Vol de numéraires La domestique s'était volatilisée avec les 250.000 frcs de sa patronne

Le monde est très petit a-t-on coutume de dire. Fatou Fall en a fait l'amère expérience. Queques semaines après avoir volé toutes les économies de son employeur, elle a été retrouvée et livrée à la justice pour répondre de son acte délictuel. Leurs relations professionnelles ont commencé au mois d'octobre passé lorsque Fatou Fall a été engagée comme domestique par la dame Rokhaya Gningue ; moyennant une rétribution mensuelle de 15.000 frcs. Depuis lors, elle s'est toujours bien acquittée de sa tâche au point de gagner la confiance de la dame. "Je n'ai jamais eu à me plaindre d'elle jusqu'à ce qu'elle me joue un vilain tour", a confié la patronne aux limiers.

Deux jours avant la Tabaski, elle s'était comme à l'accoutumée, présentée à son lieu de travail vers les coups de huit heures pour se voir remettre les clés du salon et de la chambre à coucher ; à charge pour elle de faire le ménage. Après quoi elle devait rejoindre la dame au marché où elle gère une cantine de vente de tissus pour femmes. Ne l'ayant pas vue, deux heures plus tard, Rokhaya Gningue téléphone chez elle mais personne au bout du fil. Après d'autres essais infructueux, elle s'inquiète et affrète un taxi clando pour retourner à la maison afin de savoir pourquoi elle n'a pas répondu à ses appels. Une fois sur place, elle croit que le ciel lui est tombé sur la tête et pour cause. Les portes des chambres n'étaient pas fermées ; pire les battants de son armoire étaient grandement ouverts. Vérification faite, la pochette contenant 250.000 frcs avait disparu. "Quand je me suis adressé à un des locataires et qu'il m'a informé que la domestique est partie juste après mon départ, j'ai compris qu'elle avait volé mon argent et s'en était allée" raconte-t-elle. Il ne lui restait qu'à faire une déposition à la police et à prier le bon Dieu. Des semaines plus tard, sa prière est exaucée. En effet, en se rendant samedi dix-huit courant au marché où elle officie, elle tombe nez à nez sur Fatou Fall accompagnée d'autres jeunes filles. "Faisant semblant de la dépasser, je l'ai attrappée par le bras pour lui demander si elle me reconnaissait. Elle s'est mise immédiatement à me supplier de ne pas la vilipender et de venir avec elle chez son oncle et tuteur. J'ai refusé pour la conduire à la police" a-t-elle expliqué. Et d'ajouter : « elle n'a opposé aucune résistance ». A en croire la domestique, elle avait promis de payer des habits pour la Tabaski aux membres de sa famille restés au village, c'est pour cette raison qu'elle a chipé le fric."J'ai tout dépensé, il ne me reste plus rien. Je sollicite la clémence de ma patronne, je suis prête à travailler pour elle gratuitement durant des mois en guise de remboursement" a-t-elle soutenu. Déférée au parquet, son sort dépend désormais de la justice.