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Idrissa Diop, musicien, auteur- compositeur : “ Il faut décloisonner le Mbalax, lui apporter une touche nouvelle”

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Idrissa Diop, musicien, auteur- compositeur : “ Il faut décloisonner le Mbalax, lui apporter une touche nouvelle”

Idrissa Diop (Idy Diop pour les intimes) met la dernière main à l’album “ Historia ” dont la sortie officielle est prévue début mai 2008 à New York. Trouvé en pleine discussion dans son fief des Abbesses, un milieu culturel parisien cosmopolite situé dans le 18è arrondissement, il retrace dans cet entretien, les perspectives que lui ouvre ce nouvel album , sa collaboration avec Carlos Santana, les mutations obligatoires du Mbalax et plein d’autres révélations croustillantes.

Idy Diop, qu’est ce qui vous occupe présentement ?

Actuellement, je suis en plein dans les préparatifs de mon nouvel album “ Historia ”. Il va retracer mon passé, ma jeunesse, mon enfance ; bref tout ce que le Sénégal m’a procuré comme émotion ou force. C’est un album très cosmopolite où je chante en wolof, en anglais et en espagnol. Il sortira le 06 mai prochain à New York, au cours d’un grand plateau qui réunira Carlos Santana et Narada Michael Welden qui est le producteur de Whitney Houston et de Marriah Carey. Cette soirée de lancement aura lieu en présence de Monseigneur Desmond Tutu, l’archevêque sud-africain qui est d’ailleurs le parrain de notre label Sos Record.

Que représente “ Historia ” dans votre riche carrière ?

« Historia » c’est pour moi l’itinéraire mouvementé d’un enfant de la Gueule-Tapée. Très jeune, je quittais ce quartier de Dakar pour aller au Miami d’Ibra Kassé. Du “ Miami ”, je partais au “ Calypso ” et de là-bas, je ralliais le “ Balafon ”. Après , je venais à la “ Plantation ”. Là-bas, je chantais régulièrement avec Ousmane Sow Huchard “ Soleya Mama ”. C’est donc le rappel de ces années de jeunesse, d’insouciance. On en voulait un peu, même si on était un peu rebelle. C’est en tout un album de 14 titres.

Qu’est ce qui explique ce choix des Etats-Unis en ce qui concerne votre production artistique, même si vous continuez de vivre en France ?

Vous savez, j’ai fait le pari de travailler depuis plusieurs années avec Carlos Santana. C’est avec son interconnexion que j’ai jeté mon dévolu sur les Etats-Unis. Il m’a ouvert toutes les portes. Il m’a mis en rapport avec Steven Nowak, le directeur général de mon actuel label. Moi, je produis tout mais c’est le label Sos record qui est notre distributeur et croyez- moi, Steven c’est plus qu’un distributeur, c’est un ami.

Le choix de l’Amérique, il est donc venu comme cela.

Je pense qu’il est important de casser cet esprit de simplement jouer de la musique sénégalaise. Je n’ai rien contre. J’applaudis d’ailleurs les Youssou Ndour, Baaba Maal , Ismaël Lô, Thione Seck , etc...Mais, je n’ai pas eu la même approche dans ce que je crois et ce que je fais. C’est un choix délibéré. J’ai toujours eu tendance à être beaucoup plus curieux, à explorer d’autres horizons, à mélanger le son de la Basse Casamance avec le Sabar du Nord.

Parlons du sempiternel débat sur la nécessaire mutation de la musique sénégalaise qui peine à s’imposer sur le plan international.

Moi, je crois tout simplement que la musique sénégalaise a besoin de « patern », car le « patern » du Mbalax n’est connu que des Sénégalais. Pour casser ce cloisonnement, il faut mélanger le Mbalax avec une autre sorte de « patern » funk ou soul. Quelqu’un comme Youssou Ndour que je respecte beaucoup, l’a compris très tôt. C’est pourquoi, il marche fort sur l’international. Je suis fier de lui. Il faut donc décloisonner la musiquer sénégalaise et y apporter une touche nouvelle pour que les autres peuples puissent le comprendre et le danser. Tu mets de la musique sénégalaise typique à un américain ou un asiatique, il ne sait même pas où se trouve le premier temps.

Etes-vous resté cet esprit rebelle ?

Rebelle ? Oui ! il y’a des choses qui m’ont rebellé et qui continuent de me rebeller. Quand je vois par exemple ce qui s’est récemment passé au Sénégal avec cette histoire de marchands ambulants qui ont brûlé des choses, ça me touche beaucoup. En fait, le sénégalais est d’habitude pacifique. Il y’a anguille sous roche et il faut multiplier les échanges avec les jeunes. Le message que je veux lancer en direction des autorités sénégalaises, c’est de nous aider à bien nous occuper de “ l’Empire des enfants ”. Depuis des années, on s’obstine à récupérer des enfants pour leur inculquer le bien-être et le savoir avec parfois des moyens dérisoires, des fonds en provenance d’amis français, suédois ou suisses. Mais c’est difficile et c’est pourquoi, je rends un vibrant hommage à cette dame de cœur qu’est Anta Mbow qui s’occupe bien des mômes et qui fait un travail colossal . Je suis le parrain de l’ “ Empire des enfants ” et on essaie de leur apporter un réconfort moral. Au début, personne n’y croyait. Aidez-nous à aider ces êtres vulnérables.



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