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MOHAMED ELY OULD VAL, CHEF DE L’ETAT MAURITANIEN - « Celui qui a été mordu par le serpent a peur de la corde… »

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MOHAMED ELY OULD VAL, CHEF DE L’ETAT MAURITANIEN - « Celui qui a été mordu par le serpent a peur de la corde… »

Le président Mohamed Ely Ould Val est un homme comblé. Son gouvernement de transition s’acquitte jusqu’ici des engagements souscrits depuis le 3 août 2005 devant le peuple mauritanien, a-t-il fait remarqué mardi dernier au lendemain du triple scrutin du dimanche 19 novembre. « Le Cmjd a jusqu’ici respecté tous les engagements pris devant les Mauritaniens et devant la communauté internationale », a-t-il souligné, non sans une pointe de fierté. Interrogé pendant l’entretien exclusif accordé aux envoyés spéciaux de Sud Fm et de Sud Quotidien, sur le fait que le vote de dimanche semblait entraîner un émiettement des forces politiques en Mauritanie et risquait ainsi de poser des problèmes d’encadrement des ruptures et avancées démocratiques amorcées, le chef d’Etat mauritanien dit se méfier des « encadrements ». Celui qui a été mordu par le serpent a peur de la corde, a-t-il confié.
Entretien
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Le triple scrutin du dimanche dernier, au vu les tendances qui se dessinent, semble induire un émiettement des forces politiques qui seront présentes au Parlement comme au niveau des collectivités locales. Dans un tel cas de figure comment encadrer les ruptures et les avancées démocratiques amorcées par le Cmjd et le gouvernement de transition? Ne craignez-vous pas une certaine instabilité politique avec des gouvernements introuvables dans un futur proche ?

Je me méfie toujours de ces notions d’encadrement. On dit que celui qui a été mordu par le serpent a peur de la corde. Si l’on veut évoluer démocratiquement et faire évoluer le pays dans ce sens, je crois qu’il nous éviter de mettre sous tutelle ou de chercher à le faire de nos institution et de la démocratie. Je me suis toujours élevé contre une telle idée. L’homme indispensable, n’existe pas. Seul Dieu l’est. On dit que les cimetières sont remplis de ceux qui se croyaient indispensables. Je ne juge donc pas qu’il faille poser la question en ces termes. Pour ma part, ce n’est pas ma culture, ni ma vision des choses. Nous avons fait de notre mieux pour que le système soit ouvert avec tous les autocontrôles nécessaires. Qu’est-ce à dire ? Simplement l’alternance constitutionnalisée désormais, qui fera que celui qui arrivera au pouvoir saura qu’il aura à répondre de ses actes tous les cinq ans ou tout au plus, tous les dix ans. A cela s’ajoute le fait qu’en ouvrant le jeu politique, nous sommes assurés d’avoir ainsi un Parlement non domestiqué, qui ne sera pas l’otage des grandes majorités qui renvoient le plus souvent aux systèmes totalitaires à la pensée uniformisée. La vraie démocratie exige de ses acteurs une capacité toujours renouvelée de gérer les différences. Les insuffisances à ce niveau ont été ailleurs, lourdes de conséquences, elles ont entraîné les guerres civiles, disloqué des pays sur notre continent. Un Parlement assez représentatif de toutes les différences est par conséquent, une chance pour nos pays, car elle en donne l’arc-en-ciel social et politique. Il appartiendra aux prochains dirigeants du pays de savoir gérer les différences, les particularismes.

Qu’elle est votre appréciation du triple scrutin du dimanche dernier ?

La première appréciation que je voudrais partager avec vos auditeurs et vos lecteurs, c’est que les Mauritaniens se sont adressés des messages, l’ont fait également en direction des autorités de leur pays et à la communauté internationale. Ce sont des messages clairs et nets. Ils traduisent un certain nombre de signaux qu’ils ont voulu très lisibles. Le premier d’entre eux : le taux de participation. Un taux de participation qui avoisine les 70%. C’est exceptionnel dans nos pays. J’ai essayé de le comparer avec tous les autres pour les élections antérieures. En dehors de leur participation au référendum dernier, les Mauritaniens viennent ainsi de signifier un message à eux-mêmes d’abord, aux autorités du pays et à la communauté internationale ensuite, en réalisant une participation aussi massive pour ces élections. Nous en disons simplement que cela traduit notre conviction que la Mauritanie est en train d’évoluer au plan politique et de la démocratie de façon tout à fait positive. Et notre engagement pour cette évolution, n’est pas vain.
Le second message est qu’en votant avec une très grande sérénité, une tranquillité admirable et une tolérance évidente, le 19 novembre dernier, parce que, se trouvaient dans la même cour, dans les mêmes rangs, les représentants de 20 à 25 candidats de tous les horizons, de toutes les convictions politiques, de toutes les idéologies et à aucun moment, nous n’avons enregistré un quelconque incident significatif. Tout le monde était là, simplement pour accomplir son devoir civique. J’insiste sur cet aspect civique, parce que, véritablement, en venant nombreux, en votant avec tant de sérénité et de tranquillité et aussi en le montrant à la face du monde, je pense qu’on est en droit de faire confiance à ce peuple.
Le troisième message est que les autorités en charge de l’organisation de ces scrutins, l’ont réussi aussi bien sur le plan sécuritaire, administratif et organisationnel. Elles ont ainsi démontré leur capacité de gérer de telles situations. Nous n’avons nullement détecté la moindre imperfection, la moindre faille dans l’organisation de ces scrutins. Il y a également des institutions comme la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) pour laquelle, je souligne ici le mérite haut combien louable d’avoir accompli son travail en toute indépendance.

Est-ce que tous les instruments mis en place ont fonctionné ?

Toutes ces institutions qu’elles dépendent de l’Etat ou qu’elles soient indépendantes, elles ont été créées pour permettre la transparence absolue de ces scrutins et ceux à venir. Que ce soit la Haute autorité de l’audiovisuel ou l’Observatoire national, elles ont joué pleinement leur rôle. Cela a permis de rétablir la confiance. Une confiance entre les mauritaniens et leurs institutions, entre les partis politiques et le gouvernement. Une fois cette confiance rétablie, il n’y avait plus de raison de conflits ou de suspicion encore moins d’animosité. Cette confiance a été rétablie parce que l’ensemble des mesures aptes à la rétablir ont été prises. Elles ont été nettes, claires, précises et transparentes. Ce qui fait qu’aujourd’hui comme demain, que tout ce qu’un candidat récoltera le sera dans la plus grande transparence et la plus grande équité, d’autant plus qu’il a toutes les voies de recours possibles pour être rétabli dans ses droits s’il juge que ces derniers ont été bafoués. A partir de ce moment, il n’y a plus de grands problèmes.

Cependant, Monsieur le président trois scrutins en un, ne pensez-vous pas que cela était un peu complexe pour les électeurs ?

C’est surtout extraordinaire. Car soumettre un électeur à trois scrutins en même temps avec des innovations importantes avec un bulletin unique, avec trois urnes, était assurément une gageure. Cela n’était pas évident. Non seulement l’Administration a su gérer cette situation de façon admirable et remarquée par tous, les électeurs ont su s’adapter aussi sans grandes difficultés. Ce qui conforte mon espoir que les scrutins à venir se passeront dans de bonnes conditions.

Peut-on dire au vu des actes déjà posés que le Cmjd est en voie de réussir sa mission ?

Je pense que oui. Le Cmjd a jusqu’ici respecté tous les engagements pris devant les Mauritaniens et devant la communauté internationale. Pas un seul de ces engagements n’a été omis. Ils ont été respectés sur le fond comme sur la forme.
Au-delà de cela, les autres engagements ayant trait aux réformes institutionnelles, aux réformes économiques et sur la moralisation de l’Etat, ont été entrepris depuis notre arrivée et se poursuivront jusqu’à la fin de notre mission.

Pourquoi avez-vous « légalisé » la présence des femmes sur les listes électorales en faisant de sorte que la loi leur accorde 20% à des positions éligibles ?

Pour une raison très simple, je suis parti du principe qu’il est anormal que 51% d’une population d’un pays soient exclus. Par ailleurs, compte tenu de l’état d’avancement politique et de l’ensemble des contraintes qu’ont les partis politiques et la société à faire admettre et accepter l’idée, nous avons mis la barre à 20%. Ce qui nous semble raisonnable, mais je m’empresse de le dire, ce n’est qu’un début. Parce que nous sommes convaincus que 51% de notre population ne peuvent être considérés comme rien, ne peuvent être exclus de la vie et de la marche de la nation. Nous ne pouvions l’accepter. C’est la raison pour laquelle, nous avons estimé que faire représenter 51% par 20% obligatoirement est un minimum. Tout le monde a intérêt à aller plus de l’avant dans ce domaine. Il est vrai que nous avons tenu compte ainsi que je viens de le dire des difficultés liées à l’évolution de notre société, néanmoins, une fois les premiers pas dans ce sens, franchis, je juge qu’il faut aller vers une représentation plus juste, plus équitable des femmes dans les sphères de décisions, ce qui ne serait que justice en vérité.

Autrement dit, c’est là une option irréversible ?

Assurément. Il est difficilement admissible d’ailleurs, que 51% de notre potentiel soient ignorés. Ce qui se traduit tout bonnement à faire table rase de 51% des capacités, de la force de la nation. Aucune nation qui veut se développer ne saurait l’accepter. La Mauritanie veut se développer et a donc besoin de tous ses fils et filles et non de se contenter de moins de 50% de sa population.

On remarque à l’instar des femmes, la présence massive des jeunes dans le jeu électoral. Qu’est-ce qui l’explique quand on sait que dans le passé, ils ne semblaient pas trop s’intéresser aux questions politiques ?

La jeunesse, c’est avant tout des convictions. Les jeunes sont porteurs de toutes les convictions, de tous les engagements, alors s’ils ne sont pas convaincus, ils ne sont pas preneurs. Jusqu’à présent notre système politique les excluait, parce qu’il était basé essentiellement sur l’encadrement, sur l’embrigadement j’allais dire. Un système qui n’avait donc aucun attrait pour les jeunes. Aujourd’hui, il est en train d’évoluer vers plus de liberté, plus d’indépendance de penser et d’agir, un système où les choix personnels ont droit de cité,, où chacun a la possibilité de s’exprimer selon ses convictions. La jeunesse est preneur. C’est la raison pour laquelle elle est aujourd’hui présente et exprime sa conviction que son pays évolue et tend vers plus de démocratie, plus de liberté, plus d’espérance et de développement. Ils en sont persuadés, d’autant plus qu’ils nous savent sincères et que nous sommes engagés à leur offrir un cadre d’épanouissement, de liberté, de libre expression, en un mot, une société plus démocratique, plus juste.

Avec les tendances qui se sont dessinées à la suite du triple scrutin de dimanche dernier, l’on remarque des percées notables de ceux qui s’appellent des réformateurs centristes qui se réclament en réalité de l’Islam. Ne craignez-vous pour votre pays une situation à l’algérienne ?

Je vais vous faire un aveu sans anticiper sur les résultats de ce scrutin (l’entretien a eu lieu le mardi 21 novembre alors que les résultats officiels n’étaient pas encore rendus publics Ndlr), mais je vous le dis et c’est là, mon intime conviction, que les Mauritaniens connaissent l’Islam sans aucun qualificatif. Ils ne connaissent pas l’Islam dit modéré ou l’Islam extrémiste. Ils connaissent et pratiquent simplement l’Islam. (Il récite un verset de coran pour conforter sa thèse Ndlr). Tous ceux ou celles qui se réclament une conception autre de l’Islam, je ne suis pas convaincu qu’ils seraient suivis par les Mauritaniens. J’attends d’avoir les résultats globaux, mais je reste persuadé de ça.

Une partie de la classe politique à tout le moins, vous accuse d’avoir « refilé » le bébé des questions nationales, notamment celles ayant trait au passif humanitaire, à la difficile cohabitation, aux questions foncières, au retour des immigrés, bref, les questions nationales et de société, aux futurs dirigeants du pays. Qu’en répondez-vous ?

J’ai dit dès les premiers jours de notre arrivée, ce que je pensais de ces questions. Jusqu’ici je n’ai pas varié. Sachez d’abord que tous les « bébés » de la Mauritanie sont des bébés légitimes. Il n’y a aucun bâtard, ni enfant illégitime chez-nous, ils sont l’objet de toute notre attention, de toute la prise en charge nécessaire. Ceci dit, j’affirme que je ne refilerais pas un problème à quiconque. En vérité, ma position toute aussi claire, a été de dire dés que l’on m’a posé la question, que notre pays avait un certain nombre de problèmes qui étaient piégés par le système politique antérieur. Des problèmes également pris en otage par la classe politique qui a diabolisé à tout vent là-dessus. Le pouvoir diabolise là-dessus, tout comme l’opposition et les questions restaient ainsi l’otage de ces prises de positions de part et d’autres. Pour ma part, j’ai estimé qu’il fallait susciter un consensus national et nous nous sommes évertués à en créer les conditions. Parce que nous avons pensé que les questions nationales ne doivent pas être des moyens de simples propagandes politiciennes destinées à la consommation intérieure comme extérieure. C’est pourquoi, j’ai dit et réaffirmé que je ne vendais pas la misère de mon pays, ni celle de mes concitoyens. J’ai dit à chacun et à chacune des Mauritaniens que nous étions dans une transition politique aux débuts extrêmement complexes et dans un contexte international des plus compliqués qui ne facilitait pas les changements que nous cherchions à opérer. Alors, si dès le début nous abordions ces questions là, nous aurions versé simplement dans la propagande que nous dénoncions. Nous avons donc pensé et continuons de le penser qu’il fallait les régler à l’interne en toute sérénité en toute tranquillité dans le cadre d’un consensus le plus large possible et en toute indépendance. Autrement, nous continuerons à tourner en rond à ce sujet sans pour autant résoudre quoi que ce soit. Je ne veux que nos problèmes internes, qui sont réels il est vrai, soient simplement un moyen de chantage aussi bien de la part de certains concitoyens que de l’extérieur par rapport à un processus démocratique qui est à ses débuts et qui est déjà suffisamment compliqué et complexe.
C’est la raison pour laquelle, j’ai dit à mes compatriotes, prenons les choses une à une, par étape. Enfilons la bonne direction et surtout en classant les priorités. Commençons d’abord par résoudre nos problèmes politiques globaux, à solutionner ceux liés à nos institutions. Dois-je rappeler que nous n’avions que dix-huit mois pour le faire ? Qu’à cela ne tienne, j’ai dit qu’une fois le processus démocratique enclenché et que toutes ces questions que j’ai évoquées tantôt trouvent solution ou en voie de l’être et, qu’une fois la transition terminée et qu’une représentation nationale démocratiquement élue soit en place, il lui sera facile de prendre toute décision en toute légalité dans ce sens. Je crois que j’ai déjà indiqué un certain nombre de pistes pour solutionner ces problèmes. Il ne reste plus qu’à mettre les instruments en place. Tous les discours que nous avons tenus jusqu’ici nous semblent fondateurs des solutions à mettre en œuvre.

Le processus arrivé à terme, c’est la retraite ou, d’autant plus que l’on vous prête d’avoir déclaré un jour que vous ne pouviez laisser la Mauritanie entre des mains peu sures ?

Je vous avoue que je n’ai jamais eu le moindre calcul personnel dans ce qui s’est fait jusqu’ici. Je l’ai fait parce qu’il fallait simplement le faire. Si je pouvais m’en dispenser, croyez le, je m’en serais dispensé. Il en est de même de tous les membres du Cmjd dont je me porte garant comme de tous les membres du gouvernement de transition. Nous avons pris par devoir notre pays dans ces situations que vous connaissez. Nous lui avons proposé des solutions consensuelles avec l’aval de tous les Mauritaniens. Nous avons affirmé et réaffirmé que nous n’étions intéressés que par le fait de remettre le pays en marche, de débloquer une situation qui était complètement fermée pour qu’elle redevienne dynamique, attrayante et profitable à notre peuple. Je crois que ce qui est important, c’est ce qui a été fait, qui est en train de se faire et ce que la Mauritanie en tirera. Je n’ai qu’un souci, c’est de bien terminer ma mission avec tout le Conseil militaire et l’ensemble du gouvernement de transition. Une fois terminé, en ce qui me concerne personnellement, je serais libre de tout engagement. Il m’appartiendra de mener ma vie, bien entendu comme je l’entends. Je vous avoue que jusqu’ici, je ne sais pas encore comment, mais j’aviserais le moment venu.
Maintenant, on me prête des propos que je n’ai jamais tenus. Ce que j’ai dit et que je répéterais toujours, est que ce que nous avons fait n’était pas fait contre une partie des Mauritaniens, ni pour une partie des Mauritaniens. En clair, nous n’étions pas là pour les tenants de l’ancien régime qui à nos yeux ne signifiaient pas grand-chose et ne bénéficiaient que du parti-Etat où ils avaient embrigadé plus de 80% de notre peuple. Par conséquent, on ne fait pas quelque chose contre 80% d’un peuple. J’ajoute que ce que nous avons fait, nous ne l’avons pas fait également pour l’opposition, nous l’avons fait que pour les Mauritaniens de quelque bord où ils se situent.

Propos recueillis par Baye Omar Guèye (Sud Fm) & Madior FALL

EXERGUES :
1/ la Mauritanie est en train d’évoluer au plan politique et de la démocratie de façon tout à fait positive. Et notre engagement pour cette évolution, n’est pas vain.

2/ Soumettre un électeur à trois scrutins en même temps avec des innovations importantes avec un bulletin unique, avec trois urnes, était assurément une gageure

3/ Il est anormal que 51% d’une population d’un pays soient exclus

4/ Un Parlement assez représentatif de toutes les différences est par conséquent, une chance pour nos pays, car elle en donne l’arc-en-ciel social et politique.



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