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Mythes et réalités autour d'un gouvernement continental : Les dirigeants africains mettent la charrue avant les bœufs

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Mythes et réalités autour d'un gouvernement continental : Les dirigeants africains mettent la charrue avant les bœufs

Pour un acte constitutif de l'Union africaine (UA) adopté depuis l'an 2000 à Lomé (Togo) dans le cadre de la réalisation d'une unité africaine sous un vocable plus solide, les dirigeants africains ont entre temps fait tous les soubresauts pour y arriver. Ainsi, de sommets en rencontres, les chefs d'Etat africains sont arrivés à la conclusion pour la mise en place d'un gouvernement d'une Union Africaine. Seulement, en allant plus vite que la musique, ils ont oublié de mettre l'essentiel, les bases d'un développement durable. Comment alors, peut-on embellir le sommet sans consolider la base. Il s'agit de la démocratie interne dans les Etats africains, des questions liées à la monnaie commune, à l'ethnocide, aux frontières, entre autres.

Quarante-quatre ans après la naissance à Addis-abeba (Ethiopie) de l'Organisation pour l'Unité Africaine (OUA), les Africains pour rattraper l'histoire et joindre les grandes entités du monde comme l'Union européenne et les Etats-unis ont depuis 2000 entrepris de vastes rounds pour faire naître ce bébé tant souhaité. En effet, suite à l'adoption de l'acte constitutif en 2000 à Lomé, les dirigeants africains à travers les sommets de Durban (Afrique du sud) en 2002 et de Maputo en 2003 feront substituer l'Organisation de l'Unité africaine par l'Union africaine. Ainsi, le Malien Alpha Oumar Konaré sera porté à la tête de ce nouvel ensemble. Mieux, les mêmes chefs d'Etat et de gouvernement, se retrouveront en 2005 à Abuja (Nigeria) et mettront en place un comité ad hoc de sept Chefs d'Etat chargé d'examiner la proposition du Guide libyen Kadhafi d'accélérer « l'intégration politique et économique du continent par la mise sur pied d'un gouvernement d'Union. » Un condensé de Kadhafi visant les domaines, allant des infrastructures à l'éducation, en passant par la défense, les Affaires étrangères, les Négociations internationales, l'Environnement et les Technologies. Ainsi, le comité, présidé par l'Ougandais Yoweri Museweni, entérine la proposition libyenne, et stipule clairement que « l'objectif ultime de l'Union africaine demeure l'intégration politique et économique totale du continent », conduisant à la création des Etats-Unis d'Afrique. Passé ce moment, le sommet de Khartoum en 2006 qui les valide et ordonne la préparation d'un document cadre définissant l'objectif du Gouvernement d'Union, puis celui de Banjul en juillet 2006 fera le reste avec un comité exécutif de l'union africaine chargé d'approfondir la réflexion. Et sans perdre de temps, deux sessions extraordinaires seront organisées à ce sujet dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba en novembre 2006 et janvier 2007, et vu les conclusions, la Conférence des Chefs d'Etat en juge opportun de consacrer une session exclusive au thème de « Grand débat sur le Gouvernement de l'Union » prévue début juillet à Accra au Ghana. Toute une gymnastique pour y arriver, alors que l'Europe depuis 1950, date de la création, ayant obtenu une monnaie commune en janvier 2000, se cherche encore pour parfaire sa Constitution et sa construction. Un projet mûri dans la précipitation

Si les Etats Unis d'Amérique ont été construits en un siècle, l'Union Européenne près de soixante ans, l'Afrique dernière des continents sur le plan économique et démocratique, veut quand à elle se construire à l'espace de sept ans. Pourquoi donc une telle précipitation si l'on sait que l'Afrique, élève le plus nul de la classe, n'a pas encore réglé ses problèmes de guerres civiles, de pauvreté, d'autosuffisance alimentaire, de démocratie, de bonne gouvernance, de santé, d'éducation etc. Peut-on réellement parler de l'Union africaine s'il y a 1000 langues, 1000 ethnies et 1000 monnaies au sein d'une et seule unique Afrique. Une terre dans laquelle, il n'y a pas une libre circulation des biens et des personnes, malgré les théories sur l'intégration africaine, malgré les grands sommets, malgré la volonté de certains. Pire, dans presque tous les pays africains, la démocratie interne est absente, y règne « la dictature » du chef de l'Etat et de son parti ; et au moment où les mêmes dirigeants ne trouvent pas de consensus face aux occidentaux, par exemple sur les accords commerciaux, l'opportunité du Nepad, l'ouverture de certaines frontières... Comment alors construire le sommet, si on n'assure pas la base, la fondation ? Ainsi, de Durban à Syrte, les dirigeants africains voulaient peut-être satisfaire NKrumah dans sa tombe, veulent sans mettre de gants, faire d'Accra un Addis-Abeba numéro deux. Une charrue sans les bœufs, sur un long trajet.



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