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Diplômée de l’Ecole nationale des Beaux arts : Aïssata, Sy gourmet

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Diplômée de l’Ecole nationale des Beaux arts : Aïssata, Sy gourmet

De tous les arts, Aïssata Sy a choisi la photographie. Passionnée par la capture des images, cette jeune artiste de 24 ans, également attirée par la cuisine, s’est spécialisée dans la photographie culinaire. Ambitieuse, elle est en train de se faire une place dans ce milieu. En bonne businesswoman, elle s’active aussi dans une entreprise de pâtisserie. Comme pour dire que sa spécialisation dans la photographie culinaire n’est pas un coup du hasard.

A 24 ans, Aïssata Sy dite Gogo a déjà trouvé son chemin. Au moment où ses parents voulaient faire d’elle une intellectuelle, elle a opté pour une carrière artistique. Fascinée par tout ce qui est création, Gogo décide très tôt de faire des études en art. Alors qu’elle était en classe de troisième au collège, elle nourrit le désir de quitter l’enseignement général pour entamer de nouvelles études dans sa passion. A l’époque, elle ne savait même pas qu’il y avait une école des Beaux-arts, ni dans quel domaine elle allait se spécialiser. Face au refus de son père, elle va faire la classe de seconde. Persévérante dans son désir, elle finira par le convaincre de la laisser suivre cette voie. «Je n’avais dans la tête que des études en art quand j’ai arrêté en classe de seconde. C’était possible d’intégrer l’Ecole des Beaux-arts avec le niveau du Bfem. J’ai fait le concours et j’ai été admise. Mon père m’a dit : ‘’Même si tu arrêtes les études à l’école, tu vas continuer d’apprendre’’. Ce qui fait que j’étudie tout le temps, j’avais des livres et tout», se rappelle-t-elle. Sérieuse dans ce qu’elle veut faire, elle n’a pas mis du temps à convaincre ses parents d’accepter son choix. «Ce qui les a convaincus de me laisser faire ma passion, c’est que le diplôme des beaux-arts équivaut à un Bac + 1. C’est un diplôme d’Etat et je peux entamer des études supérieures avec», soutient-elle. Selon Aïssata Sy, il faut toujours avoir de la volonté et savoir où on veut aller. «Je me suis vraiment investie. J’ai dit à mon père même si j’obtiens le bac je vais faire des études en art. J’ai décidé de me battre parce que c’était à moi de donner les preuves que je sais ce que je veux», argue-t-elle. La jeune artiste est convaincue qu’«il faut toujours avoir la volonté d’apprendre et de croire à ce que l’on fait pour être pris au sérieux». 

De l’art plastique à la photographie
C’est ainsi que Gogo a intégré l’école des Beaux-arts en 2008 pour une formation de 4 ans en art plastique. Une fois en contact avec les arts, elle va très vite opter pour le design. «L’option pour la peinture, c’est réduite un peu et j’avais la possibilité d’apprendre le design, la décoration d’intérieur que j’aimais. J’ai fait deux ans de formation en tronc commun. On nous formait sur les bases de la peinture, tout ce qui est manuel. Au bout de deux ans, je me suis spécialisée en environnement, c’est-à-dire tout ce qui est à base de l’architecture : dessin technique et design», raconte-t-elle. 
A la fin de sa formation, la jeune artiste choisit de faire son mémoire sur le design de mobilier. Avec ce thème novateur, elle sort major de sa promotion en 2012. «J’ai choisi de travailler sur la calebasse parce que c’est un objet qu’on trouve au Sénégal dans toutes les cuisines ; dans toutes les maisons on l’utilise. Vu son importance dans notre société, je l’ai prise, je l’ai modernisée pour en faire un levier pour des accessoires de cuisine», fait-elle savoir. 
Plasticienne à la base, Aïssata Sy a fini par devenir designer. Com­ment est-elle parvenue alors à mi­grer vers la photographie ? A ce propos, elle explique : «Avant, j’avais commencé la photo en 2008 et, au bout de ma dernière année à l’Ecole des Beaux-arts on avait un module de photo. Quand j’ai su qu’il y avait des cours de photo, j’étais tellement contente. J’ai montré au prof les photos que je prenais, il m’a dit que j’étais pas mal en photo. Au fil du temps j’ai eu un appareil et c’est parti ; j’ai commencé à prendre des photos.» Dans sa capture des images, Gogo est fascinée par les aliments. 
A la question de savoir pourquoi tout cet intérêt pour la nourriture ; tout en rigolant, elle nous renvoie à sa gourmandise. «Je me suis spécialisée en photo culinaire, je fais des thèmes qui ont un rapport avec les aliments, la cuisine. J’attire les gens à réfléchir sur les choses. D’habitude, on n’a pas le temps d’observer les aliments. Quand on est gourmande comme moi, on les mange et puis c’est tout. J’attire la personne à voir la beauté de la chose, leur texture. C’est aussi un moyen de leur dire que ces choses sont banales, mais elles ont leur beauté», explique-t-elle. 

«L’art pour vaincre sa timidité»
Se considérant comme une timide, Aïssata Sy voit en l’art un bon moyen de communication et aussi un outil d’expression de ses sentiments. «Dans mon travail, on ressent l’aspect sensuel avec les couleurs que j’utilise. J’ai compris qu’avec mon art, je pouvais lancer des messages, m’épanouir et faire découvrir aux autres ce que je ressens», lance-t-elle. 
Dans ses séries de photos, elle travaille d’habitude sur différents thèmes. Car pour elle, la photo est belle, mais elle l’est encore plus quand elle véhicule un message. «Je fais des trucs avec différentes choses qui me tombent sous la main. Par exemple sur une des photos de cet album, j’ai utilisé des fars à paupières avec des perles. On se demande quel est le matériel qui a été utilisé alors que ce sont des choses toutes simples. J’ai eu aussi à travailler sur la solidarité par exemple avec cette photo où on voit une tasse de thé, du sucre en briques. L’un des morceaux est tombé dans le vert, les autres veulent l’aider à sortir. Ça amène les gens à réfléchir sur ce qu’ils voient», explique-t-elle. 
Au-delà de sa carrière en tant qu’artiste, Gogo s’investit aussi dans la pâtisserie. En bonne businesswoman, elle détient une petite entreprise de cupcakes. Pour elle, les femmes doivent être ambitieuses et indépendantes. Raison pour laquelle elle s’active dans différents secteurs. Qualifiée de féministe, elle confirme : «Je pense que sans même avoir fait de hautes études les femmes doivent être imposantes et ne pas attendre tout des autres.»
Evoluant dans la photographie, un métier pratiqué le plus souvent par des hommes, Aïssata Sy dit à qui veut l’entendre que la question de genre ne doit pas être un frein pour les femmes. «S’il y a un truc qui me dérange, c’est qu’on dise : ‘’C’est une femme, il faut choisir un homme’’. Je pense que normalement ce sont les qualités et les compétences qu’on devrait comparer, mais pas le sexe. Malheu­reusement en Afrique, c’est ce qui nous retarde», fustige-t-elle. Pour l’artiste, les femmes sont meilleures dans certains domaines parce qu’elles sont parfois plus rigoureuses. «Il suffit juste de renforcer la capacité des femmes. C’est ce qui devrait être au-dessus de tout. Pour n’importe quel projet, si on le confie à une femme elle sera plus minutieuse, plus structurée que l’homme. La femme, elle a la délicatesse de mener à bien son travail. On a qu’à dire que je suis féministe, mais c’est la vérité», assume-t-elle.
Fidèle à son statut de féministe et son amour pour la cuisine, Aïssata Sy a choisi comme idole la spécialiste en photo culinaire, Isabelle Rozenbaum. «J’adore ses œuvres parce qu’elle a une manière assez spéciale de prendre des photos sur la cuisine. J’aime la délicatesse avec laquelle ses pho­tos sont prises. On sent que c’est une femme qui prend des photos», se justifie-t-elle.  
Célibataire sans enfant, Gogo est passée d’un style de garçon manqué à celui d’une jeune femme qui adore les chaussures à talon haut et tout ce qui est à la mode. «Avant, je mettais des jeans, des chaussures basket. Maintenant c’est Leggins, Top. J’aime les talons, les sacs à main. Une amie me dit souvent que je n’ai pas un style d’artiste. Qu’est-ce que vous voulez que je mette ? De la peinture partout ? Je suis une artiste fashion», plaisante-t-elle. 
Motivée par le succès que ses premières photos ont eu lors des expositions collectives auxquelles elle a eu à participer, Aïssata Sy ambitionne de présenter ses œuvres en solo en 2014, avec sûrement un thème qui portera sur «La nourriture de rue». «J’ai participé à des expos collectives en 2012 à la biennale des arts à Saint-Louis, à Sokhamon. Ce sont des expériences qui m’ont permis de savoir que je peux continuer sur cette lancée, car les photos plaisaient aux gens. C’est quelque chose de nouveau et les gens sont curieux de savoir. Des gens me complimentent en me disant que mes photos sont originales et spéciales. Cela m’étonne parce que ce n’est rien, c’est juste mon feeling que j’étale sur une image», s’est-elle réjouie.

 



6 Commentaires

  1. Auteur

    Kine Aw

    En Décembre, 2013 (16:41 PM)
    Bonne continuation a toi Gogo.

    Mes encouragements.
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  2. Auteur

    On S'en Fou

    En Décembre, 2013 (17:24 PM)
    on s'en fou
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    Auteur

    Badar

    En Décembre, 2013 (17:27 PM)
    C'est tres bien du courage sister ! La prochaine fois permets aux internautes de voir tes oeuvres et apprecier pour leur propre chef . Il y a aux Etats Unis plusieurs Still life Food Stylist Photographers Africains dont senegalais qui voudront bien voir la qualite de ta photographie . PS : fais gaffe aux journaleux ils n'y connaissent que dalle ! Bonne chance !

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    Auteur

    Medzo

    En Décembre, 2013 (17:39 PM)
    Le monde artistique est bizarre, mais on y trace sa aussi

    Bonne continuation...
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    Auteur

    Yatsene

    En Décembre, 2013 (18:42 PM)
    bonne continuation gogo je t'encourage.
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    Auteur

    Gigi

    En Décembre, 2013 (21:00 PM)
    il y a plusieurs chemins pour atteindre le sommet! par contre ce serait bien que tu nous dises comment te joindre pr commander des cupcakes ce serait top! merci
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