S’il y a un phénomène qui se pose avec récurrence et acuité dans le Fouladou ; c’est bien le vol à main armée de bétail. Favorisé par la multiplicité et la porosité des frontières tout comme la libre circulation des armes légères, le vol de bétail est l’un des principaux fléaux qui hante le sommeil des populations. Et la palme d’or revient aux éleveurs du village de Doubirou, dans la communauté rurale de Kandia, frontalière avec la Gambie.
Dans le village de Doubirou, localité située à quelque dix-sept kilomètres au Nord-Ouest de Vilingara, à la lisière de la frontière gambienne, les populations ne dorment plus la nuit. La raison : c’est le vol récurrent de leurs bétails par des éléments armés transfrontaliers. Une situation dont se plaignent vivement les habitants de la bourgade. « Depuis quelques mois, nous vivons une insécurité totale dans le village. Il ne se passe pas un mois sans qu’un propriétaire de troupeau ne signale le vol de ses bêtes », déclare El Hadj Kassé Diangana, le chef de village.
Peuplé de 3000 habitants, le village de Doubirou compte selon son chef de village plus de 400 têtes de vaches et un cheptel impressionnant de caprins. Un trésor qui s’effrite de jour en jour du fait de ces malfrats transfrontaliers. « De juillet 2005 à février 2006, nous avons comptabilisé 35 cas de vaches volées » a poursuivi El Hadj Diangana tout en colère et impuissant. Pour lui, chaque fois que les bandits commettent nuitamment leur forfait, ils s’enfuient et disparaissent vers la frontière gambienne à quelques kilomètres de là. Face à la supériorité des armes dont ils disposent, leurs forfaits sont commis avec une aisance à vous couper le souffle.
Ainsi, pour minimiser les dégâts, des comités de vigilance ont été créés un peu partout dans la contrée. Mais, malgré tout, la tâche des jeunes vigiles n’est pas de tout repos puisque la zone manque de tout moyen de communication. Il n’y a ni téléphone ni électricité. L’obscurité qui y règne à la tombée de nuit, constitue ainsi, un véritable facteur favorisant le forfait des caïds. Il y a aussi la libre circulation des armes légères dont se procurent facilement les malfrats dans les loumas des pays voisins ; car si le port d’arme est conditionné au Sénégal par une l’autorisation administrative, dans certains pays voisins, le port et le commerce des armes ne sont pas réglementés.
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