ce qui est de la direction de l'Entreprenariat féminin, le ministre a invité sa patronne, Mme Marième Cissé Thiam, de passer rapidement à la mise en place d'un réseau de femmes chefs d'entreprise. Elle trouve ce réseautage "important" dans la mesure où, explique-t-elle, il va leur ouvrir d'énormes opportunités comme l'accès aux marchés porteurs et solvables. Aussi, Marie-Pierre Sarr Traoré a-t-elle invité la directrice de l'Entreprenariat féminin à vite mettre en place une organisation patronale féminine où se retrouveront toutes les compétences. "C'est très important parce que ça va permettre aux femmes d'être plus efficaces et de pouvoir obtenir les différentes informations économiques", a-t-elle commenté.
Le ministre a, en outre, invité l'administrateur du Fonds de l'entreprenariat féminin, Mme Awa Paye Guèye, de faire des requêtes de financement du projet de consolidation du fonds. "Il faut se tourner vers les bailleurs de fonds. L'Etat ne peut pas tout faire", lui a-t-elle dit. Le ministre trouve tout aussi important le suivi sur le terrain. "Je sais que vous le faites. Il faut continuer à le faire. Mais je vous invite à pousser les femmes à se tourner vers les projets porteurs, les projets à haute valeur ajoutée parce qu'elles se tournent malheureusement vers des produits de faible valeur ajoutée. Et ce n'est pas ça qui apporte la croissance. Or, nous avons besoin de la croissance".
S'agissant de l'Agence de développement et d'encadrement des petites et moyennes entreprises (Adepme), le bras technique du ministère des Pme, de l'Entreprenariat féminin et de la Microfinance, Marie-Pierre Sarr Traoré a surtout insisté sur le financement des Pme. "J'invite les banques à participer à nos efforts de développement économique et social. Je leur demande de revoir leurs critères d'éligibilité. Ils sont quand même assez lourds pour le développement de nos Pme", a-t-elle lancé à l'endroit des patrons de banque. En direction de la directrice générale de l'Adepme, Mme Marie Thérèse Diédhiou, le ministre lui demande d'ouvrir de nouvelles filières. Se prononçant particulièrement sur la filière teinture, le ministre veut lui trouver une solution rapide. "Il nous faut régler rapidement le problème des intrants (basins, colorant, etc, Ndlr) pour pouvoir être compétitif. Nous allons essayer de voir ce que nous pouvons faire avec la douane", a-t-elle promis. Une promesse accueillie par les applaudissements des femmes teinturières qui s'étaient mobilisées pour la circonstance.
En ce qui concerne le Bureau de mise à niveau (Bmn), le ministre a demandé à son directeur, Pape Jean Fall, de faire valider rapidement et de mettre en œuvre le programme national de mise à niveau, dans le but de réaliser les objectifs de la stratégie de croissance accélérée. Elle trouve même "judicieux" d'installer des points focaux dans toutes les régions.
Le ministre ne s'est pas limité à donner des instructions et à faire des recommandations. Elle a aussi promis à ses directeurs de faire en sorte que le Fonds d'impulsion de la microfinance et le Fonds national de l'entreprenariat féminin servent aux Pme. Elle leur a également demandé d'anticiper. Pour sa part, elle compte, dira-t-elle, apporter du sang neuf à la Caravane des Pme qui, à son avis, est une bonne initiative. Elle veut également savoir ce que cette action phare du département des Pme a apporté. "Il faut que nous fassions le bilan. On a injecté de l'argent. Qu'est-ce qu'il a apporté ? Est-ce qu'il y a des failles ?", s'est-elle interrogée.
0 Commentaires
Participer à la Discussion