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OMAR PENE, CHANTEUR : « Avec Ndam, j’entame une nouvelle carrière »

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OMAR PENE, CHANTEUR : « Avec Ndam, j’entame une nouvelle carrière »

Sorti en octobre en France et au Sénégal cette semaine, « ?Ndam? » ou le triomphe, le nouvel album d’Omar Pène, est le fruit de rencontre de l’artiste avec de nouvelles sonorités. ?Du banjo, de l’accordéon et du saxophone pour accompagner les douze titres, entre autres des reprises de tubes comme « ?Ndam? », « ?Wooma? », « ?Seey? », « ?Sunu Xaley? ». Une allure très jazzy et poétique. Tombé sous le charme de cette nouvelle orientation musicale, Omar Pène, qui fête ce décembre les trente cinq ans du Super Diamono, se dit comme relancé dans sa carrière à l’étranger.

Le Soleil? : Omar Pène, pouvez-vous nous parler de votre nouvel album « ?Ndam? »?qui vient de sortir en France et au Sénégal ?

Omar Pène? : « ?L’album « ?Ndam? », c’est le même style que « ?Myamba? ». Et « ?Myamba? » ayant fait son temps, trois ou quatre ans, il fallait quand même refaire un autre album dans le même registre. Voilà, on a discuté avec une maison de disque qui m’a signé. L’idée de faire cet album est venue de là. Mais, contrairement à « ?Myamba? », moi, j’ai été déjà en studio pour poser ma voix. Puis, j’ai laissé les musiciens avec qui je devais travailler faire leur boulot. C’est à partir de ma voix qu’ils ont habillé l’album. On a travaillé à distance. « ?Ndam? » est parti de là. On est arrivé quand même à faire un album différent? ».

Par rapport au titre « ?Ndam? », peut-on dire que c’est un triomphe pour Omar Pène?dans son engagement à travers les thèmes comme le panafricanisme, l’enfance, la femme, dans ses chansons ? ??

« ?Moi, je pense qu’il faut continuer à sensibiliser. J’ai choisi quand même ce style, de vouloir parler en tant que panafricaniste convaincu. Dans tous mes albums de toute façon, vous y trouvez du panafricanisme, de l’enfance, bref des choses actuelles auxquelles nous sommes confrontés. Ce sont des thèmes qui reviennent souvent, peut-être de manière assez différente. Mais ce sont des thèmes qui nous interpellent tous, en tant que leader d’opinion, en tant que chanteur engagé aussi. J’ai déjà choisi ma voie depuis le début. Triompher? ? Non, je ne pense. Mais, je trouve qu’il faut sensibiliser sur nos problèmes, leur trouver des solutions...

Vous disiez sur le site d’une radio internationale que « ?Ndam? » est plus ouvert à vos autres albums. Qu’est-ce qui justifie cette nouvelle direction? ?

« ?C’est une direction? ? On a voulu faire un album dans le style ?acoustique, mais beaucoup plus recherché sur le plan musical. Parce que je pense que tous les thèmes que j’ai développés dans cet album-là, ce sont des chansons que j’écris depuis trente ans. Aussi bien « ?Ndam? » que « ?Sokhna ci? », etc. ?A l’époque, quand nous voulions développer ce genre musical, les gens n’avaient pas compris ce que nous faisions. Mais, aujourd’hui, les mentalités sont beaucoup plus ouvertes. Il y a beaucoup plus de possibilité, de sensibilité. Parlant de la musique, sur cet album, j’ai travaillé avec des techniciens que moi je ne connaissais pas. ?C’est par le biais du producteur que la rencontre a pu se faire. J’ai posé ma voix?et les musiciens ont travaillé sur ça. Ils y ont ajouté des instruments que je n’avais jamais utilisés dans ma musique, comme l’accordéon, le banjo. Voilà, on est perpétuellement à la recherche de nouvelles sonorités. Ainsi, travailler avec des gens qu’on ne connaît pas peut nous apporter quelque chose. Leur couleur musicale en fait. Par rapport à leur sensibilité, ils ont réussi une jonction avec la voix d’Oumar Pène. Ils ont réussi à l’habiller et sortir un truc que les gens peuvent écouter.?

Cette démarche est-elle une manière de chercher un nouvel auditoire? ?

« ?C’est un album très jazzy. Donc ça rentre dans ce que j’ai voulu faire à mes débuts. Mais bon, la musique n’était pas encore ce qu’elle est devenue aujourd’hui. Il a fallu qu’on arrête tout pour repartir sur d’autres bases, tout en gardant l’autre style du Diamono. Vous vous rendrez compte que c’est un album très jazzy.

Et comment trouvez-vous l’accordéon dans votre musique...? ?

« ?J’ai trouvé que l’accordéon a sa place dans cet album-là. Quand il me l’on proposé, j’ai dit allez-y? ! Quand ils m’ont renvoyé le son, j’ai l’ai écouté et trouvé ça très beau. Et je me suis dit pourquoi ne pas le garder. Parce qu’une fois, je le redis, l’accordéon apporte une autre couleur à ma musique. Et je pense que l’accordéon a vraiment eu sa place dans cet album-là.

En décembre, le Super Diamono fête ses trente cinq ans de musique. Qu’est-ce que cela représente pour vous?qui?êtes restés toujours dans le groupe ?

« ?Je crois que tout se fait autour d’Oumar Pène. On fait notre métier le plus naturellement du monde. Mais, il y a des musiciens qui sont partis, d’autres sont arrivés. C’est l’ordre normal des choses. Tant qu’Oumar Pène est là, on trouvera le Super Diamono présent. L’important, c’est ça. Aujourd’hui, Dieu a fait qu’il y a des musiciens qui sont là et vraiment très talentueux. Ça, il faut le dire. Mais, bon il n’y a pas de secret hein? ! Moi, j’ai choisi la musique comme métier. Bon, avec qui je vais le faire? ? Peut-être je ne peux pas dire avec un tel et un tel, mais je pense que de toute façon, je trouverai toujours des gens tout autour. Parce qu’il y a des jeunes aussi qui adorent jouer au Super Diamono. Des jeunes qui comprennent le Super Diamono, qui ont été fans de Super Diamono avant même de l’intégrer. Donc, voilà, c’est la seule chance que j’ai de pouvoir garder mon équilibre non seulement musical, mais le style Super Diamono aussi.? »

En trente cinq ans de musique, y a-t-il des dates, des événements qui vous ont marqué? ?

?« ?Je pense que la célébration des trente ans du Super Diamono m’a marqué. Parce? j’ai eu? l’occasion de réunir tous mes anciens collègues, notamment les Bop Sène, Ismaël Lô, Lamine Faye, Aziz, etc. Voilà, ce sont de moments agréables? ! Nous nous sommes rappelés beaucoup de choses à nos débuts. Parce qu’on a presque débuté ensemble. Le fait de se réunir comme ça autour d’une grande fête dédiée aux fans est quand même un événement culturel majeur au Sénégal. ?Cela m’a beaucoup fait plaisir. Si nous pouvons refaire la même chose pour les trente cinq ans, un truc similaire, ce sera vraiment très bien. Parce que moi, je ne célèbre pas les trente cinq ans du Super Diamono pour fêter Oumar Pène, mais je le fais pour les fans. Parce que les fans se sont appropriés le Super Diamono, et je pense que c’est une occasion pour leur faire plaisir? ».

Récemment, la presse évoquait le retour de Lamine Faye au Super Diamono. Qu’est-ce qui s’est exactement passé? ?

« ?Ecoutez, vous savez que la musique a tellement évolué aujourd’hui qu’il faut faire table rase sur toutes ces petites histoires qui se sont passées, il y a vingt-cinq, trente ans. Les gens sont devenus de plus en plus professionnels. Aujourd’hui, Lamine Faye peut jouer de la guitare au Super Diamono comme il l’a fait auparavant. Et pourquoi pas? ? Ça peut se faire le plus naturellement du monde. Je pense que nous sommes des artistes, des musiciens, on se comprend bien. C’est naturel de faire quelque chose avec quelqu’un. Mais demain, il peut repartir et puis peut-être qu’un autre va venir.

On insiste pour savoir si, en trente cinq ans, un parmi vos albums vous a particulièrement marqué...

« ?Un album? ? Ecoutez, je dirais peut-être... « ?Ndam? » qui vient de sortir (sourire). C’est un album qui m’a marqué. Les gens l’ont comme ça entre leurs mains... Mais moi, je l’ai suivi du début à la fin et la façon dont on a travaillé cet album là? ; le fait qu’on a fabriqué cet album sur la voix d’Oumar Pène, c’est une particularité. Du coup, à la fin, les musiciens m’ont dit? : « ?vous avez tellement voyagé qu’on a eu l’embarras du choix pour faire nos partitions? ». Là, je me suis dit qu’on a bien fait de travailler ainsi, même si au début les gens ne comprenaient pas bien ce que nous faisions.? »

Et parmi vos chansons, certaines vous?ont le plus marqué...

« ?Il y a en plusieurs. Vous savez, dans la carrière d’un artiste, il y a toujours des morceaux qui marquent son public. Aujourd’hui, il est difficile de faire des soirées sans jouer « ?Jaraaf? », « ?Bass? » ou « ?Lamp? », mal de titre, en fait quoi? ! A un certain moment donné, tu ne sais plus quoi faire (sourire). Parce que, tu es là devant des gens, toi, tu as ton répertoire déjà, ils te disent « ?ah, non, non, on veut ça. On veut ça...? ». Ils te posent tout le temps un problème. Mais, ça fait partie du jeu. Je pense que c’est au public d’apprécier. Encore une fois, moi, je suis là pour donner. Je ne chante pas pour moi, je chante pour les autres. Donc, c’est aux autres d’apprécier, de me dire ce qu’ils veulent afin que je chante. Pour, moi, je me dis que le fait d’apprécier une chanson est un facteur bloquant pour un chanteur.

Depuis trente cinq ans, comment faites-vous pour résister à la vague du mbalax? ?

« ?C’est parce que le Diamono a fait son temps avec son public. Parce que le Diamono a son public. C’est encore ça. Des gens qui se disent fans du Diamono, ils le sont depuis très longtemps. Et c’est par génération? ! Moi, j’ai vu des jeunes qui ont l’âge de mon fils et qui sont devant moi, mais qui ont appris à connaître le Super Diamono à? travers leurs pères. Ils ont grandi dans la maison où il y avait tout le temps la musique du Diamono. Donc, ça s’est transmis de génération en génération. Moi, c’est la chance que j’ai. Au début, nous nous sommes dis, voilà ce que nous voulons faire. A l’époque, on n’était pas très bien compris aussi, franchement. Parce que vous savez, les fans du Diamono, il fallait aller les chercher par ci et là, à l’université, au campus, chez les étudiants, chez une partie la jeunesse... On a dû façonner quelque chose, et on a grandit avec ça. Ce qui fait que toujours le Super Diamono a ses fans. Il y a même Afsud (Association des fans du Super Diamono - ndlr) qui est tellement présent. Voilà, je pense que c’est la chance qu’Oumar Pène a? ».

Et comment faites-vous pour donner satisfaction à ces fans. On ne vous voit pas souvent Omar Pène jouer dans les boîtes de nuit...

« ?Ecoutez. On n’est pas tout temps sur Dakar. Pendant que les autres sont sur place, nous sommes à l’intérieur du pays. C’est cela notre stratégie. Nos admirateurs sont éparpillés un peu partout dans le Sénégal. Dès fois ce sont les fans eux-mêmes qui organisent des soirées. Je joue de temps en temps dans les boîtes de nuit, mais le moins possible. Après 35 ans de musique, on a fait toutes les boîtes.

Actuellement, nos productions nous permettent de beaucoup voyager sur l’international. Pour exemple, dès qu’on a sorti « ?Myamba? », on a presque fait le tour du monde. Aujourd’hui, on a moins de temps pour jouer dans les clubs. Heureusement, en harmonie avec les fans club et avec pas mal de promoteurs, on joue quand même. Mais pas du genre de jouer tous les samedis soir quelque part.? »

Et par rapport à la relève, y a-t-il des projets en vue? ?

« ?Vous savez, dans la musique tout peut arriver. Mais tout dépend de son propre programme. Aujourd’hui, Omar Pène a engagé une carrière internationale et cela prend beaucoup de temps. C’est une nouvelle carrière qui démarre et c’est un autre boulot.

L’avenir nous édifiera sur ce que l’on fera plus tard. Chacun à ses projets, mais il faut attendre qu’ils prennent vie pour en parler. Je ne vais pas dévoiler les miens aujourd’hui. J’attends de voir. Cela ne signifie pas que je manque d’ambition. D’ici peu, on verra autre chose.? »

Avec Myamba, vous avez voyagé sur le plan international. On suppose qu’avec « ?Ndam? » il existe un programme déjà ficelé par votre label.

« ?L’album vient de sortir et il y a toute une équipe qui travaille sur ça. Il y a le producteur, mais aussi, il y a l’agent basé en France qui y travaille pour vendre l’album. Tout se fera en 2010.? »

Est-ce que Myamba avait bien marché?sur l’international ?

« ?L’album avait bien marché. Il nous a amené pendant trois ans dans de très grands festivals. Il m’est arrivé même de jouer dans une église désaffectée en Espagne où il y avait que des vieux.

Ce genre musical a son public. C’est ce qui nous a amené un peu partout dans le monde. D’où la nécessité d’en refaire un autre album. On a trouvé que cela nous a ouvert des portes sur lesquelles on s’est engouffré, mais aussi il faut essayer de progresser.? »



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