Gambie : Jammeh ne badine pas avec les rumeurs sur sa personne

Lamin Nyass, Momodou Kujabi et Ebrima Kujabi, tous de la même région, ont été reconnus coupables de propagation de fausses nouvelles "avec l’intention de provoquer la peur et l’inquiétude" chez leurs compatriotes . Ce qui peut être considéré comme un péché véniel dans les autres pays ne l’est pas forcément en Gambie : les personnes nommées ont payé pour une rumeur selon laquelle le président Jammeh a fait un rêve d’une vision sombre et donné des directives pour que le jeudi - sur l’étendue du territoire - l’on ne prépare pas le dîner et qu’on n’allume pas de bougies.

En rendant son jugement sur l’affaire vendredi dernier, devant une salle d’audience bondée de Brikama, le président du tribunal Pa Harry Jammeh - qui a condamné les accusés à trois mois d’emprisonnement ferme - leur a fait savoir que la peine maximale pour l’infraction est de deux ans. Il a déclaré qu’il allait condamner Lamin Nyass, Momodou Kujabi et Ebrima Kujabi pour leur apprendre la leçon : ne pas aller n’importe où pour raconter n’importe quoi.

"Savez-vous combien de personnes ont été grandement perturbées par cette information », a déclaré le magistrat Jammeh, en ajoutant que, "si le Président dispose d’une information qu’il juge utile de porter à ses concitoyens, il le fera par la télévision gambienne ».

Les trois accusés ont plaidé coupables, rapporte un journal en ligne gambien. Lamin Nyassi a, pour sa part, indiqué qu’il tient la rumeur de son voyage dans un village du nom de Suwon. Quanat à Ebrima Kujabi et Momodou Kujabi, ils disent être informés par une femme qui travaille dans l’un des fermes du président Jammeh.

Pour obtenir la clémence du tribunal, les trois hommes ont dit avoir répandu la "rumeur" dans les mosquées pour que dans ces lieux de culte l’on puisse prier pour le Président Yaya Jammeh et la nation gambienne.