COTE D’IVOIRE - Les leaders satisfaits de la rencontre de Yamoussoukro

Invités à la table du dialogue par le Premier ministre Charles Konan-Banny, "les quatre grands" de la scène politique ivoirienne se sont réjouis de cette rencontre qui visait à relancer le dialogue politique pour faire avancer le processus de paix.

Ainsi, à l'issue de cinq heures d'entretien à huis clos à la Fondation Félix Houphouët-Boigny, Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, Henri Konan Bédié et Alassane Dramane Ouattara ont réaffirmé leur engagement pour le retour de la paix dans le pays, sans toutefois donner un chronogramme précis des actions qui permettront d'aboutir à cet objectif. Cependant, le fait de se retrouver pour la première fois autour d'une même table depuis le déclenchement de la crise, en septembre 2002, est source de satisfaction pour les protagonistes qui se disent avoir fait "un grand pas en avant". "La question du désarmement est importante pour le processus de paix. Je pense que nous sommes sur la bonne voie... Cette réunion va donner de l'espoir aux Ivoiriens et la foi qui anime les participants devrait être communiquée aux Ivoiriens", a déclaré le Premier ministre Charles Konan-Banny, qui a réussi son pari après les ratés du premier jour.
L'ancien président Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci), a reconnu que réunir les quatre grands leaders politiques autour d'une même table n'était pas une tâche facile, mais il conseille de retenir ce premier pas accompli. "La nuit de lundi à mardi a été une nuit d'espoir, mais ça n'a pas été facile. Il y a eu des hauts et des bas. Il y a eu quelquefois des reculs, mais il faut retenir que depuis le déclenchement de la crise jusqu'à maintenant, des pas décisifs ont été faits. Et le sens de rapprochement des Ivoiriens a été formidable. Cependant, il faut poser des actes et être, en même temps, très vigilant", a-t-il lancé à la fin du sommet.

Selon le président du Pdci, il s'agit d'un mouvement d'ensemble qu'il faut saluer. "Les décisions de cette table ronde vont exactement dans le même sens que les accords signés, c'est-à-dire vers une solution de la crise. Nous n'avons pas besoin de garantir les décisions qui ont été prises au cours de cette table ronde. C'est un mouvement d'ensemble. Ce n'est pas facile, il y a des hauts et des bas", a-t-il ajouté. Quant au président du Rassemblement des républicains (Rdr), Alassane Ouattara, il juge que l'espoir est permis. "Pour les mois à venir, il faut que nous nous retrouvions de cette manière. Nous sommes convenus de faire des réunions périodiques. La première a été difficile à organiser. Nous pensons que les prochaines réunions seront plus faciles à faire. Nous avons espoir", a-t-il déclaré.

Pour le Secrétaire général des Forces nouvelles et leader de la rébellion, Guillaume Soro, les leaders politiques sont sur la bonne voie. "Nous nous sommes rencontrés pour discuter du processus de paix. Et nous pensons que nous sommes sur la bonne voie. Je pense que c'était assez symbolique que tous les leaders se retrouvent, pour la première fois, à Yamoussoukro. Et c'est ce qui a motivé notre venue ici pour participer au dialogue", a-t-il affirmé. Selon M. Soro, le sommet de Yamoussoukro a toute son importance du fait qu'il a permis de "réactualiser les accords et les engagements déjà pris". "A mon avis, nous avons fait des progrès et nous continuerons de faire des progrès jusqu'à ce que la paix arrive. Aujourd'hui, c'est un pas de plus et il faut saluer ces retrouvailles. La confiance va naître progressivement", a-t-il conclu.