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Madrid veut agir à la source de l'immigration clandestine

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Madrid veut agir à la source de l'immigration clandestine

MADRID (Reuters) - Confrontée à une immigration clandestine croissante, l'Espagne lance une offensive diplomatique en direction de l'Afrique de l'ouest, axée à la fois sur la répression et l'aide économique. Depuis le début de l'année, 7.000 clandestins sont arrivés dans l'archipel des Canaries, soit cinq fois plus qu'au cours de la même période de l'année dernière. Cette nouvelle voie de l'émigration clandestine, au départ de la Mauritanie et du Sénégal, se développe depuis que le Maroc et l'Espagne ont bloqué les routes terrestres, via notamment les enclaves de Ceuta et Melilla ou le détroit de Gibraltar.

Chaque jour, en dépit des moyens de surveillance aérienne et navale déployés par les autorités espagnoles, des embarcations de pêche débarquent chacune sur les côtes des Canaries jusqu'à cent Africains venus des zones subsahéliennes et attirés par l'Eldorado européen.

Le "plan Afrique", programme sur trois ans lancé par l'Espagne, vise à améliorer les relations diplomatiques entre Madrid et les pays d'Afrique de l'Ouest. Une aide publique au développement va leur être versée. Et Madrid va ouvrir de nouvelles ambassades dans des pays comme le Mali. Le gouvernement espagnol espère ainsi faciliter les rapatriements d'immigrés en situation irrégulière interpellés sur son territoire.

TAUX DE MORTALITÉ OSCILLANT ENTRE 20 ET 40%

L'autre axe de cette politique revient à "fixer" les candidats à l'émigration en accélérant les programmes de développement de leur pays d'origine. L'idée est de réduire les causes, souvent économiques, de l'exil, et de rendre moins acceptables les risques liés à l'émigration clandestine. Selon la Croix-Rouge, 20% des Africains embarquant sur les côtes de Mauritanie ou du Sénégal pour un périple hasardeux pouvant aller jusqu'à 1.500 kilomètres meurent en mer. Les autorités mauritaniennes parlent elles d'un taux de mortalité de 40%. "La situation échappe à tout contrôle", souligne Jose Miguel Ruano, conseiller du gouvernement local des Canaries. "Le gouvernement central n'a pas tenu ses engagements." Les actions communes entreprises avec la Mauritanie, dit-il, ont échoué à stopper les trafics maritimes.

DILEMME POUR ZAPATERO

Ces "boat people" venus d'Afrique constituent un dilemme pour Jose Luis Rodriguez Zapatero. Après la régularisation massive de 700.000 immigrés sans papier - dont l'objectif principal était de lutter contre le travail au noir -, le président du gouvernement socialiste, au pouvoir depuis mars 2004, avait annoncé une baisse considérable de l'immigration clandestine en 2005, résultat, expliquait-il, d'un durcissement des contrôles aux frontières.

Zapatero est aujourd'hui accusé par l'opposition de laxisme dans la lutte contre l'immigration clandestine. En 2005, l'Espagne a été le principal pays d'immigration de toute l'Union européenne. Et selon un sondage publié en décembre, 60% des Espagnols jugent qu'il y a trop d'immigrés dans leur pays.
La "route du Nord", par le Maroc et Gibraltar a bien été fermée. Parfois au prix fort. Au début de l'année, 14 candidats à l'émigration ont été tués et plusieurs milliers d'autres expulsés manu militari en tentant d'entrer de force dans les enclaves de Ceuta et Melilla.

Mais cela n'a fait que déplacer les flux migratoires, qui partent aujourd'hui de Nouadhibou, en Mauritanie, et de Saint-Louis du Sénégal. Contre 400 à 500 euros, des passeurs les mènent jusqu'aux Canaries à bord d'embarcations ouvertes, les cayucos. "Ils passent jusqu'à dix jours en mer et débarquent en souffrant à des degrés divers de déshydratation ou d'hypothermie", indique Austin Wainwright, employé d'un centre d'urgence installé par la Croix-Rouge sur les quais de Ténérife.

Les capacités d'accueil des centres d'hébergement des Canaries sont dépassées par l'ampleur du flux migratoire. On y dénombre actuellement plus de 2.500 immigrés. Le gouvernement espagnol avait annoncé qu'il expulserait ceux d'entre eux qui ne remplissent pas les conditions d'obtention du droit d'asile. Mais les immigrés originaires de pays n'étant lié par aucune convention avec l'Espagne, ou dont l'identification est impossible, parviennent souvent à éviter le retour en Afrique et à rentrer en Europe. "Il n'y a pas de solution immédiate", reconnaissait cette semaine le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos.



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