Amadou BÂ ne pouvait pas imaginer que ce jour-là, il allait trouver la mort en allant rejoindre ses amis d’enfance sur la berge pour une partie de thé. Tragique destin que celui de ce jeune homme né en 1983. Qui a rencontré la mort suite à une altercation avec un de ses amis le 17 septembre 2005 à Fass Boye, village situé près de Mboro. Il faisait ce jour, une chaleur d’étuve. Sous les filaos, en face de l’océan, un groupe de personnes étaient réunies autour d’une théière, discutant et chahutant. Ahmadou Bâ est venu rejoindre ses amis d’enfance à son retour des champs. Lorsqu’il a porté sa main sur un verre, Assane Sow lui en empêcha, prétextant qu’il n’a pas cotisé. Malheureusement, le verre qu’il tenait dans sa main tombe et se casse. Assane Sow qui exigeait que son ami paie le verre, saisit l’argent qu’il détenait. Ahmadou ne se laisse pas faire et veut rentrer dans ses fonds. Et il s’en est suivi une altercation mais ils ont été vite séparés. Au moment où Ahmadou rentrait chez lui, il tombe et perd connaissance. Le père appelé à son chevet tente de l’acheminer au poste de santé sur une charrette. Après plusieurs tentatives de réanimation, son père venait de comprendre que son fils s’en était allé au royaume des cieux. Y a-t-il eu échanges de coups entre les deux belligérants ? Tout au long du procès, le tribunal voulait en savoir plus sur les causes de cette mort. 4 personnes ont défilé à la barre pour éclairer la lanterne du tribunal. A part le 2ème témoin qui a vu des coups qui partaient et revenaient. Ce qui fera dire à l’avocat de la défense, maître Ciré Clédor LY, qu’il s’agissait de balancements de bras comme chez les lutteurs. Maître Ly était fondé de parler de crise cardiaque, suite à la déclaration du père du défunt faite devant le juge d’instruction. Selon la défense, le père a changé de version en invoquant aujourd’hui le paludisme dont son fils était atteint. Pour le parquet « nulle part dans le dossier on n’a parlé de crise cardiaque ». Et s’agissant des témoins, il avance qu’ils sont « des parents exceptés 1, qui ont été tous recrutés ». Et de déclarer établi le délit de coups mortels en requérant 5 ans de prison ferme. Maître Ly après le réquisitoire du parquet, s’est senti envahi par « des frissons » en déclarant : « la pire des tragédies c’est des erreurs judiciaires ». D’après la défense les témoins n’ont vu aucun impact de coups ; ce qui lui fera demander « s’il y a des preuves sorties du débat ? » Avant de plaider la relaxe. Le délibéré est fixé au 7 mars.
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