Elles sont de plus en plus jeunes, de plus en plus nombreuses. Le commerce de la chair peut leur rapporter gros, mais peut leur faire mal puisque le préservatif, seul moyen de se protéger est rare et coûte 2 500 FCFA.
La prostitution clandestine prend une proportion inquiétante au niveau des zones aurifères de Kédougou, plus précisément à Tenkoto. Beaucoup de jeunes filles qui y viennent dans l’espoir de trouver du travail finissent par s’adonner à ce vieux métier. Pour l’exploitation de l’or, Tenkoto et ses environs attirent une foule de jeunes filles et de jeunes garçons à la recherche de travail. Mais devant les difficultés à décrocher du boulot dans les sociétés, « ils n’hésitent pas à s’adonner à la prostitution clandestine pour subvenir à leurs besoins », expliquent un commerçant bien habitué des lieux. Les filles vivent dans des maisons en paille louées et envoient régulièrement de l’argent à des parents qui souvent ignorent les activités auxquelles elles s’adonnent. D’autres filles arrivent à décrocher des contrats de quelques mois dans les sociétés minières.À la fin de ce contrat, sans travail et devant le besoin, elles finissent par verser dans la prostitution clandestine. Soucieuses de ne pas se faire reconnaître, elles fréquentent les places jusqu’à la tombée de la nuit pour se retrouver dans les clandos et autres restaurants. Cette prostitution rapporte gros à des filles qui peuvent gagner en une nuit 15 000 FCFA à 30 000 FCFA voire 50 000 FCFA. Nul ne sait combien elles sont à évoluer dans cette zone. Aucun recensement n’y étant effectué. Et le chiffre serait ridicule. La « faune » qui évolue à Tenkoto est souvent constituée de filles trop jeunes. Accrochées dans une restaurant de la zone, trois filles avouent un âge variant entre 18 et 20 ans. L’une habite à aux Parcelles assainies Dakar, les autres viennent de la sous région (Guinée et Gambie). Elles ont loué une concession en paille. Ce restaurant géré par une Thiéssoise est d’ailleurs fort couru. En l’espace de quelques heures, plusieurs jeunes filles y ont défilé, munies de leur bol pour acheter leur repas de midi. Avec un taux de prévalence du sida qui double le niveau national, l’alerte est sérieuse au niveau de la zone quand on sait que le moyen de se préserver est le condom féminin ou masculin. Et pour en avoir, il faut faire des mains et des pieds car l’unité est vendue 2 500 FCFA.
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