Le ministre des Affaires étrangères a invité la Chine à appliquer la règle de la réciprocité pour les commerçants sénégalais désirant s'implanter dans ce pays.
Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères n'est pas en déphasage avec les revendications de ses compatriotes commerçants, surtout celles ayant trait aux facilités à accorder à ceux d'entre eux qui voudraient s'établir en République populaire de Chine. Mais quand il se fait leur avocat auprès du vice-ministre chinois du Commerce, Cheikh Tidiane Gadio le fait en usant du langage diplomatique. 'Moins de deux ans après la reprise de nos relations diplomatiques avec la République populaire de Chine, la coopération entre ce pays et le Sénégal se porte bien. Mais nous pouvons mieux faire.
Les commerçants chinois connaissent bien l'hospitalité sénégalaise. Leur implantation dans la société sénégalaise ne nous pose pas problème. Il faut maintenant que la réciprocité soit une réalité chez vous. Il faut que les commerçantes et les commerçants sénégalais qui désirent s'implanter en Chine pour les besoins de leurs activités commerciales trouvent une hospitalité légendaire en Chine. Il faut que les autorités chinoises encouragent l'arrivée des hommes et des femmes d'affaires sénégalais en Chine', a-t-il déclaré à M. Wei Jianguo.
Co-présidant hier avec le vice-ministre chinois du Commerce le forum des affaires entre les opérateurs économiques des deux pays, le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, a aussi exhorté les commerçants sénégalais à s'organiser pour mieux saisir les opportunités qui s'offrent à eux dans le cadre de ces relations économiques et commerciales. Pour cela, le secrétaire permanent de l'Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois) a mis sur la table un certain nombre de préalables.
'Pour jouir des opportunités de la coopération économique et commerciale entre la Chine et le Sénégal, il faut connaître d'abord le partenaire, avoir une maîtrise de ses problèmes, en les identifiant par ordre de priorité. Ceci pour donner une orientation à la coopération que nous voulons avoir avec la Chine. Il faut que les secteurs privés sénégalais et chinois puissent avoir une véritable connexion, et que ce partenariat soit tourné vers des secteurs productifs', a indiqué Ousmane Sy Ndiaye. Ce dernier s'est d'ailleurs félicité de la disponibilité des autorités sénégalaises à intégrer dans leur approche ce qui constitue la préoccupation essentielle des commerçants sénégalais.
C'est-à-dire que les facilités accordées par l'Etat du Sénégal aux commerçants chinois voulant s'y installer, soient réciproquement conférées aux commerçants sénégalais porteurs de projet d'installation en Chine. Car, pour M. Ndiaye, la coopération économique et commerciale entre la Chine et le Sénégal doit être bâtie autour d'un certain nombre d'intérêts mutuellement avantageux. C'est ce que les hommes d'affaires appellent du 'gagnant-gagnant'.
Mais il n'y a pas que l'absence de réciprocité qui manque dans la coopération entre ces deux pays. Le déséquilibre dans les échanges commerciaux a aussi été épinglé par le ministre sénégalais du Commerce. 'Les flux des exportations vers la Chine ne représentent que 5 milliards de francs Cfa en 2006 par rapport à ceux des importations sénégalaises évaluées à hauteur de 80,2 milliards de francs Cfa, soit environ 90,3 % du volume global des échanges qui est de près de 85 milliards de francs Cfa pour la même année.
Ce qui me paraît encore faible compte tenu des potentialités de croissance existantes, notamment dans les secteurs de l'agriculture, de la pêche, de l'artisanat, dans la fabrication de produits chimiques et dans le domaine des services', a fait remarquer Amadou Habibou Ndiaye.
A la tête d'une délégation d'une trentaine d'opérateurs économiques chinois évoluant dans divers secteurs de l'économie notamment, le vice-ministre chinois du Commerce a pris note de ces manquements soulevés par les autorités sénégalaises.
0 Commentaires
Participer à la Discussion