Faux et usage de faux - Un ex-employé d’Air Sénégal confectionne des documents de l’Asecna pour un candidat à l’émigration.

Le consulat de Grande-Bretagne qui a failli être grugé, permettra à l’Asecna d’être désormais plus vigilant. Suite à une plainte de son directeur, le candidat porteur des documents compromettants sera pris dans son propre jeu. Piégé et remis aux gendarmes, le candidat à l’émigration procédera par la même technique pour remettre son complice aux forces de l’ordre. Candidat à l’émigration, Salif Sakho est un jeune débrouillard. Agé de 29 ans, il nourrissait depuis longtemps, le secret désir de quitter le Sénégal à la recherche des Livres Sterling. Après s’être rendu auprès de quelques chancelleries occidentales, il s’est résolu à se présenter au consulat de la Grande Bretagne à Dakar. Devant fournir des documents, il s’est adressé au sieur Assane Fall. Ce dernier est un ancien d’Air Sénégal International. Et, selon des confidences recueillies au niveau de cette compagnie, il aurait été mis à la porte à cause de ses agissements peu orthodoxes. Contacté, il fournira des papiers portant l’en-tête de l’Asecna à Salif Sakho. Avec ces documents, composés de bulletins de salaires, d’une attestation de congé etc, le candidat à l’émigration s’est présenté devant la représentation de la Grande-Bretagne. Une fois en possession de ces documents, le consulat contactera le 1er février passé, la direction de l’Asecna pour vérification. Interpellé, Thierno Amadou Sall, le représentant permanent de l’Asecna auprès de la République du Sénégal, a porté plainte contre Aliou Badara Camara à la brigade de gendarmerie de l’aéroport international Léopold Sédar Senghor. Saisi de cette plainte, le 5 mai, l’adjudant Massamba Dème, de la brigade de Batterie, se rapprochera du consulat de Grande-Bretagne, avec qui il travaillera sur ce dossier. Après avoir mis sur place, au sein du consulat, un dispositif composé de gendarmes, devant le cueillir, le candidat a été convoqué. Pour mieux le ferrer, l’interlocuteur lui fera savoir que sa demande a été retenue. Arrivé tout heureux, il a été appréhendé et conduit dans les locaux de la brigade de gendarmerie de l’aéroport. Devant la gravité des faits, refusant de plonger seul, Salif Sakho a fini par donner le nom de son complice. Comme il ne connaissait pas le domicile du sieur, il collaborera avec la gendarmerie, à sa façon. Devant la somme de 3 millions au faussaire, il l’appelle au téléphone et l’invite à venir chercher son argent. Après avoir longuement fait attendre son client, Assane Fall, né en 1961 est venu au rendez-vous. Malheureusement pour lui, au lieu de son argent, c’est une paire de menottes qui a atterri sur ses mains. Après avoir reconnu le délit de faux et usage de faux, la bande a été déférée au parquet, le vendredi 12 mai.