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ACCUSEE D’AVOIR FAIT DEFILER DES FEMMES PRESQUE NUES, LA STYLISTE FATOU FATAL « BIJOU » PRECISE « Mon intention n’était pas de nuire à l’image de la femme sénégalaise »

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ACCUSEE D’AVOIR FAIT DEFILER DES FEMMES PRESQUE NUES, LA STYLISTE FATOU FATAL « BIJOU » PRECISE « Mon intention n’était pas de nuire à l’image de la femme sénégalaise »
Ndèye Fatou Kébé dite Fatou Fatal est une Sénégalaise établie en France. En dehors de ses activités politiques (militante de la Gauche française, conseillère municipale ), elle est créatrice de la marque de lingerie Bijou Fatou Fatal. La collection qu’elle a présentée samedi dernier lors du Dakar Fashion Week avec des mannequins qui ont défilé en petites tenues a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Même si elle reconnaît qu’au Sénégal on n’a pas encore atteint le degré d’ouverture qui permet de vivre de la mode, elle soutient que son intention n’était pas de nuire à l’image de la femme sénégalaise.

Présentez-vous à nos lecteurs ?

Je suis Ndèye Fatou Kébé créatrice de la marque de lingerie Bijou Fatou Fatal, d’origine sénégalaise, 31ans, vivant à Paris depuis une trentaine d’années. C’est là-bas que j’ai grandi. Je suis née à Dakar précisément à l’hôpital Principal. Je suis célibataire.

Vous êtes Parisienne ?

Oui j’ai grandi à Paris. J’ai eu toute mon éducation là-bas. J’ai acquis mon expérience professionnelle à Paris mais tout en restant une Sénégalaise.

Parlez-nous de vos débuts dans ce milieu?

J’ai commencé en 2004. Je fabriquais des « bine-bine » et des « jal-jali » (ceintures de perles) avec des perles semi-précieuses. C’était pour ma propre utilisation. J’ai eu l’idée de créer une mine de lingerie que j’ai commencée à découper. Une mine de lingerie féminine de la marque « Dime » que je faisais avec des perles au niveau des soutiens-gorges et des culottes, concept qui était totalement innovant et qui constitue aujourd’hui la marque « Fatou Fatal ». Une fois que j’ai créé ces prototypes, ça a réussi. Je me suis dit bon, ce n’est pas tout de créer, mais il faut voir si c’est vendable. J’ai réalisé une grande étude de marché. Je me suis présentée à un concours national en France, le «défi jeune», c’est-à-dire chaque ville de France doit sélectionner un certain nombre de projets innovants qui sont récompensés par des bourses. J’ai reçu une bourse en octobre 2005 pour la collection Fatou Fatal. Ce qui m’a permis de faire ma toute première collection. Je suis revenue au Sénégal. Je ne sais pas coudre. Je n’ai aucune notion de stylisme ni de modélisme. Je suis partie absolument de rien. Je suis venue ici où j’ai pris une couturière qui m’a aidée à monter ma collection. J’ai acheté les tissus sur le marché et les perles également. Je suis rentrée à Paris pour faire une exposition dans les anciens ateliers Jean Paul Gucci. J’ai commencé à vendre. C’était la toute première exposition.

Revenons au Sénégal avec le défilé de samedi dernier des filles qui défilaient presque nues. C’était votre collection ?

Presque nues ! C’est la vision d’autrui ! Lors de ce défilé, en ce qui me concerne, les femmes n’étaient pas nues. D’ailleurs le slogan de la marque c’est parce que la femme est un bijou et je crée des choses sublimes pour le corps. Il s’agissait d’un défilé. Quand on parle de défilé d’une manière professionnelle, internationale les mannequins défilent avec des vêtements. Je dis bien ou avec des lingeries. Il faut savoir que ce sont des tissus qui sont produits pour être présentés sur le podium avec des lingeries devant toutes les presses du monde. Je comprends quand vous dites des femmes presque nues. Nous sommes dans un pays où les 90% sont des musulmans. Je ne me permettrai même pas de dire un mot sur l’Islam parce que c’est ma religion aussi. Je respecte beaucoup les femmes. Il s’agissait de montrer des créations. Donc s’il n’y avait pas ces femmes pour les montrer, je n’aurais pas pu participer à ce défilé. C’est aussi une réalité. Mais mon intention n’a jamais été et ne sera jamais de nuire à l’image des femmes sénégalaises ou de nuire au mannequinat sénégalais.

Avant le défilé, est-ce que vous aviez une idée de ce qui allait être la réaction du public ?

Tout à fait. C’est pour cela qu’en amont nous avons réalisé une petite collection dans l’apparition d’aujourd’hui, ça ressemble à des «beeco» (petit pagne). Des petites mailles qui tombent sur les jambes, mais on les a réalisées pour l’occasion ; c’est-à-dire que je savais que ça pouvait heurter la sensibilité des Sénégalais. Mon idée n’est ni de heurter les sensibilités ou de mettre mal à l’aise le public qui était présent. On a réalisé cette collection en se disant qu’on n’a pas violé l’intimité de ces femmes, leur dignité. Mais malgré cela il y a eu des réactions, ce qui prouve qu’aujourd’hui on n’a pas encore atteint ce degré d’ouverture qui permet de vivre la mode, parce qu’il s’agit de mode.

On n’a pas atteint ce degré d’ouverture, mais peut-être qu’avec le temps, les choses vont évoluer ?

Je pense effectivement que si je devais participer à un prochain défilé, peut-être ce serait un défilé privé organisé à l’intention des femmes qui veulent acheter ces produits ou des maris souhaitant les offrir à leurs femmes.

Ces lingeries, vous les portez vous aussi où c’est juste à vendre ?

C’est personnel comme question.

Mais il n’y a rien de personnel. Parce que je pense que le premier mannequin doit être le créateur lui-même ?

Je créais des bijoux pour toutes les femmes. Je pense que ce sont des produits que les femmes portent dans l’intimité. Je ne suis pas mariée pour les porter.

Parlez-nous un peu de vos relations avec Adama Paris ?

C’est une rencontre très improbable parce que j’étais dans mon village maternel dans le Sine. Tout près de Kaolack. Un tout petit village qui s’appelle Ndiayène. C’est un photographe français qui passait chez moi de temps en temps pour photographier les enfants et la famille avec qui j’ai sympathisé qui m’a mis en relation avec Adama Paris. Elle devait organiser un défilé de Fashion Week. Elle m’a appelée. On a bien sympathisé ce qui a fait que j’ai participé pour la première fois à ce défilé et voilà. C’est là que j’ai connu Adama Paris. Sinon je suis très heureuse d’avoir fait ce défié au Sénégal. Je présentais mes créations dans mon pays. Pour moi, c’est vraiment quelque chose d’important. Parce qu’en France on reste quand même des jeunes créateurs. Je suis très heureuse de pouvoir défiler chez moi. Les retombées sont très positives. Toutes les femmes ont beaucoup aimé le défilé.

HAROUNA FALL ET MAMA FAMA GUEYE (STAGIAIRE)



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