GUINEE / DEPUIS LE DECLENCHEMENT DE LA GREVE - Les journaux privés de parution

Pour la plupart des patrons de presse et rédacteurs en chef joints par Apa, la disparition des titres dans les kiosques et dans les rues de Conakry n’est pas liée à la volonté des journalistes de participer à la grève, mais s’expliquerait par le « blocage de la chaîne de production ». Même le seul quotidien gouvernemental, "Horoya" qui avait repris de plus belle après une longue absence de plusieurs mois a aussi cessé de paraître depuis le 10 janvier. « Mon journal a cessé de paraître, parce que les imprimeries sont fermées. Et même si elles ne l’étaient pas, je ne peux pas sortir un numéro parce que j’aurai des problèmes à ravitailler mes abonnés et mes principaux clients », a expliqué Aboubacar Akoumba Diallo, directeur de publication de "l’Aurore", spécialisé dans les informations minières. « Pour joindre les entreprises à l’intérieur du pays tout comme à l’extérieur, il me faut utiliser le transport en commun, la poste ou DHL sont tous fermés à cause de la grève », a t-il ajouté. Mamadou Baldé, rédacteur en chef de l’hebdomadaire privé "l’Indépendant", explique pour sa part que toute la chaîne de production est bloquée. "Les imprimeries sont fermées, les distributeurs ne peuvent pas travailler parce que les moyens de transport sont presque inexistants. Les journalistes aussi ont du mal à regagner les rédactions. Bref, toute la chaîne de production est paralysée", a déclaré à Apa Mamadou Baldé. « Nous n’observons donc pas la grève, car nous avons le devoir d’informer les populations, mais nous subissons les conséquences de la grève », a t-il indiqué. Depuis mercredi, les travailleurs guinéens observent une grève générale « illimitée » pour protester contre « l’immixtion du chef de l’Exécutif dans le judiciaire » et un « retour à la légalité constitutionnelle».