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FRANCE - Après le limogeage du directeur de la police générale de Paris par Sarkozy : Les sans-papiers s’interrogent sur leur sort

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FRANCE - Après le limogeage du directeur de la police générale de Paris par Sarkozy : Les sans-papiers s’interrogent sur leur sort

Il était en bons termes avec les associations de soutien. Et il était considéré comme un «protecteur» des sans-papiers. C’est sans doute cet «humanisme» que Yannick Blanc est en train de payer, aujourd’hui. Depuis le 16 janvier dernier, ce haut fonctionnaire n’est plus le directeur de la police générale de la préfecture de Police de Paris, en charge notamment des étrangers en situation irrégulière. Il a été révoqué par un décret signé par le Président Sarkozy en personne.

Sa révocation s’étant presque faite en catimini, avec seulement quelques jours de préavis, la coïncidence avec l’actualité est plus que troublante. Son débarquement est, en effet, intervenu juste après le bilan du ministre de l’Immigration sur les quotas d’expulsion pour 2007. Sur les 3 680 expulsions que Hortefeux avait fixées pour Paris, seules 2 800 ont été réalisées. M. Blanc ne fait pas d’ailleurs dans la langue de bois pour expliquer son «éloignement». «L’enjeu de cette affaire n’est pas une interview un peu ancienne, mais la conduite de la politique d’immigration à Paris et la tension qu’il y a sur la question des reconduites à la frontière. C’est là-dessus que s’exerce une pression sur le préfet, sur les services et la Police. C’est ça le sujet, le terrain critique», a-t-il commenté dans un entretien au Monde.

Si le pouvoir lui incombe la responsabilité de cet échec, l’ancien collaborateur de Jean-Pierre Chévénement rejette tout en bloc. Pour lui donc, il n’a rien à voir dans ce résultat. «Nous nous sommes heurtés à des difficultés qui sont liées à la crispation de deux institutions : l’institution judiciaire et les autorités consulaires. Du côté des consulats, il y a une réticence croissante à délivrer des laissez-passer (nécessaires pour toute expulsion : Ndlr). Et s’il est légitime que l’institution judiciaire contrôle la privation de liberté, il n’en demeure pas moins que l’on assiste depuis un an à un durcissement», constate le policier. «A la Cour d’Appel de Paris, les décisions défavorables à l’Administration ont augmenté de 250 %, en un an. Ces autorités sont indépendantes du pouvoir. Mais, dans un cas comme dans l’autre, cela crée une situation difficile pour nous», s’est défendu Yannick Blanc dans un entretien avec Libération, vendredi dernier.

Toutefois, il reconnaît que la mobilisation des collectifs de sans-papiers et leur soutien, notamment le Réseau éducation dans frontière (Resf), a pesé sur ce résultat jugé insuffisant par l’Elysée. Cette mobilisation, souligne-t-il, «pèse sur l’activité des services de police et sur la façon dont on conduit les procédures. Elle nous oblige à regarder les dossiers avec énormément d’attention. La loi donne au préfet le pouvoir d’apprécier les situations. La mobilisation de Resf a pu me conduire à relâcher des gens interpellés». Malgré tout, il est parti avec la conscience du devoir accompli : «J’ai fait avec Resf mon métier, comme je l’ai toujours fait avec les interlocuteurs conflictuels de l’Administration. J’écoute les gens, je négocie ce qui est négociable. Dans les dossiers signalés par Resf, il y avait des situations familiales, voire humanitaires, vraiment dignes d’intérêt. Dans le cadre de ma fonction, j’ai toujours fait mon métier, avec ma personnalité, mais cela n’a pas été défavorable à l’institution au sein de laquelle je travaillais.»

Ce n’est donc pas une surprise si Resf et les autres associations de gauche se sont insurgés à coups de communiqués contre le limogeage de Blanc. Les associations sont en effet conscientes que la situation va davantage empirer pour les sans-papiers. D’autant plus que le successeur de Yannick Blanc, Jacques Quastana, est un sarkoziste pur sucre.

En tout cas, avec le départ de M. Blanc, les sans-papiers de Paris sont aujourd’hui à l’heure des interrogations. Les régularisations, qui se faisaient déjà au compte-goutte, risquent, sans doute, d’être une denrée rare. «On a peur pour la suite», confie Socé Samb, délégué du Collectif des sans-papiers du 11e arrondissement. A en croire un autre responsable d’un collectif parisien, le remplaçant de Yannick Blanc a, déjà, remis en cause le cas d’une dizaine de sans-papiers dont la régularisation était imminente. Autant dire que l’inquiétude est toujours de mise chez cette catégorie.

 



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