Des dizaines de milliers de manifestants ont défilé samedi 11 décembre à Rome à l'appel du Parti démocrate (PD), principal parti de l'opposition. Ce rassemblement était prévu de longue date, mais il tombe à trois jours du vote sur une motion de censure contre le gouvernement de Silvio Berlusconi.
"Avec l'Italie qui veut changer" : c'était le slogan de cette manifestation en forme de démonstration de force pour le PD qui n'a pas lésiné sur les moyens pour acheminer les manifestants dans la capitale : 18 trains spéciaux, 1 500 cars et deux bateaux.
Deux cortèges ont défilé pour converger sur la place Saint-Jean-de-Latran, dans le nord-est de la ville, lieu traditionnel des grandes manifestations. "Nous sommes ici pour donner un message de confiance et de changement à l'Italie", a déclaré le secrétaire du PD Pier Luigi Bersani dans un discours devant la foule des manifestants. "On ne peut pas continuer comme ça, Berlusconi doit rentrer chez lui, il faut avancer dans une nouvelle direction".
"UNE AUTRE ITALIE"
Au-dessous de la foule, une immense banderole rouge d'une vingtaine de mètres demandait "Une autre Italie". Beaucoup de jeunes étaient présents au sein de la manifestation, les étudiants étant mobilisés depuis plusieurs semaines contre une réforme des universités et des coupes budgétaires décidées par le gouvernement.
Une section du cortège était entièrement consacrée au monde de la culture, sous la banderole "Pain et culture", pour protester contre les coupes budgétaires touchant durement ce secteur qui emploie 550 000 personnes en Italie. Les retraités étaient également venus en nombre. "Le gouvernement a tout détruit, notamment la santé et les retraites", a déploré Silvio Andagalli, un habitant de 76 ans de Frosinone, près de Rome.
Des jugements qui ont trouvé écho dans le discours de M. Bersani : "Le bilan de ces dernières années est désastreux. Notre pays ne s'est pas du tout amélioré. Nous avons été distancés par les pays forts de l'Europe", a-t-il affirmé.
La manifestation de samedi sera suivie dimanche par des rassemblements organisés par le Peuple de la Liberté (PDL), le parti de Silvio Berlusconi, dans plusieurs villes italiennes. Le chef du gouvernement se trouve dans une passe délicate : s'il dispose avec son allié, la Ligue du Nord, d'une majorité confortable au Sénat, il lui manque des voix à la Chambre des députés en raison de sa rupture avec son ex-allié Gianfranco Fini qui a créé sa propre formation avec des élus dissidents du PDL.
Selon un sondage dont les résultats ont été publiés samedi, les intentions de vote se répartiraient de la façon suivante en cas de chute du gouvernement et d'élections anticipées : PDL 27,6 %, Ligue du Nord 12 %, PD 25 %, IDV 6,2 %, tandis que le nouveau parti de Gianfranco Fini, Futur et Liberté (FLI), recueillerait 6,9 % des votes.
5 Commentaires
Vyh
En Décembre, 2010 (18:59 PM)Goor Mack
En Décembre, 2010 (19:25 PM)Omar
En Décembre, 2010 (22:01 PM)Ada
En Décembre, 2010 (22:08 PM)Prout
En Décembre, 2010 (16:22 PM)Participer à la Discussion