Mamadou Mountaga Guèye, ministre Conseiller, chef de la mission économique de l’ambassade du Sénégal aux Etats-unis
S’étant abreuvé à la sève nourricière libérale, le chef de la mission économique de l’ambassade du Sénégal aux Etats-Unis est de ceux qui comptent donner un autre visage à la diplomatie sénégalaise. Pour qu’elle soit une diplomatie de développement telle que prônée par le président de la République. Dans l’entretien qu’il a bien voulu nous accorder, le ministre Conseiller, Mamadou Mountaga Guèye révèle que, contrairement aux fausses informations véhiculées par une certaine presse, Me Wade est le chouchou des américains pour sa vision de sa politique de développement de l’Afrique.
Le Messager : Que renferme la fonction de chef de la mission économique ?
Mamadou Mountaga Guèye : Ce nouveau poste qu’on appelle mission économique, a été initié par le président de la République, au lendemain de son accession à la magistrature suprême. Parce que lors de la campagne électorale de 2000, on savait que le chef de l’Eta étant un libéral, avait déjà projeté sa vision en termes de relation économique et souhaitait changer la diplomatie traditionnelle par une diplomatie moderne et adaptée aux réalités du monde.
Car, auparavant, il y avait les grandes puissances constituées des bloc soviétique et occidental, qui menaient la guerre froide. Et cette page étant tournée, avec l’effondrement et la dislocation du mur de Berlin, la diplomatie devait donc suivre la mouvance. Le libéralisme est en train de faire son petit chemin, pour résoudre le problème du développement économique et social du monde. Et comme Abdoulaye Wade est quelqu’un qui a eu cette vision et qui sait que la libération des peuples ne suffit pas, il faut ensuite acquérir les outils de développement pour bâtir une économie solide et durable. Et c’est dans ce cadre qu’on a pensé doter les diplomates d’une nouvelle fonction qu’on appelle diplomatie de développement.
L’Ecole nationale d’administration forme des diplomates, mais il serait aussi intéressant d’orienter les diplomates dans des domaines plus précis. Pour que ces fonctionnaires affectés en dehors du Sénégal puissent, au-delà de la représentation diplomatique, attirer les investisseurs vers le Sénégal. Et s’imprégner du potentiel de notre pays, pour pouvoir apporter des réponses exactes. On veut aller vers une phase plus dynamique, à savoir doter les ambassades de certains grands pays de cette structure, pour leur permettre d’avoir un peu plus de souplesse. Parce qu’il faut tenir un langage très précis au privé et aux investisseurs, pour pouvoir les approcher. Donc, c’est dans ce cadre que ces missions ont été créées pour les tester et essayer de former ceux qui les pilotent pour qu’ils puissent parler le même langage que le secteur privé. Et connaissant les rouages de ce pays en termes de privé, le président de la République a cru bon de me nommer à ce poste. Depuis que cette mission est née en 2001, nous cherchons à améliorer et à renforcer la coopération économique et sociale entre les Etats unis et le Sénégal.
Quels sont les acquis de cette mission ?
Vous avez vu comment l’axe Sénégal-Etats-unis est en train de s’améliorer. Bien qu’au début ce n’était pas très facile, parce que les Etats-Unis avaient plutôt orienté toute leur action vers l’Asie. L’Afrique n’était donc prise en compte qu’avec le pétrole et la sécurité. Ils avaient décidé de délocaliser leurs entreprises vers les pays émergents, pour réexporter les produits vers les Etats-Unis. L’Afrique était donc laissée en rade.
Mais les choses ont bougé depuis que l’ancien président, Bill Clinton, a lancé l’Agoa, qui inaugurait une nouvelle forme de coopération entre les Usa et l’Afrique pour permettre à ses pays vendre leurs produits aux Etats-Unis.
Bush a lancé le Millenium challenge account (Mca) qui permet à certains pays répondant à des critères établis par les Américains, de bénéficier de cette subvention au développement. Le Sénégal bénéficie de 540 millions de dollars de ce fonds. Ce qui permettra de redresser et de refixer les normes d’une économie moderne. Entretemps, plusieurs missions ont été effectuées au Sénégal par des entreprises et des investisseurs. Le port de Kaolack a été un élément important pour ma mission. Pour que les Américains le réalisent.
Les Usa s‘intéressent jusqu’à présent à ce port. Après étude, ils se sont rendu compte que Kaolack peut devenir le pôle portuaire le plus important d’Afrique de l’ouest. Si l’on parvenait à viabiliser cette zone, il pourrait devenir le « hub » de l’Afrique de l’ouest. En d’autres termes, depuis 2000, les Américains ont créé un bureau commercial au Sénégal, en Afrique et au Kenya qui favorise les échanges entre le Sénégal et les Usa. Autant d’éléments qui sont la manifestation du dynamisme des relations entre les deux pays. J’ai emmené plusieurs compagnies américaines, qui s’intéressent maintenant au Sénégal et à l’Afrique. Maintenant, la boule est en train de tourner, comme le président l’avait théorisé.
Il y a la crise en Amérique et en Europe, parce qu’ils avaient mis de côté l’Afrique
Ils sont allés vers la spéculation à outrance et leur économie ne reflétait plus la réalité de leurs propres monnaies. Ceci a provoqué la crise. Et maintenant, comme le président Wade l’avait prédit, l’Afrique va devenir la solution du monde. Et comme aussi la Chine commence à pénétrer le continent africain, les Américains ont peur et cela favorise un comportement nouveau, un regard nouveau sur le continent noir.
Ce qui pousse les entreprises américaines, avec l’appui de leur gouvernement, à s’installer en Afrique, dans la mesure où la compétition va être très serrée. Car la Chine a déjà pris les devants, suivie du Brésil, de l’Inde et même de l’Iran. Et ceci a été déclenché par le président de la République, en vue de diversifier le partenariat. Car on était toujours sous le joug de la France et ceci a même retardé notre développement, puisque la France était un peu jalouse de voir d’autres pays comme les Etats-Unis s’implanter chez nous. Mais le président Abdoulaye Wade a eu le courage de l’affronter et cela commence à porter ses fruits.
Aujourd’hui, je puis vous dire que des infrastructures de stockage vont être gérées par une entreprise américaine. Cette société est prête à s’installer au Sénégal pour pouvoir aider les autres pays africains. Parce que ma démarche est de leur dire que comme que le président Wade était derrière le Nepad avec son plan Omega, les autres n’ont pas suivi et il est en train de l’appliquer chez lui. Et si toutefois, sur le plan des infrastructures de développement économique, le président arrive à faire réaliser ces infrastructures, je pense qu’il peut montrer aux yeux du monde que ‘’si chaque président parvenait à faire ce que j’ai fait dans mon pays, on aura le Nepad’’.
L’Afrique ne pourra se développer qu’à travers l’agriculture moderne. C’est pourquoi quand le président l’a théorisé, j’ai dit que pour pouvoir protéger la production de la Goana, il faut bénéficier d’infrastructures de stockage et de conservation moderne. Cela incitera les agriculteurs à produire plus, à mieux sécuriser leur production et à garder intacts leurs revenus. Et sous ce rapport, il faut en implanter 500, dans toutes les zones rurales du pays. Chaque communauté rurale aura au moins un magasin de stockage d’une capacité de 500 tonnes. Et ceci permettra aux agriculteurs de préserver leurs production, de garder leurs semences en toute sécurité, d’y garder le matériel agricole qu’on leur donne pour les assister techniquement. Si aussi l’on veut vendre notre production agricole aux pays d’Europe et d’Amérique par exemple, il va falloir installer ces infrastructures de stockage modernes. Et j’avais dit au président : « Si vous installez ces infrastructures de stockage, je serai votre agent commercial pour vendre ces produits aux Etats-Unis ». Parce que quand tu amène un acheteur et qu’il ne trouve pas sur place des infrastructures modernes de conservation, l’on a peur d’acheter ces produits qui sont pour la plupart périssables.
Au niveau des ponts, il y a des sociétés américaines qui se sont engagées à construire au Sénégal des ponts métallisés, galvanisés, inoxydables, permanents et sans maintenance. Parce qu’aussi, il faut chercher les meilleures qualités pour l’Afrique qui n’a pas beaucoup de moyens pour la maintenance, il faut donc aller vers des produits qui peuvent résister.
Et qui peuvent avoir une durabilité qui n’engage pas beaucoup de moyens pour l’entretien. C’est pourquoi une usine qui se trouve dans l’Ohio a signé un protocole d’accord avec l’Etat du Sénégal pour réaliser des ponts. Et ce au-delà du Sénégal. Car seules les infrastructures de développement comme les Américains, l’ont fait chez eux. Le président s’est inspiré de cet exemple américain pour faire du Sénégal un « hub » de l’Afrique, car si tu a les meilleures infrastructures, tu peux attirer tous les investisseurs. Un investisseur regarde d’abord si les services et les infrastructures sont corrects.
C’est pourquoi on se précipite pour se positionner sur le marché régional et être au devant, en dotant le Sénégal d’infrastructures modernes qui élèveront Dakar au même niveau que Paris, Tokyo, New entre autres. Notre ambition est de faire de Dakar un centre de business de l’Afrique de l’ouest.
Ils sont en train d’installer en Afrique des sociétés et certaines de leurs banques comme Exim bank, car notre continent est encore un marché vierge où tout est à refaire. Et s’ils veulent relancer leur économie à travers l’exportation, l’Afrique est désormais leur destination. Parce qu’on ne peut pas entrer en compétition avec la Chine en termes d’industrie.
Et ils veulent montrer qu’ils ont, eux aussi, leurs parts de marché. Mon rôle est de les appeler, de les encadrer pour qu’ils puissent s’installer au Sénégal, créer des richesses et transférer des technologies, pour renforcer nos capacités mais aussi permettre aux ouvriers sénégalais d’améliorer la qualité de leur main d’œuvre. Parce qu’il faut que l’ouvrier sénégalais dispose aussi d’une main d’œuvre qui réponde aux normes internationales pour pouvoir attirer davantage d’investisseurs au Sénégal.
Le président de la République s’est aussi lancé à la recherche de solution durable pour l’eau par ce que Dakar ne peut plus dépendre du lac de Guiers et des nappes phréatiques. La technologie, il faut prendre ses dispositions pour garantir à ton pays l’accès à l’eau. C’est pourquoi le président Wade a fait venir des Américains pour voir dans quel cadre on peut utiliser l’eau de mer pour alimenter Dakar et d’autres localités du pays. Ce qui veut dire que si l’usine peut assurer 150 à 200 des 300 mille m3 d’eau que Dakar consomme quotidiennement, le Sénégal ne connaîtra plus de problème d’eau. En dehors de cette solution de dessalement, la même société peut récupérer les eaux des inondations qu’elle va purifier pour les retourner à la consommation. Pour ce qui concerne les ordures, les américains sont prêts à venir installer au Sénégal une usine d’incinération d’ordures. Ce qui fera que ces ordures deviennent du diamant au Sénégal. Parce qu’on peut, à partir du recyclage de ces ordures, produire de l’électricité qu’on peut revendre à moitié prix à la Senelec et permettre aussi au Sénégal de régler un problème environnemental.
Et pourtant, une certaine presse estime que le président Wade est snobé par le gouvernement américain.
Ce n’est que pur mensonge. Je vis là bas depuis plusieurs années et je puis vous dire que le président Wade est aimé par les Américains. D’ailleurs, c’est leur interlocuteur le mieux placé pour répondre aux normes internationales en termes de développement. De mon point de vue, les Américains regardent le Sénégal comme un « Hub » d’entrepreneurship. Et je pense que le président Wade est en train de dessiner les contours de cette vision. Il s’agit maintenant de voir comment faire pour renforcer la capacité du secteur privé.
Il n’a jamais été snobé. Le président Wade est choyé aux Etats-Unis, il est presque un modèle pour les Américains pour ce qui concerne le développement de l’Afrique. En vérité, l’opposition sénégalaise, insignifiante aux Etats-Unis, cherche toujours la petite bête au président Wade et à son régime. L’axe Etats-Unis-Sénégal est encore renforcé et vous allez voir bientôt une grande offensive américaine vers l’Afrique, à travers le Sénégal.
Vous êtes président de la Fédération Pds des Etats-Unis, secrétaire général de la section de Washington ; comment vit le parti au pays de l’oncle Sam ?
Le Parti démocratique Sénégal (Pds) se porte très bien aux Etats-Unis d’Amérique. Du temps de l’opposition, il n’y avait que ce pays qui avait la possibilité et le potentiel de protéger le président de la République. Car lorsqu’on était dans l’opposition, le Parti socialiste était plus fort que nous en Europe, mais nous avons été toujours forts aux Usa. Et c’est ce qui se passe jusqu’à présent. Les gens viennent pêcher, mais ils rentrent généralement bredouilles. La dernière fois, quand Ousmane Tanor Dieng, Khalifa Sall, Jacques Baudin, bref tout la crème du Ps, était aux Etats-Unis, ils ont demandé une salle de 1000 places au Haward university à Washington, croyant pouvoir la remplir. Au final, ils n’ont pas eu plus de 35 personnes dans la salle.
Les Etats-Unis constituent un bastion du président de la République. Le président Wade y a toujours gagné les élections. Le Pds gagne du terrain de jour en jour. Ça fonctionne très bien, on a une fédération, des sections dans plusieurs états. Nous avons un secrétaire général qui s’appelle Cheikh Mbacké Samb et j’en suis le président. Selon les recensements que nous avons des Sénégalais, on ouvre des bureaux de vote dans tous les états qui ont en moyenne 2 à 3 mille ressortissants sénégalais.
Que pensez-vous de la déclaration d’Idrissa Seck qui taxe d’irrecevable la candidature de me Wade en 2012 ?
Idrissa Seck peut dire ce qu’il veut. Le Pds est un parti libéral où chacun peut s’exprimer comme il veut. Compte tenu du contexte politique actuel, je ne peux pas me prononcer d’une manière catégorique sur le sujet. Il ya des constitutionnalistes plus avertis que moi sur la question. Et au moment opportun, ils vont se prononcer. La Cour constitutionnelle se prononcera le moment venu.
Quelle est votre position sur l’achat du nouvel avion présidentiel ?
Je pense que le président devait l’acheter plus tôt. On a beaucoup dépensé en louant des avions pour les déplacements du chef de l’Etat. Tout l’argent injecté dans la location d’avions pour ces déplacements pouvait servir à acheter un appareil. Cet avion de commandement n’appartient pas à Abdoulaye Wade. Cela appartient à l’Etat du Sénégal. Et puis un Etat doit se doter de moyens modernes. Nous vivons l’ère de la mondialisation.
Quel est votre parcours au sein du Pds ?
Je suis né à Kébémer, notre famille étant membre fondateur du Pds, il est tout à fait normal que je m’inspire des idéaux de ce parti et de son fondateur. C’est en 1988 que j’ai réellement intégré le Pds, par le biais de mon camarde de promotion, Mamady Diané, le chauffeur de Me Wade, qui m’a introduit chez le président alors je revenais de la France. J’avais fait une contribution dans le programme fondamental du Pds pour le secteur informel. C’est pourquoi je suis content que le président ait compris tout cela, à savoir qu’un pays doit partir de son secteur informel pour bâtir une nouvelle industrie. Je suis responsable local du Pds à Washington et responsable fédéral aux Usa.
Mamadou Mountaga Guèye : Ce nouveau poste qu’on appelle mission économique, a été initié par le président de la République, au lendemain de son accession à la magistrature suprême. Parce que lors de la campagne électorale de 2000, on savait que le chef de l’Eta étant un libéral, avait déjà projeté sa vision en termes de relation économique et souhaitait changer la diplomatie traditionnelle par une diplomatie moderne et adaptée aux réalités du monde.
Car, auparavant, il y avait les grandes puissances constituées des bloc soviétique et occidental, qui menaient la guerre froide. Et cette page étant tournée, avec l’effondrement et la dislocation du mur de Berlin, la diplomatie devait donc suivre la mouvance. Le libéralisme est en train de faire son petit chemin, pour résoudre le problème du développement économique et social du monde. Et comme Abdoulaye Wade est quelqu’un qui a eu cette vision et qui sait que la libération des peuples ne suffit pas, il faut ensuite acquérir les outils de développement pour bâtir une économie solide et durable. Et c’est dans ce cadre qu’on a pensé doter les diplomates d’une nouvelle fonction qu’on appelle diplomatie de développement.
L’Ecole nationale d’administration forme des diplomates, mais il serait aussi intéressant d’orienter les diplomates dans des domaines plus précis. Pour que ces fonctionnaires affectés en dehors du Sénégal puissent, au-delà de la représentation diplomatique, attirer les investisseurs vers le Sénégal. Et s’imprégner du potentiel de notre pays, pour pouvoir apporter des réponses exactes. On veut aller vers une phase plus dynamique, à savoir doter les ambassades de certains grands pays de cette structure, pour leur permettre d’avoir un peu plus de souplesse. Parce qu’il faut tenir un langage très précis au privé et aux investisseurs, pour pouvoir les approcher. Donc, c’est dans ce cadre que ces missions ont été créées pour les tester et essayer de former ceux qui les pilotent pour qu’ils puissent parler le même langage que le secteur privé. Et connaissant les rouages de ce pays en termes de privé, le président de la République a cru bon de me nommer à ce poste. Depuis que cette mission est née en 2001, nous cherchons à améliorer et à renforcer la coopération économique et sociale entre les Etats unis et le Sénégal.
Quels sont les acquis de cette mission ?
Vous avez vu comment l’axe Sénégal-Etats-unis est en train de s’améliorer. Bien qu’au début ce n’était pas très facile, parce que les Etats-Unis avaient plutôt orienté toute leur action vers l’Asie. L’Afrique n’était donc prise en compte qu’avec le pétrole et la sécurité. Ils avaient décidé de délocaliser leurs entreprises vers les pays émergents, pour réexporter les produits vers les Etats-Unis. L’Afrique était donc laissée en rade.
Mais les choses ont bougé depuis que l’ancien président, Bill Clinton, a lancé l’Agoa, qui inaugurait une nouvelle forme de coopération entre les Usa et l’Afrique pour permettre à ses pays vendre leurs produits aux Etats-Unis.
Bush a lancé le Millenium challenge account (Mca) qui permet à certains pays répondant à des critères établis par les Américains, de bénéficier de cette subvention au développement. Le Sénégal bénéficie de 540 millions de dollars de ce fonds. Ce qui permettra de redresser et de refixer les normes d’une économie moderne. Entretemps, plusieurs missions ont été effectuées au Sénégal par des entreprises et des investisseurs. Le port de Kaolack a été un élément important pour ma mission. Pour que les Américains le réalisent.
Les Usa s‘intéressent jusqu’à présent à ce port. Après étude, ils se sont rendu compte que Kaolack peut devenir le pôle portuaire le plus important d’Afrique de l’ouest. Si l’on parvenait à viabiliser cette zone, il pourrait devenir le « hub » de l’Afrique de l’ouest. En d’autres termes, depuis 2000, les Américains ont créé un bureau commercial au Sénégal, en Afrique et au Kenya qui favorise les échanges entre le Sénégal et les Usa. Autant d’éléments qui sont la manifestation du dynamisme des relations entre les deux pays. J’ai emmené plusieurs compagnies américaines, qui s’intéressent maintenant au Sénégal et à l’Afrique. Maintenant, la boule est en train de tourner, comme le président l’avait théorisé.
Il y a la crise en Amérique et en Europe, parce qu’ils avaient mis de côté l’Afrique
Ils sont allés vers la spéculation à outrance et leur économie ne reflétait plus la réalité de leurs propres monnaies. Ceci a provoqué la crise. Et maintenant, comme le président Wade l’avait prédit, l’Afrique va devenir la solution du monde. Et comme aussi la Chine commence à pénétrer le continent africain, les Américains ont peur et cela favorise un comportement nouveau, un regard nouveau sur le continent noir.
Ce qui pousse les entreprises américaines, avec l’appui de leur gouvernement, à s’installer en Afrique, dans la mesure où la compétition va être très serrée. Car la Chine a déjà pris les devants, suivie du Brésil, de l’Inde et même de l’Iran. Et ceci a été déclenché par le président de la République, en vue de diversifier le partenariat. Car on était toujours sous le joug de la France et ceci a même retardé notre développement, puisque la France était un peu jalouse de voir d’autres pays comme les Etats-Unis s’implanter chez nous. Mais le président Abdoulaye Wade a eu le courage de l’affronter et cela commence à porter ses fruits.
Aujourd’hui, je puis vous dire que des infrastructures de stockage vont être gérées par une entreprise américaine. Cette société est prête à s’installer au Sénégal pour pouvoir aider les autres pays africains. Parce que ma démarche est de leur dire que comme que le président Wade était derrière le Nepad avec son plan Omega, les autres n’ont pas suivi et il est en train de l’appliquer chez lui. Et si toutefois, sur le plan des infrastructures de développement économique, le président arrive à faire réaliser ces infrastructures, je pense qu’il peut montrer aux yeux du monde que ‘’si chaque président parvenait à faire ce que j’ai fait dans mon pays, on aura le Nepad’’.
L’Afrique ne pourra se développer qu’à travers l’agriculture moderne. C’est pourquoi quand le président l’a théorisé, j’ai dit que pour pouvoir protéger la production de la Goana, il faut bénéficier d’infrastructures de stockage et de conservation moderne. Cela incitera les agriculteurs à produire plus, à mieux sécuriser leur production et à garder intacts leurs revenus. Et sous ce rapport, il faut en implanter 500, dans toutes les zones rurales du pays. Chaque communauté rurale aura au moins un magasin de stockage d’une capacité de 500 tonnes. Et ceci permettra aux agriculteurs de préserver leurs production, de garder leurs semences en toute sécurité, d’y garder le matériel agricole qu’on leur donne pour les assister techniquement. Si aussi l’on veut vendre notre production agricole aux pays d’Europe et d’Amérique par exemple, il va falloir installer ces infrastructures de stockage modernes. Et j’avais dit au président : « Si vous installez ces infrastructures de stockage, je serai votre agent commercial pour vendre ces produits aux Etats-Unis ». Parce que quand tu amène un acheteur et qu’il ne trouve pas sur place des infrastructures modernes de conservation, l’on a peur d’acheter ces produits qui sont pour la plupart périssables.
Au niveau des ponts, il y a des sociétés américaines qui se sont engagées à construire au Sénégal des ponts métallisés, galvanisés, inoxydables, permanents et sans maintenance. Parce qu’aussi, il faut chercher les meilleures qualités pour l’Afrique qui n’a pas beaucoup de moyens pour la maintenance, il faut donc aller vers des produits qui peuvent résister.
Et qui peuvent avoir une durabilité qui n’engage pas beaucoup de moyens pour l’entretien. C’est pourquoi une usine qui se trouve dans l’Ohio a signé un protocole d’accord avec l’Etat du Sénégal pour réaliser des ponts. Et ce au-delà du Sénégal. Car seules les infrastructures de développement comme les Américains, l’ont fait chez eux. Le président s’est inspiré de cet exemple américain pour faire du Sénégal un « hub » de l’Afrique, car si tu a les meilleures infrastructures, tu peux attirer tous les investisseurs. Un investisseur regarde d’abord si les services et les infrastructures sont corrects.
C’est pourquoi on se précipite pour se positionner sur le marché régional et être au devant, en dotant le Sénégal d’infrastructures modernes qui élèveront Dakar au même niveau que Paris, Tokyo, New entre autres. Notre ambition est de faire de Dakar un centre de business de l’Afrique de l’ouest.
Ils sont en train d’installer en Afrique des sociétés et certaines de leurs banques comme Exim bank, car notre continent est encore un marché vierge où tout est à refaire. Et s’ils veulent relancer leur économie à travers l’exportation, l’Afrique est désormais leur destination. Parce qu’on ne peut pas entrer en compétition avec la Chine en termes d’industrie.
Et ils veulent montrer qu’ils ont, eux aussi, leurs parts de marché. Mon rôle est de les appeler, de les encadrer pour qu’ils puissent s’installer au Sénégal, créer des richesses et transférer des technologies, pour renforcer nos capacités mais aussi permettre aux ouvriers sénégalais d’améliorer la qualité de leur main d’œuvre. Parce qu’il faut que l’ouvrier sénégalais dispose aussi d’une main d’œuvre qui réponde aux normes internationales pour pouvoir attirer davantage d’investisseurs au Sénégal.
Le président de la République s’est aussi lancé à la recherche de solution durable pour l’eau par ce que Dakar ne peut plus dépendre du lac de Guiers et des nappes phréatiques. La technologie, il faut prendre ses dispositions pour garantir à ton pays l’accès à l’eau. C’est pourquoi le président Wade a fait venir des Américains pour voir dans quel cadre on peut utiliser l’eau de mer pour alimenter Dakar et d’autres localités du pays. Ce qui veut dire que si l’usine peut assurer 150 à 200 des 300 mille m3 d’eau que Dakar consomme quotidiennement, le Sénégal ne connaîtra plus de problème d’eau. En dehors de cette solution de dessalement, la même société peut récupérer les eaux des inondations qu’elle va purifier pour les retourner à la consommation. Pour ce qui concerne les ordures, les américains sont prêts à venir installer au Sénégal une usine d’incinération d’ordures. Ce qui fera que ces ordures deviennent du diamant au Sénégal. Parce qu’on peut, à partir du recyclage de ces ordures, produire de l’électricité qu’on peut revendre à moitié prix à la Senelec et permettre aussi au Sénégal de régler un problème environnemental.
Et pourtant, une certaine presse estime que le président Wade est snobé par le gouvernement américain.
Ce n’est que pur mensonge. Je vis là bas depuis plusieurs années et je puis vous dire que le président Wade est aimé par les Américains. D’ailleurs, c’est leur interlocuteur le mieux placé pour répondre aux normes internationales en termes de développement. De mon point de vue, les Américains regardent le Sénégal comme un « Hub » d’entrepreneurship. Et je pense que le président Wade est en train de dessiner les contours de cette vision. Il s’agit maintenant de voir comment faire pour renforcer la capacité du secteur privé.
Il n’a jamais été snobé. Le président Wade est choyé aux Etats-Unis, il est presque un modèle pour les Américains pour ce qui concerne le développement de l’Afrique. En vérité, l’opposition sénégalaise, insignifiante aux Etats-Unis, cherche toujours la petite bête au président Wade et à son régime. L’axe Etats-Unis-Sénégal est encore renforcé et vous allez voir bientôt une grande offensive américaine vers l’Afrique, à travers le Sénégal.
Vous êtes président de la Fédération Pds des Etats-Unis, secrétaire général de la section de Washington ; comment vit le parti au pays de l’oncle Sam ?
Le Parti démocratique Sénégal (Pds) se porte très bien aux Etats-Unis d’Amérique. Du temps de l’opposition, il n’y avait que ce pays qui avait la possibilité et le potentiel de protéger le président de la République. Car lorsqu’on était dans l’opposition, le Parti socialiste était plus fort que nous en Europe, mais nous avons été toujours forts aux Usa. Et c’est ce qui se passe jusqu’à présent. Les gens viennent pêcher, mais ils rentrent généralement bredouilles. La dernière fois, quand Ousmane Tanor Dieng, Khalifa Sall, Jacques Baudin, bref tout la crème du Ps, était aux Etats-Unis, ils ont demandé une salle de 1000 places au Haward university à Washington, croyant pouvoir la remplir. Au final, ils n’ont pas eu plus de 35 personnes dans la salle.
Les Etats-Unis constituent un bastion du président de la République. Le président Wade y a toujours gagné les élections. Le Pds gagne du terrain de jour en jour. Ça fonctionne très bien, on a une fédération, des sections dans plusieurs états. Nous avons un secrétaire général qui s’appelle Cheikh Mbacké Samb et j’en suis le président. Selon les recensements que nous avons des Sénégalais, on ouvre des bureaux de vote dans tous les états qui ont en moyenne 2 à 3 mille ressortissants sénégalais.
Que pensez-vous de la déclaration d’Idrissa Seck qui taxe d’irrecevable la candidature de me Wade en 2012 ?
Idrissa Seck peut dire ce qu’il veut. Le Pds est un parti libéral où chacun peut s’exprimer comme il veut. Compte tenu du contexte politique actuel, je ne peux pas me prononcer d’une manière catégorique sur le sujet. Il ya des constitutionnalistes plus avertis que moi sur la question. Et au moment opportun, ils vont se prononcer. La Cour constitutionnelle se prononcera le moment venu.
Quelle est votre position sur l’achat du nouvel avion présidentiel ?
Je pense que le président devait l’acheter plus tôt. On a beaucoup dépensé en louant des avions pour les déplacements du chef de l’Etat. Tout l’argent injecté dans la location d’avions pour ces déplacements pouvait servir à acheter un appareil. Cet avion de commandement n’appartient pas à Abdoulaye Wade. Cela appartient à l’Etat du Sénégal. Et puis un Etat doit se doter de moyens modernes. Nous vivons l’ère de la mondialisation.
Quel est votre parcours au sein du Pds ?
Je suis né à Kébémer, notre famille étant membre fondateur du Pds, il est tout à fait normal que je m’inspire des idéaux de ce parti et de son fondateur. C’est en 1988 que j’ai réellement intégré le Pds, par le biais de mon camarde de promotion, Mamady Diané, le chauffeur de Me Wade, qui m’a introduit chez le président alors je revenais de la France. J’avais fait une contribution dans le programme fondamental du Pds pour le secteur informel. C’est pourquoi je suis content que le président ait compris tout cela, à savoir qu’un pays doit partir de son secteur informel pour bâtir une nouvelle industrie. Je suis responsable local du Pds à Washington et responsable fédéral aux Usa.
11 Commentaires
Leweul
En Novembre, 2010 (16:40 PM)Misteryo
En Novembre, 2010 (16:41 PM)Boudiou
En Novembre, 2010 (16:43 PM)Mik
En Novembre, 2010 (16:44 PM)Manou
En Novembre, 2010 (16:44 PM)Rosemary
En Novembre, 2010 (18:20 PM)Kou Bakh
En Novembre, 2010 (18:59 PM)tu es un vrai traitre
tu connaitras la personne qui a envoyé ça
Ernostoraphael
En Novembre, 2010 (19:39 PM)Taliban
En Novembre, 2010 (19:59 PM)Bara
En Novembre, 2010 (22:37 PM)Lune
En Novembre, 2010 (12:46 PM)Participer à la Discussion