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AU MOMENT OU LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE CELEBRE LA FEMME - Un militaire s’acharne sur sa femme enceinte de 6 mois

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AU MOMENT OU LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE CELEBRE LA FEMME - Un militaire s’acharne sur sa femme enceinte de 6 mois
Le militaire Madior Barro, caporal-chef dans l'Armée sénégalaise et en service à Thiès, n'a rien trouvé de mieux à faire que de tabasser sa femme, enceinte de 6 mois, jusqu'à la défigurer. Pire, il a commis son acte ignoble le jour où la communauté internationale célèbre la femme. Son geste inqualifiable ne restera pas impuni, car la dame à qui nous avons rendu visite dans une clinique de la place, a décidé de porter plainte aujourd'hui auprès du procureur. Quant au mis en cause, il a soutenu mordicus n’avoir jamais levé la main sur son épouse.

Les hommes sont-ils devenus des êtres sans cœur ou réfléchissent-ils avec leurs poings ? Cette question mérite d'être posée si l'on se réfère aux coups de poing qu’ils font régulièrement pleuvoir sur leurs épouses. Des êtres sans défense qu'ils ont juré d'aimer et de protéger. Mais, pour une querelle anodine, ils pètent les plombs et s'acharnent sur elles. Par deux fois et en l'espace de 10 jours seulement, des époux se sont signalés de façon honteuse envers leurs conjointes à Saint-Louis. Il y a quelques jours seulement, un habitant de Nguet Ndar, pour regarder un match de football, n’a pas hésité à rouer de coups sa femme qui s'y opposait. Cette dernière avait préféré à la place, suivre une pièce théâtrale. L’époux traîné en justice, s’est vu décerner un ticket pour la maison d'arrêt et de correction (Mac) de Saint-Louis. Cependant, c’est à croire que cela n'a pas servi de leçon au militaire Madior Barro. Samedi passé, au moment où des associations qui luttent pour la défense de la femme organisaient des rencontres pour dénoncer les actes de barbarie dont sont victimes leurs membres, une dame, Bougouma Diop, âgée de 30 ans, subissait les foudres de son mari. Bougouma, très mal-en-point, s'est retrouvée dans une clinique de la place. Enceinte de 6 mois, cette dame qui a quitté son Joal natal pour vivre avec son mari, militaire au quartier Sindoné (sud), avait l'œil gauche au beurre noir, la lèvre supérieure enflée et du sang coagulé était dans ses narines lorsque nous sommes allés lui rendre visite. Son ventre bedonnant laisse paraître une grossesse avancée. Ne pouvant même pas s'asseoir à cause d'un corps qui lui faisait mal partout, elle a tout de même tenu à parler en sanglotant sous le regard de son fils âgé d'à peine 8 ans. Ce fils qui a assisté impuissant à la bastonnade de sa mère sans être en mesure de lui porter secours. «C'est toujours comme ça qu'il me traite. Il m'a trouvée dans la maison vers 21 heures et il m'a reproché d'avoir insulté sa fille. Celle qu'il a eu avec une autre femme. Avant même que je ne réponde, il m'a expulsée de la maison. Je suis sortie pour chercher un taxi afin d’évacuer mes bagages, il m'a alors accusé d'avoir volé son portable. Par la suite, il est entré dans une colère noire et m'a donné un coup de poing à la figure et sur le flanc. J’avais mal et je m'étais accroupie. Il en a profité pour me donner un autre coup et il a ensuite fermé la porte d'entrée de la maison pour que les voisins n'interviennent pas. Le fils que j'ai avec lui et sa fille criaient et couraient dans tous les sens, mais cela ne l'a pas poussé à arrêter de me battre. C'est sa fille qui a ouvert la porte afin de permettre aux voisins de venir. J'ai pris un taxi pour venir à la clinique me faire consulter car j'ai eu peur pour ma grossesse. Ce n'est pas la première fois qu'il me bat. Il m'a frappée par le passé et à l’époque, j'avais même avorté. Mais cette fois-ci, je vais porter plainte», a renseigné Bougouma Diop. La sage- femme qui était à son chevet nous a révélé que l'état de sa patiente est inquiétant car elle risque encore une fois de perdre sa grossesse. Selon elle, Bougouma était très mal en point lorsqu'elle a débarqué à la clinique. «Je l'ai mise sous perfusion et je suis obligée de lui administrer des tranquillisants pour qu'elle puisse dormir, en attendant que le gynécologue l'examine», nous a confié la soignante. Alioune Souaré, son père, qui a quitté Jaol et qui est tombé sur la scène, était également dans la salle. Très en colère, le vieux Souaré nous a déclaré qu'il va ramener sa fille à Jaol avant de soutenir que pour cette fois, son gendre va payer pour son acte.

La version du mari

Hier soir, nous avons rendu visite au mis en cause à son domicile pour recueillir sa version des faits. Nous l'avons trouvé dans sa chambre en train de tenter de dissuader son épouse qui a quitté la clinique et qui se préparait pour retourner chez ses parents à Joal. Bougouma était assise à même le sol au bord de l'armoire et l'atmosphère était très tendue. Madior a soutenu que durant la journée du samedi, il a eu à faire un reproche à sa femme que cette dernière a mal pris. Et le soir, quand il l'a trouvée dans la maison, Bougouma préparait ses bagages pour partir. "Je suis sorti pour appeler mon frère afin qu'il puisse la retenir mais à mon retour, elle a pris mon portable. Lorsqu'elle a tenté de quitter la maison, je lui ai réclamé mon téléphone et elle m'a balancé la bassine remplie d'habits et de jouets des enfants. En esquivant le coup, la bassine est retournée sur elle pour la blesser au visage", se défend-il. Avant de préciser : " Avec son état de grossesse, lui porter des coups ne m'a jamais effleuré l'esprit". L'air dépité, le militaire nous révèle qu'il a toujours bien entretenu sa femme : "Je ne cesse de lui donner des cadeaux. Chaque fois que je reviens d'une mission, je lui apporte des boîtes à bijoux. La dernière en date, c'est lorsque je revenais du Darfour, je lui ai payé des bijoux qu'elle a bradés. Je ne suis pas un homme violent comme elle le prétend. Mes collègues et mes voisins peuvent en témoigner. Si elle déclare avoir avorté une fois parce que je l'ai battue, c'est une contrevérité, l'enfant est mort-né et lorsqu'elle l'a mis au monde, j'étais au Darfour. On n'a qu'à relever le certificat de décès". Toutefois, force est de reconnaître que c'est un homme meurtri que nous avons rencontré et qui ne demande qu'à récupérer sa femme. "Je ne l'ai pas répudiée car je l'aime. Et dès demain (aujourd'hui), je tenterai d’entrer en contact avec ses parents pour la ramener dans mon foyer, car elle a décidé de partir et je ne peux pas la retenir. Encore une fois, je ne l'ai pas frappée et je n'ai pas barricadé la porte de la maison. Elle s'est blessée toute seule", a affirmé l’époux de Bougouma. Cette affaire risque d'atterrir devant la justice car Me Alioune Badara Cissé, oncle de Bougouma, que nous avons joint au téléphone la nuit des faits, révèle que sa nièce va ester en justice. Et certainement, la plainte contre Madior Barro sera sur la table du procureur ce matin.



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