Affaire des chantiers de la Corniche Ouest :très informé, Me Wade, hésite à sévir…

L'affaire des pots-de-vin dans les chantiers de la Corniche Ouest serait, de tous les dossiers transmis au chef de l'État, celui qui le tracasse le plus. Il serait l'expression concentrée de l'affrontement entre un ministre, qui voudrait conserver son poste, et le Secrétaire général de la Présidence qui voudrait le supplanter. Ses potentiels dégâts collatéraux seraient tels que Me Wade hésite à lui donner suite ; l'accusateur, Pape Malick Ndiaye, aurait ainsi, au moins, un sursis d'une semaine.

Le président de la République a eu hier un long tête-à-tête avec le Premier ministre, son directeur de cabinet et les ministres de la justice et de l'Intérieur. Les prétendus pots-de-vin dans les chantiers de la Corniche Ouest étaient le principal sujet de leur entretien. Et des sources proches du ministère de Me Ousmane Ngom sont catégoriques : “Les révélations” faites par Pape Malick Ndiaye seraient du “béton”. Sy ajoute que l'accusateur est dépeint comme ayant “la tête bien sur les épaules” ; à des années-lumière d'un fou ou d'un inconscient. D'où la frayeur des autorités d'aller “jusqu'au bout” de cette affaire. Parce que “la chute de Abdoulaye Baldé coûtera bien des têtes”. Celle de Karim Wade en premier ? En tout cas, nos sources laissent entendre que c'est cette perspective qui “effraye” le chef de l'État ; Karim étant, au moins, responsable “moral” des chantiers de la Corniche Ouest. Dans le camp de l'accusé, l'on soutient mordicus que les “tentatives d'éclabousser” le directeur exécutif de l'Agence nationale de l'organisation de la conférence islamique, ne seraient le fait de “personne d'autre” que le ministre de l'Intérieur. Car, Me Ngom serait “édifié” que M. Baldé ferait des pieds et des poings pour lui ravir son département, ultra stratégique pour un politique ayant des ambitions. Pour l'avenir… Visée que favoriserait sa “double proximité” d'avec le président de la République et son fils. Ainsi l'actuel ministre de l'Intérieur aurait compris “toute l'aubaine” que représentent, pour lui, les accusations portées par Pape Malick Ndiaye contre le non moins secrétaire général de la présidence de la République. Me Ngom, dont la démarche serait “cautionnée et appuyée” par le Premier ministre, le ministre de la Justice et le directeur de cabinet du chef de l'État, serait-il dès lors le commanditaire du jeune étudiant, au cursus très controversé ? La réponse pourrait tarder. Parce que M. Ndiaye aurait “assez de chances” de ne pas être inquiété ; du moins “pour l'instant”. Également, contrairement à une certaine information soutenant que c'est la Doyenne des juges qui a tordu la main au Parquet, nos sources persistent et signent : “Jusque-là, seul le Procureur est au courant des détails du dossier”. Immédiatement informé, il en aurait fait transmettre les grandes lignes au chef de l'État. Au moment où celui-ci était à Paris, pour les besoins de ses récentes distinctions. C'est donc, de l'avis de nos sources, Me Wade qui hésiterait à “déverrouiller” le dossier des chantiers de la Corniche Ouest. Jusqu'à quand ? L'avenir nous édifiera…