Le G3 regroupant 3 universités de la Belgique, de la Suisse et du Canada devient maintenant le G4 avec l’intégration de l’UCAD. La convention a été signée mardi 22 mai à Dakar en présence de la princesse Astrid de Belgique.
Une forte délégation conduite par la princesse Astrid de Belgique s’est rendue, mardi 22 mai 2023 à l’Université Cheikh Anta Diop. La princesse a ainsi été témoin de la signature d’une convention entre l’UCAD et le G3 qui regroupe l’Université libre de Bruxelles (ULB), l’Université de Genève et l’Université de Montréal. Ce mini-réseau d’universités francophones en dehors de la France est né en 2012. L’objectif, rappelle la rectrice de l’ULB, Annemie Schaus, était d’intensifier les collaborations trilatérales en matière de mobilités étudiantes, doctorales, post doctorales et professorales entre ces trois entités.
Après 10 ans d’existence, le réseau a jugé nécessaire de s’ouvrir en Afrique, « une volonté déjà présente dans l’accord signé en 2012 et concrétisé par de nombreux projets tournés vers l’Afrique ».
Aujourd’hui, le G3 veut aller plus loin, notamment par la création de programmes d’étude conjoints, l’impulsion de projets communs d’enseignement et de recherche. C’est ainsi que l’UCAD a été approchée ; et le Recteur Ahmadou Aly Mbaye a donné un avis favorable.
Pour choisir un partenaire, le G3 devait tenir compte, entre autres, des collaborations existantes. Une université avait déjà une longueur d’avance du fait de l’excellence de ses programmes et de ses relations étroites avec chacune des trois universités qui composent le G3. « Nos réflexions et discussions se sont rapidement et très logiquement orientées vers l’UCAD pour son excellence bien sûr, pour les valeurs qui nous sont communes et parce que nous pouvons très logiquement partager avec l’UCAD le slogan du G3 : innovation, responsabilité sociétale et francophonie », ajoute Madame Schaus.
Pour sa part, le Recteur de l’UCAD, Pr Ahmadou Aly Mbaye a énuméré trois raisons principales pour intégrer le G3. La première se rapporte au besoin de davantage internationaliser l’UCAD pour rester dans une dynamique d’interconnexion plus marquée avec les autres universités du monde. La deuxième est relative à la taille du G3. Certes, l’UCAD est déjà membre de plusieurs réseaux, parmi lesquels l’Auf qui regroupe plus de 1000 membres, dont le Recteur est Vice-Président du conseil d’administration.
Cependant, le G3 a l’avantage d’être restreint, ce qui permet d’aborder certaines questions en profondeur. « Nos universités sont conservatrices. Pour faire bouger les choses, il faut beaucoup de débats parfois longs et fastidieux. C’est plus facile de le faire ici », souligne-t-il.
La troisième et dernière raison est relative à la diversité scientifique. Prenant l’exemple de son domaine, l'économiste, Ahmadou Aly Mbaye note qu’il y a une forte concentration des publications scientifiques dans les pays du Nord. Le même constat se fait sur les langues dominées par l’anglais. Les universités francophones ont donc intérêt à être ensemble pour une diversification de la recherche dans l’espace et la langue de travail. « La diversité linguistique (géographique aussi) ferait beaucoup de bien à la science », affirme le Recteur Mbaye.
"Les échanges académiques, puissant outil diplomatique''
En dehors des domaines classiques tels que le droit, l’archéologie, la science politique, les nouveaux partenaires vont se pencher sur des priorités comme l’urgence climatique, la santé urbaine ou l’intelligence artificielle. Ils vont également travailler sur des domaines novateurs parmi lesquels la photochimie thérapeutique, le droit algorithmique ou encore la cryptographie quantique. Ce sera aussi l’occasion de se pencher sur la mobilité qui fait face à des obstacles administratifs, sécuritaires, géopolitiques et même politiques.
D’ailleurs, s’il est vrai que l’UCAD entretient des relations privilégiées avec toutes les grandes universités belges, il n’en demeure pas moins que le Recteur Mbaye aimerait bien corriger un aspect. « Il me semble essentiel de développer des échanges équilibrés et d'accueillir sur notre campus un nombre croissant de professeurs, de chercheurs et d’étudiants de votre pays », a-t-il lancé à ses hôtes. La nouvelle entité passe dorénavant de « G3 » à « G4 ».
Ministre belge des Affaires étrangères, Hadja Lahbib estime que seuls l’ouverture, les échanges et la rigueur scientifique peuvent aider à résoudre les défis globaux. « Les échanges académiques constituent un outil puissant de diplomatie. Les échanges personnels entre deux pays facilitent grandement les relations », dit-elle.
La ministre n’hésite pas d’ailleurs à parler de ‘’diplomatie académique et scientifique’’ qui non seulement fait avancer le savoir, mais aussi génère des bénéfices qui dépassent le champ de la science à plusieurs égards.
4 Commentaires
Lol
En Mai, 2023 (13:34 PM)Noir Africain
En Mai, 2023 (13:48 PM)Fodé Cissé
En Mai, 2023 (10:51 AM)Fodé Cissé
En Mai, 2023 (10:51 AM)Participer à la Discussion