Affaire de la commerçante tuée à Rufisque Les policiers mettent la main sur l’auteur présumé du meurtre de Penda Sène.

Au moment où, dans son domicile, à Rufisque parents et amis, de la défunte Penda Sène, se recueillaient sur la mémoire de la brave commerçante assassinée cruellement, au commissariat urbain de Rufisque, le commissaire Niang et ses hommes avaient déjà mis la main sur le meurtrier de la dame. Cuisiné depuis le mardi 28 mars, le bandit de grand chemin décrie comme quelqu’un de sanguinaire, joue l’innocent et se perd à son propre jeu. Finalement après presque une semaine de garde à-vue, il a été déféré hier au parquet.

Samedi 25 février, comme à son habitude, la dame Penda Sène née en 1942 à Bata, département de Fatick quitte son domicile sis à Gouye mouride. Veuve et mère de 7 enfants, depuis des années, cette brave dame quitte son lit tôt le matin pour, à la rencontre des pêcheurs, chercher du poisson qu’elle vendait au marché de son quartier. Depuis des années qu’elle s’adonne à ce commerce, elle n’a jamais eu de problème. Et, chaque jour qu’elle se rendait à la plage de Bata, c’est avec sa fille qu’elle bravait l’obscurité. Mais, ce fameux jour, puisqu’elle a quitté son domicile en plein jour, vers 7 heures, elle avait demandé à sa fille de ne pas la raccompagner. Contrairement, à la version qui sera donnée plus tard et rapportée par nos confrères, elle n’a pas reçu de tontine. Ce matin là donc, c’est avec la somme de 2400f qu’elle a quitté sa maison. En route, elle disparaîtra à jamais, la gorge tranchée, laissant à côté d’elle, un couteau tacheté de sang, un sceau contenant deux sachets. Un sportif témoin oculaire. Quelques heures auparavant. A 8 heures précisément. Faisant son jooging quotidien, un individu , passant devant le grand arbre qui se trouve derrière le dépôt nommé, « solidité », située derrière l’usine Bata, découvre une silhouette à côté d’un précipice. Bien que surpris, il ne s’aventurera pas trop sur cette image. Mais, à peine rentré chez lui et, après avoir pris recupéré, il apprendra aux environs de 12 heures, à la radio, la découverte du corps sans vie d’une dame. Ce sportif donnera aux premières heures de l’enquête un témoignage éloquent. Ce témoin qui prendra à témoin l’opinion déclarera que, distant d’à peine 5 mètres, de la silhouette, il a remarqué un individu s’affairant à l’endroit précité. Plus explicite, ce témoin informera que le bonhomme portait un pantalon-jean noir, un bonnet de marque « Adidas » de la même couleur une chemise genre blouson et des sandales. En plus de ces détails, le témoin déclarera que l’homme qu’il a vu sur le terrain portait une barbe. D’autres témoins, rencontrés sur le terrain au cours de notre enquête, sans être explicite, ont donné le portrait robot de l’homme décrit par le sportif. La machine judiciaire en marche. En même temps que nous, les enquêteurs du commissariat urbain de Rufisque qui auront connaissance de l’existence de ce témoin l’entendront. Et déjà, une piste se dresse. Un opérateur économique qui travaillait avec la dame Penda Sène apporte, lui aussi, sa version. Se conformant au portrait robot donné par notre sportif, il parle d’un bonhomme qui traîne chaque jour dans les parages. D’ailleurs, dira t il, il avait essayé de violer une fillette de 14 ans en 2004. Pour assouvir son besoin, il l’avait frappé d’une barre de fer sur la tête. Même s’il n’a pas réussi à satisfaire sa libido, grâce aux personnes qui viendront au secours de la fille, la petite s’en est sortie avec une incapacité temporaire de travail de 25 jours. Plus explicite, ce dernier racontera qu’une dame qui travaillait dans le même commerce que la défunte avait, en son temps failli être agressée par le bonhomme. Traînant une lourde grossesse, la dame flairant le coup n’a eu le salut qu’en prenant ses jambes à son cou. Faute de lui mettre la main, le bonhomme lui aurait dit « si je te prends, je vais b… .Ta mère ». Dès que cette affaire qui s’est déroulée en janvier 2006 est parvenue aux enquêteurs, le portrait robot, désormais, a un nom. Il correspond à Ousseynou Guèye. Ce dernier, né en 1975 vit à Ndiolman, dans la commune de Bargny. En même temps que d’autres pistes sont creusées, un dispositif de surveillance est mis en place pour cueillir le bonhomme, mais il est introuvable. Depuis la découverte de ce corps, personne ne l’a vu dans son quartier. Pourtant, un transporteur malien soutien formellement l’avoir vu dans le coin, la veille du meurtre. L’arrestation. Resté introuvable depuis le samedi 25, le discret dispositif de surveillance mis devant sa porte à Bargny commence à émettre. Le bonhomme sera cueilli, devant sa maison au moment où il regagnait sa chambre. Fouillé, il sera trouvé porteur d’un couteau et deux cornets de chanvres indiens seront trouvés dans ses poches. Acheminés dans sa chambre, les limiers trouveront, une machette, 2 couteaux, une barre de fer, une chemise, la même que celle décrite par notre sportif. En plus de cela, bien que la barbe ait disparu en laissant la place à des poils vieux d’environ trois jours, la chemise, genre blouson est retrouvé dans sa chambre tachetée de sang. Mais Ousseynou dira que c’est de l’huile de moteur. Le pantalon décrit, lui est aussi retrouvé avec les mêmes taches et le même commentaire d’Ousseynou. Pour lui, il est blanc comme neige. Il clamera son innocence, mais des indices graves le compromettent. Il ment aux enquêteurs. Déclarant n’avoir été déféré que deux fois pour vol et le délit de coups et blessures volontaire sur la jeune fille qu’il avait tenté de violer les renseignements de l’identité judiciaire déclarent que le bonhomme a séjourné en prison à 8 reprises. Confronté à notre sportif, si un premier temps, ce dernier le reconnaît avant d’émettre des réserves du fait de la disparition subite de la barbe, notre témoin, selon notre source, s’est rétracté lorsque agressif, Ousseynou lui aurait dit « Si tu persistes dans tes déclarations, aux assises, tu seras confronté à mes avocats ». Mais, tous les autres témoins y compris la dame enceinte qui a échappé de peu à sa furie sont restés constants. « C’est lui et personne d’autre ». Les éléments qui le compromettent. En dehors des éléments matériels retrouvés dans sa chambre et qui militent en faveur de sa culpabilité, Ousseynou Guèye a reconnu avoir été sur les lieux, le jour de la découverte du corps. Et l’endroit où l’a vu le sportif a été le terrain où Penda Sène a été retrouvé. Vers huit heures. Lui, bien que reconnaissant avoir été sur les lieux, ce jour aux mêmes heures précitées, soutien mordicus y être venu chercher des barres de fers qu’il proposait aux brocanteurs de la ville de Rufisque. Sur l’affaire de la fille qui a échappé de peu à son viol et à qui, il avait fracassé la tête, Ousseynou Guèye calme et serein déclare que c’est vrai, il était coupable. Mais, lors de son inculpation pour ce délit qui lui a valu trois mois de prison, devant les enquêteurs, devant les juges et devant Dieu, il avait pleuré et soutenu être victime d’une cabale.