Avec environ 164 milliards de Franc Cfa, Attijariwafa Bank va reprendre 81% du capital de Crédit du Congo, 51% de la Société ivoirienne de banque, 65% de la Société camerounaise de banque, 59% de l’Union gabonaise de banque et 95% du Crédit du Sénégal, toutes filiales de Crédit agricole. Qui va prendre des intérêts dans Wafa Assurance, une filiale de Attijariwafa Bank en charge des assurances et dans Wafasalaf, une autre filiale chargée du crédit. Des opérations qui ne sont pas du goût des travailleurs du Crédit du Sénégal. Ils ont arrêté le travail hier, pour réclamer un plan social et leur part du « gâteau ».
Le processus de rachat de la Bst et de la Cbao par Attijariwafa Bank risque de ne pas être identique à celui du Crédit du Sénégal. Car, à la place d’une soirée de réunification, comme cela a été le cas pour certains, les travailleurs de Crédit Sénégal ont régi autrement en procédant à un arrêt de travail. Ils comptent remettre ça aujourd’hui et demain, jusqu’à ce qu’ils obtiennent gain de cause. M. Amadou Thiam, secrétaire général du syndicat unique des travailleurs des banques et établissements financiers et non moins secrétaire général de la délégation syndicale du Crédit du Sénégal nous a expliqué, hier, l’état de la situation. Nous faisant savoir que «l’arrivée du Crédit du Sénégal dans ce contexte de réorganisation, va sans conteste accroître les frustrations et le sureffectif. Et c’est pour prévenir une telle situation que les travailleurs du Crédit du Sénégal demandent la mise en place d’un plan social destiné aux travailleurs qui ne souhaiteraient pas poursuivre l’aventure avec Attijariwafa Bank». Ce n’est pas tout. M. Thiam ajoute qu’avant de «passer la main au groupe Attijari, la banque doit régler les problèmes en suspens. Notamment : «la revalorisation des salaires, le rappel de la prime spéciale dûe à une quarantaine de travailleurs (dossier en suspens depuis 2006), le rétablissement des accords d’établissement remis en cause de manière unilatérale par la Direction actuelle». Des déclamations que les travailleurs trouvent fondées à cause «du constat fait par la direction sur le problème des salaires et son engagement à lui trouver des solutions au courant de l’année 2008, l’absence de révision des salaires depuis plus de 17 ans, la baisse continue du pouvoir d’achat des travailleurs, la hausse continue des prix de toutes les denrées, la hausse du loyer, l’absence d’avancement à titre personnel de plusieurs travailleurs pendant 20 ans voire plus». Enfin, les travailleurs estiment que «s’il est normal que les actionnaires doivent tirer profit de leur placement, il est tout aussi normal que les travailleurs qui ont contribué à donner de la valeur à cette banque soient récompensés ». C’est pourquoi, ils exigent une prime de cession conséquente.
0 Commentaires
Participer à la Discussion