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A QUELQUES JOURS DE LA REMISE DU PRIX HOUPHOUET AU CHEF DE L’ETAT, La presse française se déchaîne sur le Sénégal

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A QUELQUES JOURS DE LA REMISE DU PRIX HOUPHOUET AU CHEF DE L’ETAT, La presse française se déchaîne sur le Sénégal

Le très sérieux journal satirique français, Le Canard enchaîné s’est intéressé, dans sa dernière à la situation politique au Sénégal dans un article intitulé : "la France s’inquiète du pettage des plombs au Sénégal". Ce journal indépendant qui peint un tableau noir du Sénégal en se fondant sur les affaires consécutives au vote de la loi Ezzan, au harcèlement des hommes politiques (Dansokho, Dias etc). Après le Canard enchaîné, c’est au tour de Libération d’y aller à fond... la plume. Dans son édition d’aujourd’hui, ce journal pointe les griefs opposés au Président Wade dans un article intitulé : "Dérives autoritaires au Sénégal : L’opposition et la société civile dénoncent le harcèlement du pouvoir". Nous reproduisons in extenso l’article signé par notre consoeur par Marie-Laure JOSSELIN.

Que se passe-t-il au pays de la Teranga (1), considéré jusqu’ici comme un modèle de démocratie en Afrique de l’Ouest ? A moins de dix mois des élections législatives et présidentielle de février 2007, le climat politique est de plus en plus tendu au Sénégal. Arrivé avec le slogan sopi (« changement ») à la tête du pays en 2000, après quarante ans de socialisme, Abdoulaye Wade est dénoncé par l’opposition et la société civile pour ses dérives autoritaires.

Amath Dansokho, député et secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail (opposition de gauche), qui avait critiqué le régime actuel pour sa gestion, est accusé de « troubles à l’ordre public ». Son sort se jouera le 19 mai, date prévue de son jugement. Son camarade de parti, Ibrahima Sène, a été inculpé, puis relaxé, pour avoir annoncé que 440 milliards de francs CFA (environ 670 millions d’euros) avaient quitté les caisses de l’Etat pour être transférés dans des banques étrangères.

« Complot ». Sous les verrous depuis le 18 avril, Jean-Paul Dias, responsable du petit parti d’opposition, le Bloc des centristes Gaïndé (BCG), est accusé d’avoir fomenté « un complot » et d’inciter « les citoyens à s’armer contre les autorités de l’Etat ». Sans compter les convocations à la Division des investigations criminelles d’autres opposants, de journalistes ou encore la fermeture d’antennes radio.

Selon le ministre de l’Intérieur, Ousmane Ngom, en ce qui concerne les opposants Dansokho et Dias, « il s’est agi d’insultes, d’injures et de déclarations gratuites. C’est un peu trop facile. La violence gratuite conduit assez souvent à la violence tout court ». Mais pour Sidiki Kaba, président de la Fédération internationale des droits de l’homme, c’est cette « cascade d’interpellations d’opposants, d’artistes, de journalistes » qui pourrait entraîner la violence. « Nous assistons à une criminalisation de l’action politique et de la protestation sociale lourde de menaces pour la paix sociale et la stabilité politique au Sénégal », met-il en garde.

Seize organisations ont récemment dénoncé « les dérives politiques graves » qui secouent le Sénégal « par l’instrumentalisation, de plus en plus systématique, des institutions de l’Etat », ainsi que « le harcèlement permanent des leaders d’opposition et des représentants de la presse et de la société civile ».

Pour « bouter dehors » le régime d’Abdoulaye Wade, selon leurs termes, une vingtaine de partis d’opposition ont formé la Coalition populaire pour l’alternative. Tant que ce « climat de terreur et d’emprisonnement n’est pas assaini », celle-ci refuse de dialoguer avec le gouvernement. « Le Sénégal était une référence en matière de démocratie, mais l’horloge s’est arrêtée et elle tourne à l’envers », assure l’opposant socialiste Moustapha Niasse.

Candidature. Le président Abdoulaye Wade est contesté jusque dans son propre camp, le Parti démocratique sénégalais (PDS). A peine sorti de sept mois de détention après avoir été blanchi des accusations d’« atteintes à la sûreté de l’Etat et à la défense nationale », fin janvier, Idrissa Seck, l’ancien dauphin du Président, a franchi le Rubicon en annonçant sa candidature à la présidentielle de 2007. Pour Abdoulaye Wade, qui compte effectuer un second mandat, la tâche s’annonce plus que rude.

(1) Hospitalité, en wolof, une des langues nationales.

(Libération) jeudi 11 mai 2006



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