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OLIVIER STIRN, CONSEILLER POLITIQUE DE NICOLAS SARKOZY : « Il faut décomplexer les relations entre l’Afrique et la France ! »

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OLIVIER STIRN, CONSEILLER POLITIQUE DE NICOLAS SARKOZY : « Il faut décomplexer les relations entre l’Afrique et la France ! »

Ancien ministre, Olivier Stirn a servi la France très jeune, aux côtés du général Charles de Gaulle, puis de tous les successeurs de celui-ci, jusqu’à Nicolas Sarkozy aujourd’hui. Passionné d’Afrique et de politique, il est l’un des grands conseillers de Nicolas Sarkozy, qui veut mettre en œuvre un projet d’« Union méditerranéenne » - y compris la Turquie -, pour dégripper les relations avec l’Afrique. Il lui apporte également son expertise sur tous les grands dossiers de politique intérieure et internationale. Il est, en outre, l’ami personnel du Président Abdoulaye Wade, dont il salue, d’ailleurs, la sagesse et la vision élevée.

Le président Nicolas Sarkozy disait dans son discours d’investiture : « Nous allons aider l’Afrique à se développer, à combattre la maladie, la pauvreté (°¤) ». Est-ce une façon de dire que tous les malheurs de l’Occident viennent de l’Afrique ? Est-ce une sorte de mépris pour le continent ?

Du mépris pour l’Afrique ? Sûrement pas. C’est peut-être nouveau, mais Nicolas Sarkozy, en fait, a un langage de vérité. Il veut dire là qu’il y a effectivement un certain nombre de remèdes à apporter à la situation africaine actuelle. Y compris dans le domaine des maladies. Il parle franchement et sincèrement. Il est conscient de ces problèmes-là, en Afrique et il dit justement, qu’il faut trouver des solutions pour les résoudre.

Mais, n’est-ce pas non plus une façon de cataloguer l’Afrique en la réduisant à la pauvreté et aux maladies ?

Absolument pas ! Le continent est riche de virtualités et de possibilités, avec des ressources extraordinaires du sol, du sous-sol et une population jeune de mieux en mieux formée. Ce sont là, évidemment, des atouts, formidables, entre autres, pour l’avenir de l’Afrique. Il n’en demeure pas moins que, si on prend les niveaux de vie, l’Afrique, malgré le rattrapage de ces dernières années, reste encore en retard par rapport aux autres continents. Il y a donc, nécessité de faire décoller ce continent comme l’a fait l’Asie, il y a une vingtaine d’années. Et c’est tout à fait possible !

Ce retard est-il le fait des Africains seulement ? L’Occident y a-t-il une part de responsabilité ?

Probablement, oui. Mais, en réalité, je pense qu’il faut surtout, aujourd’hui, se tourner vers l’avenir. Je suis persuadé que l’Afrique va effectivement connaître le même développement qu’à connu l’Asie il y 20 ans. Cela va avoir une très grande ampleur. Il faut surtout décomplexer les relations entre l’Afrique, la France et le reste de l’Europe. Il ne faut plus considérer qu’il y a eu des peuples colonisateurs et des peuples colonisés.

Aujourd’hui, il faut un partenariat d’égal à égal entre les pays africains et les pays européens. Et donc, quel que soit le passé et les responsabilités des uns ou des autres dans la situation actuelle, le plus important c’est de se tourner vers l’avenir.

En quoi consiste réellement la "rupture" que Nicolas Sarkozy veut incarner face à l’Afrique ?

Il veut des relations décomplexées avec l’Afrique. Il faut que les Etats africains, devenus mûrs, totalement indépendants, soient traités exactement comme d’autres pays du monde dans les relations avec la France ou avec l’Europe. C’est ça qui va être nouveau avec Nicolas Sarkozy. Dans les relations passées, il y avait encore un peu des restes psychologiques, d’ailleurs. Il y en a certes qui relevaient incontestablement de l’époque de la colonisation et ça, il faut, maintenant, carrément tirer un trait là-dessus. On est des peuples qui se respectent mutuellement et qui veulent avoir entre eux des rapports de peuple à peuple, d’égal à égal.

Quelle sera finalement la place de l’Afrique dans la France de Nicolas Sarkozy ?

Elle sera très importante. Il va mettre sur pied un projet très ambitieux qui est l’Union méditerranéenne, c’est-à-dire rapprocher tous les pays bordant la Méditerranée. C’est un peu un retour aux sources, puisque c’est de la Méditerranée que la civilisation est née, finalement. Ça permettra de régler un certain nombre de conflits en Afrique. Par exemple, entre le Maroc et l’Algérie, à propos du Sahara ; entre Israël et la Palestine°¤ Si tous les pays de la Méditerranée se mettent ensemble, ils trouveront les solutions qui permettront aussi de créer un levier supplémentaire très important pour l’Afrique subsaharienne. Car, un des grands objectifs de cette Union méditerranéenne sera de rapprocher l’Europe et l’Afrique, puisque c’est la Méditerranée qui, finalement, les sépare. Et donc, en mettant ensemble les pays qui bordent cette mer, on a un levier formidable pour toute l’Afrique. C’est l’ambition nouvelle, forte, qu’il va falloir mettre en œuvre et que je trouve passionnante. J’en ai parlé d’ailleurs à Dakar, lors de l’investiture du président Abdoulaye Wade, à un certain nombre de chefs d’Etat parmi la vingtaine présents à cette cérémonie. J’ai trouvé un écho extrêmement favorable à ce projet.

Et l’Union africaine dans tout ça ? Que va-t-elle devenir face à cette Union méditerranéenne ?

Elle sera le partenaire normal, naturel de l’Union méditerranéenne. Les relations se feront entre ces deux unions de façon très étroite et ça devrait rapprocher l’Europe de l’Afrique sur un plan d’égalité.

N’y a-t-il pas un risque de créer un flou dans ces unions ? Qui seront les acteurs de l’Union méditerranéenne ?

Ce seront les pays africains de l’Afrique du Nord, mais aussi l’Egypte, la Libye, la Turquie - qui sera un pays important de l’Union méditerranéenne – avec, évidemment, les pays européens bordant la Méditerranée : l’Espagne, l’Italie, la France, la Grèce, Malte°¤ Çà devrait créer une ouverture vers le Sud, alors que l’Europe, depuis un certain nombre d’années, était tournée plutôt vers l’Est. Elle s’élargissait vers l’Est, essayait d’assurer le développement des pays de l’Est... Là, la tâche de cette union méditerranéenne sera de se tourner vers le Sud, donc de réorienter la politique française plus vers le Sud et moins vers l’Est.

Faut-il s’attendre à la disparition des sommets France-Afrique ou, du moins, de leur forme actuelle ?

23ème sommet Afrique - France.Sous leur forme actuelle, sûrement ! Puisqu’il s’agit maintenant d’avoir des rapports d’égal à égal. Non pas la France et les pays d’Afrique. Mais, désormais, la France et tous les pays qui sont membre de cet ensemble. Ce ne sera plus, non plus, une fois en France et une fois en Afrique. A mon avis, ç’avait l’air de dire qu’il y a la France d’un côté et les autres, de l’autre. Non, il y a tout le monde. Il faut créer un esprit ou chacun se sente à égalité avec les partenaires, arrêter avec cette vision, je dirai « post-coloniale », qui existait encore ces derniers temps.

Prochainement, en juillet, Nicolas Sarkozy effectuera au Mali et en Afrique du sud ses premiers déplacements dans le continent. Est-ce un signe de rupture annoncée face au Sénégal qui abritait l’ancienne capitale de l’Aof, ou simplement un désaveu, au plan diplomatique ?

Non, ce n’est pas du tout ça. En fait, il va au Mali pour signer un accord, comme il l’a fait déjà au Sénégal, pour une immigration organisée, désirée et voulue de part et d’autre. Et il va en Afrique du Sud pour montrer qu’il ne s’intéresse pas seulement aux pays francophones avec lesquels nous avons des rapports étroits. J’ajoute que Nicolas Sarkozy reçoit à déjeuner dans quelques jours, à l’Elysée, le Président Abdoulaye Wade qu’il aura d’ailleurs vu à l’avance au sommet du G8 (NDR : l’interview a eu lieu il y a cinq jours). Il y aura donc deux occasions de tête-à-tête en quelques jours entre les deux présidents et ça marque par-là l’importance qu’il accorde au Sénégal et aux relations avec le président Wade. (Pendant que nous abordons ce sujet, M. Stirn reçoit un coup de fil de l’Elysée lui confirmant le déjeuner Sarkozy-Wade prévu le 11 juin).

Nicolas Sarkozy fera ensuite de nombreux déplacements en Afrique. Cela est justifié par des raisons complémentaires à celles qui avaient prévalu à son récent déplacement au Sénégal. N’y voyez donc aucune arrière-pensée, quelle qu’elle soit.

La France va-t-elle revoir l’implantation de ses bases militaires en Afrique, ce qui pose problème aux yeux d’une certaine population africaine qui se sent encore colonisée ?

Je pense que les bases militaires telles qu’elles sont à l’heure actuelle seront revues. L’idée de la France étant d’être relayée maintenant par l’Union africaine. Celle-ci déterminera les besoins de troupes militaires qui deviendront, d’ailleurs, plus européennes que françaises. On va revoir, en effet, les implantations militaires. Telle quelles sont aujourd’hui, elles ne sont probablement plus justifiées de la même manière, partout où elles se trouvent.

Avec le début de solution à la crise ivoirienne, quel sera l’avenir du contingent français en Côte d’Ivoire ?

Là aussi, la situation se clarifiant, ce contingent est appelé à disparaître. D’autant qu’il était là au nom de l’Union africaine et de l’Onu.

« Ministère de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du co-développement ». Cela semble vouloir lier l’aide française aux efforts faits par les pays africains pour lutter contre l’émigration clandestine.

Qu’en est-il exactement ?

C’est un ministère de plus qui va s’occuper de manière intelligente et moderne des relations avec l’Afrique. Il s’agit, d’une part, d’organiser l’immigration et non pas de la subir, comme c’était le cas, des deux côtés d’ailleurs. Le président sénégalais, à juste titre, déplore l’immigration quand elle est clandestine et qu’elle entraîne plus de drames que de succès. Il faut donc une immigration choisie, bien organisée. D’autre part, il faut lier ce problème à celui du développement car, si l’immigration est si importante, c’est parce que le développement de l’Afrique n’est pas assez rapide. Faute d’emplois, un certain nombre de jeunes a tendance à s’expatrier et ils ne le font pas dans la joie car ce n’est pas souhaitable non plus. Donc lier le problème de l’immigration avec le co-développement, c’est-à-dire avec les appuis qu’on peut apporter, tant sur le plan public que privé, au développement africain, au contraire, c’est moderne. C’est adapté à la situation. Là, non plus, il ne faut pas avoir d’arrière-pensée. Il y a simplement la volonté d’organiser le développement en Afrique de manière réfléchie, efficace, rapide et d’y associer d’ailleurs toutes les grandes puissances actuelles. Nicolas Sarkozy, par exemple, se réjouit que la Chine, l’Inde, même les Etats-unis s’intéressent désormais à l’Afrique. Tant mieux, s’il y a plus de gens qui s’intéressent à l’Afrique, plus de capitaux qui s’investissent, plus de sociétés qui se décentralisent. Plus il y aura des richesses qui se créeront et moins le problème de l’immigration deviendra aigu. Donc ce ministère va veiller à assumer, de la manière la plus efficace, le co-développement de l’Afrique.

L’aide publique de la France au développement est de 0,30 % du Pnb et les annulations de dettes sont incluses dans ce chiffre. Ce qui, en fait, aboutit à une baisse. Pensez-vous que la France pourra atteindre en 2015 le 0,7 % du Pnb fixé pour les objectifs du Millénaire ?

Oui, ça fait partie en effet des objectifs prioritaires de Nicolas Sarkozy. Je pense que nous y arriverons car, évidemment, tout sera mis en œuvre pour qu’il en soit ainsi. On veut augmenter l’aide et on veut aussi intéresser plus qu’aujourd’hui les entreprises privées françaises à l’Afrique, pour qu’elles y investissent, qu’elles coopèrent au développement africain avec des entreprises africaines.

Vous avez beaucoup travaillé sur des dossiers africains depuis le début de la Vème République, avec le général de Gaulle. Quel bilan faites-vous globalement des relations entre la France et l’Afrique ?

Globalement, le bilan me paraît satisfaisant. Parce que malgré les critiques qu’on pouvait porter à l’époque antérieure coloniale, finalement, les liens entre les peuples français et tous les peuples africains sont restés forts. Donc le bilan est quand même positif. On a le sentiment d’appartenir tous à un monde proche. On ne se sent pas étranger. C’est quand même très positif car il aurait pu y avoir une rupture avec l’époque coloniale, or pas du tout. Les liens restent très forts, probablement parce que la langue, la culture sont des ciments plus forts que tout le reste. Quand on fera l’histoire, plus tard, on dira qu’entre les pays africains et la France, il est resté quelque chose de profond, une culture commune, même si, naturellement, chacun apporte des richesses différentes. C’est une réussite.

Dans votre carrière d’homme d’Etat et depuis que vous fréquentez le continent, y a-t-il un événement ou une mission qui vous ait le plus marqué ?

Il y en a beaucoup, mais j’en citerai deux qui me viennent comme ça à l’esprit, au moment où vous posez votre question. La première fois que j’ai été en Afrique, cela remonte à 41 ans. C’était en 1967. J’étais avec André Malraux pour l’inauguration du premier Festival mondial des arts nègres, à Dakar, organisé par le président Léopold Sédar Senghor. Je me souviens, Malraux me montre une statuette Dogon et me dit : « Tu vois, petit, ça, c’est toute l’âme de l’Afrique ! », Ça m’est resté. Et l’autre événement, alors là, plus personnel peut-être : j’ai été chargé de mettre en œuvre l’indépendance de Djibouti ; et c’est une période qui a été très riche parce qu’elle a été aussi très difficile. A l’époque, il risquait d’y avoir un conflit presque mondial, avec les deux principales ethnies existantes à Djibouti, les Afars et les Issas. Les Afars sont proches des Ethiopiens et leur pays, à l’époque, avec Haile Selassie, était proche des Etats-unis. La Somalie était proche de l’Union soviétique. La Somalie revendiquait Djibouti, en disant qu’il faisait partie de son territoire. L’Ethiopie avait besoin de Djibouti, libre, pour avoir un accès vers la mer. La situation était extrêmement tendue. J’ai dû faire face à de multiples difficultés, notamment à un attentat contre ma vie qui, heureusement, n’a pas abouti grâce à la vigilance d’un garde du Gign. J’ai eu aussi à faire face à l’enlèvement par les Somaliens de 30 enfants de militaires français. La Somalie nous menaçant de tuer ces enfants si on ne donnait pas Djibouti. Nous n’avons pas cédé au chantage et nous avons réussi à libérer les enfants des Somaliens et du Russe, d’ailleurs, qui les avaient enlevés dans un car scolaire. L’époque était quand même très difficile. En définitive, nous avons réussi à ce que l’indépendance se fasse sans bain de sang, ce qui n’était pas évident au départ. Et, deuxièmement, en préservant l’amitié entre Djibouti et la France. Donc, pour moi, c’est quelque chose de marquant dans ma vie. Je retourne d’ailleurs à Djibouti le 27 juin pour la fête des 30 ans de l’indépendance.

On vous sait proche ami du président Abdoulaye Wade. Qu’est-ce que vous lui apportez concrètement dans sa mission de chef d’Etat africain ?

D’abord, je crois être un ami du Sénégal. J’ai été ami aussi du président Senghor, dont la femme est normande et habitait dans ma circonscription, l’Eté. Ce qui fait que j’allais à Verson voir le président Senghor, tous les ans. Je le voyais aussi à Dakar. J’ai connu Abdou Diouf quand il était Premier ministre du président Senghor. Et, effectivement, je suis ami du président Abdoulaye Wade pour lequel j’ai beaucoup d’admiration. Je considère que Wade est un homme qui voit loin. Les chefs d’Etat qui voient loin comme lui, il n’y en a pas tellement. Il a une vision pour l’Afrique, pas seulement pour le Sénégal. Chaque fois que je peux l’aider dans cette vision -que je trouve très importante pour l’avenir de l’Afrique-, je le fais avec beaucoup de plaisir et de détermination. Parce que je suis sûr qu’il a raison et qu’il est un grand président pour le Sénégal - comme d’ailleurs ses deux prédécesseurs. Le Sénégal a eu trois grands présidents que j’ai eu la chance d’approcher de près. Si un jour j’ai le temps, je ferai des portraits flatteurs pour ces trois grands présidents que le Sénégal a connus. J’ai déjà des notes, beaucoup de lettres du président Senghor et des correspondances assez fortes avec aussi bien Abdou Diouf qu’Abdoulaye Wade. Il me suffit d’un peu de temps, mais ça pourrait faire un livre de souvenirs et en même temps d’admiration pour ces trois grands hommes. J’ai écris déjà un livre sur les présidents français puisque je suis le seul homme politique français qui ait travaillé avec les six présidents de la cinquième République, depuis le général de Gaulle jusqu’à Nicolas Sarkozy, aujourd’hui.

Avez-vous eu parfois des divergences avec le président Wade sur certains dossiers en rapport avec l’Afrique ou le Sénégal,plusparticulièrement ?

Non, parce que j’approuve sa politique de créer de grandes infrastructures qui sont nécessaires. J’apprécie aussi sa vision de l’Afrique, une vision futuriste de l’Afrique. Beaucoup croient que c’est un peu de l’idéalisme, mais non. C’est très réaliste, au contraire, à mon avis. Le Sénégal a déjà une réputation forte et avance actuellement dans le bon sens. La preuve est qu’il est considéré, c’est que c’est l’un des rares pays africains à être invité, ces dernières années, de façon constante et régulière, aux sommets du G8. Les huit plus grandes puissances de la planète, quand elles se réunissent maintenant au niveau de leurs chefs d’Etat, le font venir. Pourtant le Sénégal n’est pas le pays d’Afrique qui a le plus de ressources naturelles. Mais il est quand même un pays qui compte aujourd’hui, parce qu’il a su créer des élites remarquables. Aujourd’hui, l’avis du Sénégal est nécessaire quand on essaye de voir l’avenir de l’Afrique, parce que le président Abdoulaye Wade est de ceux qu’on écoute car c’est un sage. En Afrique, on aime bien les gens qui ont de l’expérience et qui ont acquis la sagesse que donne l’âge. Je lui avais d’ailleurs récité et ça l’avait amusé, les vers de « Booz endormi », un grand poème de Victor Hugo. C’était sur un vieillard. Et ces vers, c’était : « Les femmes regardaient plus Booz / Qu’un jeune homme, car le jeune homme est beau mais le vieillard est grand. / Et l’on voit de la flamme dans les yeux des jeunes gens mais, dans l’œil du vieillard on voit de la lumière ». Et je trouve effectivement que dans l’œil du président Wade, il y a la lumière de celui qui est un visionnaire de l’avenir.

Fort de toute cette expérience africaine, quel destin voyez-vous pour l’Afrique ?

Je suis actuellement en train d’écrire un livre dont, justement, le titre est « L’Afrique a-t-elle un destin ? » Ma réponse est oui. Je pense sincèrement que dans 20 ans, l’Afrique aura rattrapée les autres continents au plan du niveau de vie, des qualités et des perspectives. Actuellement, en Afrique, on voit arriver tous les symboles de ce qui va créer un fort développement. D’ailleurs, le continent connaît déjà, depuis quatre ou cinq ans, un développement global de 5 % par an, supérieur à la moyenne mondiale. Et vous allez le voir, cela va passer à 6, 7 et même 8 % dans quelques années, parce qu’il y a en Afrique tous les ingrédients du développement qu’il y avait en Chine, il y a 20 ans. Aujourd’hui, en Afrique, il y a la qualité des hommes et leur formation, les ressources naturelles, les investissements qui, maintenant, arrivent du monde entier, alors qu’avant ils étaient quand même limités. Tout ça nous donne espoir. Je pense sincèrement que l’Afrique a un grand destin et que dans 20 ans, elle aura largement rattrapé, peut-être même dépassé, d’autres continents.



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