Les débats ont été épiques ce mardi devant le tribunal et ont vite viré à la politique. Pour la partie civile, "Le Populaire" en publiant un tel article, a cherché à ternir l’image de marque de Djibo Leyti Kâ qui est chef de parti et qui aspire un jour à devenir président de la République. "Djibo Kâ a une famille, des enfants qui vont à l’école, une épouse. Cet article porte gravement atteinte à l’honneur de la famille", dira Me Kâ, un des trois avocats commis pour la défense de l’ancien ministre de l’Environnement. Ce que la défense a bien entendu rejeté. Pour elle, une poursuite en diffamation doit se faire sur la base de faits et non d’allusions subjectives. Me Sène, avocat du journal Le Populaire s’en ira dire que "si Djibo a une famille, les journalistes aussi en ont. Et il n’est pas concevable de descendre jusqu’à des considérations de type claniques ou ethniques pour asseoir des faits". Me Sène de charger le leader de l’Union pour le renouveau démocratique (Urd) qu’il accusera d’être "l’artisan de sa propre déchéance politique". Et d’ajouter : "nous connaissons l’homme". Des remarques qui n’ont pas été du goût des conseillers de Djibo Kâ qui s’en sont pris à l’avocat du Populaire mais aussi à Yakham Mbaye accusé de vouloir régler des comptes personnels et politiques avec le leader de l’Urd.
Le procès présidé par le juge Maguette Lô a également été une bataille de rapports. La partie civile avait versé dans le dossier un rapport datant de 2005 et montrant que toutes les enquêtes nécessaires avaient été effectuées au moment d’accorder une autorisation de culture de crevettes aux trafiquants de drogue dure. Toutefois, ce rapport est battu en brêche par un autre rapport de contre-expertise produit cette fois par l’Union européenne. Ce rapport de contre-expertise indiquait que la variété de crevettes visée par les porteurs du projet qui n’étaient en fait que des trafiquants de drogue, n’était pas cultivable sur la surface maritime choisie à Mbour. Les avocats du Populaire d’insister sur le fait que Djibo Kâ ne pouvait pas ignorer ce rapport du fait que trois de ses conseillers techniques faisaient partie de l’équipe mise en place par l’Union européenne pour enquêter sur le projet de crevetticulture de Ndagane Sambou.
Dans cette affaire, tout est parti l’article paru dans l’édition du 02 août 2007 du Populaire et intitulé : « Couverture des narcotrafiquants de drogue arrêtés à Mbour : ce que Djibo Kâ savait… ». Un article qui avait défrayé la chronique en son temps. Sous la plume de son reporter Pape Sarr, "Le Populaire" mettait en cause la responsabilité de Djibo Leyti Kâ, ministre d’Etat, ministre de l’Economie maritime au moment des faits dans cette affaire. En effet, les trafiquants qui opéraient à Mbour avaient trouvé une couverture de leurs activités illicites en mettant sur pied une unité de culture de crevettes. L’autorisation était signée des mains de Djibo Leyti Kâ lui_même. Suffisant pour que sa responsabilité dans cette affaire après le démantèlement du réseau, soit engagée aux yeux du journal "Le Populaire". S’estimant diffamé par cet article, Djibo Leyti Kâ avait intenté une action judiciaire contre le journal. Dans cette affaire qui est mise délibéré jusqu’au 8 novembre prochain, le Parquet est resté neutre.
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