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Politique

ALASSANE DIALY NDIAYE, ANCIEN MINISTRE SOCIALISTE - « J’attends un signal des Sénégalais pour être candidat à la Présidentielle de 2007 »

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ALASSANE DIALY NDIAYE, ANCIEN MINISTRE SOCIALISTE - « J’attends un signal des Sénégalais pour être candidat à la Présidentielle de 2007 »

Né à Yenne (région de Dakar), d’une famille de chefs traditionnels (chefs de canton), Alassane Dialy Ndiaye, le père des télécommunications spatiales au Sénégal et en Afrique, ancien ministre sous le régime socialiste, fondateur depuis Août 2003 du Club de Recherche Propectives CRP 2012, qui regroupe 250 cadres de formations et d’expériences diverses et dont l’objectif est d’imaginer des futurs possibles au Sénégal, revient dans cet entretien sur sa future probable candidature aux élections présidentielles de 2007. Non sans donner son avis sur des questions brûlantes de l’actualité : l’immigration clandestine, la crise énergétique et le plan Reva entre autres.

M. le ministre compte tenu de votre expérience et de vos compétences est-ce que vous pensez que le gouvernement actuel a un programme clair ?

Ce que je peux dire simplement pour éclairer ma pensée, c’est que si un gouvernement veut vraiment faire avancer ce pays, la première chose à faire, il faut qu’il commence à faire l’esquisse d’un grand plan de développement pour le Sénégal. Ces éléments seraient soumis à l’ensemble de la population, pour en discuter, qui l’enrichirait et une discussion devait être organisée in fine au niveau de l’Assemblée nationale. Le gouvernement serait chargé d’exécuter ce programme qui sera accepté par la grande majorité des Sénégalais. Mais pour qu’un tel système marche, il faut qu’au niveau des postes stratégiques qu’on mette des personnes compétentes. Des personnes choisies selon leur sérieux, leur expérience et leur compétence. Sans faire de la politique politicienne.

Que pensez-vous de cette émigration clandestine de millier de jeunes sénégalais vers l’Espagne ?

Par rapport à cette question, je pense que quand un pays ne se fixe pas d’orientations précises, se déplace depuis plusieurs années en zigzag. Le pays peine à avancer. Les jeunes manquent complètement de repères. On ne sait plus quelles sont les règles pour faire la promotion des personnes. En tout cas, ce que l’on constate c’est que l’avancement et la promotion sont loin de dépendre de la compétence, de l’expérience ou du mérite. Dans une telle ambiance, il n’est pas étonnant que les jeunes perdent les repères. Puisqu’ils n’ont plus de repères, puisque les hommes politiques n’arrivent pas à les satisfaire. Puisqu’ils n’arrivent pas à respecter les promesses qu’ils leur étaient faitess, ces jeunes vont chercher fortune ailleurs. Ce qui se passe, c’est simplement un spectacle extrêmement triste. Les Sénégalais ont émigré tout le temps. Mais c’est la première fois qu’on voit des personnes entraient dans des pirogues, au lieu d’aller à la pêche, ils s’en vont carrément à l’extérieur. Et par centaines. Par milliers. L’impression que cela me donne, c’est qu’il y a aujourd’hui des milliers et des milliers de jeunes qui ne croient plus en l’avenir du Sénégal. Ils ont l’impression qu’ils n’ont plus d’avenir. Le principal travail des hommes d’Etat Sénégalais, de ceux qui prétendent diriger ce pays-là, c’est d’essayer de donner un avenir à ces jeunes. La jeunesse c’est quand même important. C’est l’avenir de ce pays-là. Notre corps, c’est le Sénégal et nous sommes en train d’assister à une sorte d’hémorragie qui a débuté. Il est temps d’arrêter cette hémorragie.

Comment ?

En mettant au point des programmes sérieux de développement permettant de retenir ses jeunes. Il ne faut pas se contenter de slogans. Il faut imaginer des programmes solides qui puissent redonner espoir à cette jeunesse.

Et si vous étiez à la tête du pays, vous pouriez redonner espoir à cette jeunesse ?

Il faut d’abord que les Sénégalais me considèrent comme étant digne de diriger ce pays-là. Si les Sénégalais me donnaient cette confiance, je vous garantis que l’une des premières choses que je ferai, c’est d’abord d’essayer d’identifier tous les Sénégalais sérieux, compétents et solides. C’est de mener aussi une large concertation sur la façon dont il faut diriger le Sénégal. Parce qu’il y a des améliorations à apporter au niveau institutionnel. Sur des échelles de valeurs de mérite qu’il faut mettre en place. Sur les nouvelles valeurs à développer dans ce pays-là pour redonner confiance à toutes les couches de la population plus particulièrement aux Jeunes. Donc si les Sénégalais me jugeaient digne d’être à la tête de ce pays, je commencerais par organiser cette concertation, je commencerais par rassembler toutes les compétences possibles pour définir de manière précise et nette une vision à long terme. Et je suis sûr qu’avec les qualités que nous avons, nous pouvons avancer aussi vite que les autres pays, comme la Corée du Sud, comme la Malaisie.

Avant d’être à la tête du pays, il va falloir que vous soyez candidat, est-ce que vous êtes prêts à être candidat à l’élection Présidentielle de 2007 sans que les Sénégalais ne vous le demandent ?

Cela fait de longues années que je fais ce que je peux dans les différents domaines de mes compétences. Dans ces différents domaines, je pense que j’ai fait des choses concrètes. J’ai eu l’occasion de dire ma façon de voir les choses. Si un nombre significatif de Sénégalais pense que je peux être un bon candidat, que je peux être l’homme qui peut redresser le Sénégal. Pourquoi pas ? Je serai candidat. Mais cela dépend des Sénégalais. J’attends un signal des Sénégalais pour annoncer officiellement ma candidature aux élections présidentielles de 2007.

Mais est-ce que cela ne risque pas de faire fausse note au sein de votre parti (le Ps) ?

Moi je me fie beaucoup plus à l’opinion des Sénégalais. Et j’attends un signal fort des populations sénégalaises pour me prononcer de façon claire et nette sur ma candidature.

Il y a certains qui disent que derrière votre probable future candidature, il y a la main de Me Abdoulaye Wade ?

Je ne suis pas informé que le président de la république me pousse à quoi que se soit. Je l’ai dit à plusieurs fois. Sur le plan purement personnel, tout le monde sait l’amitié que je nourris mais personnelle, pas politique, envers le chef de l’Etat. Cela, je le reconnais depuis de très longues années. C’est une personne qui a de très grandes qualités d’intelligence, de générosité, qui a beaucoup d’idées. Il lui faudra peut-être pour la période qui lui reste à diriger le Sénégal, pour améliorer encore son action, il faut qu’il s’appuie sur une équipe beaucoup plus efficace. Mais pour parler clair, le président Wade ne m’a pas dit qu’il me soutient. Encore qu’il soit pour le moment. Pour le moment je ne dis rien.

Que pensez-vous de la crise énergétique que traverse le Sénégal ?

Je ne vais pas entrer dans des détails techniques ce que je peux parfaitement faire parce que j’étais ministre de l’énergie. J’ai eu à m’occuper des problèmes de la Sénélec. Ce que je peux dire c’est que les problèmes de la Sénélec sont connus depuis très longtemps. L’une des raisons qui ont fait que des gouvernements, il y a quelques années du temps du régime socialiste, ont tenté de me restituer la Sénélec. Ensuite elle a même été privatisée en 1998. Malheureusement, je pense que la privatisation a été mal faite. En tout cas, nous ne sommes pas tombés sur le bon groupe partenaire. Le résultat c’est que après très peu d’années, on s’est rendu compte que les choses se sont détérioré. Et l’on a re-nationalisé la Sénélec. Depuis lors, les choses vont de mal en pis. Nous savons aussi dans les moindres détails quelles sont les raisons pour lesquelles, la Sénélec ne fonctionne pas.

Quelles sont ces raisons ?

Il y a beaucoup de choses. Il y a d’abord un problème de formation du personnel qui se pose. Cela à tous les niveaux. Que ça soit au niveau des techniciens, des ingénieurs, des administratifs, des financiers, des comptables, des agents commerciaux. Il y a un travail très important de formation à faire. De formation à la base, de formation continue. Il y a aussi un problème de programmation même des projets de la Sénélec. Pour parler court, au niveau de cette entreprise, ce qui fait qu’elle ne fonctionne pas, c’est un problème de gestion. Le problème de la Sénélec, c’est un problème de gestion. On doit faire vite. Parce que l’électricité est à la base du développement de tout pays qui se veut moderne. On ne peut pas continuer à assister à des interruptions interminables des services d’électricité. Il faut régler ces problèmes dans les meilleurs délais. Parce que cela présente une mauvaise image du Sénégal. Si nous voulons attirer des investisseurs ou si nous voulons tout simplement assurer aux Sénégalais une vie normale.

Que pensez-vous du plan Reva pour lutter contre l’immigration clandestine ?

Je pense qu’il est très bien. C’est bien que quand il y a des problèmes qui se posent de dire qu’on va trouver des solutions. Il y a des jeunes qui émigrent en masse, tout d’un coup, on nous sort d’une pochette le plan Reva (Retour vers l’agriculture). Mais je pense qu’il faut éviter pour résoudre un problème sérieux d’agir de façon précipitée. Au niveau de l’agriculture, nous savons qu’il existe déjà depuis pas mal d’années beaucoup de projets et de programmes. Il existe surtout depuis quelques années la loi d’orientation des politiques agro-sylvo-pastorales. Cette loi a été votée par l’Assemblée nationale. Mais autant que je sache, on attend toujours les décrets d’application. Dans cette loi, il y a déjà beaucoup de choses. Dans cette loi, on a déjà prévu l’insertion des jeunes. Et il y a bien d’autres programmes. Le plan Reva, si on le regarde, au niveau des pôles d’émergence, on se rend compte que beaucoup d’éléments du plan Reva sont déjà contenus dans ces projets, dans ces programmes initiés dans l’agriculture. Je vous garantis que si on réalisait ces programmes, ces projets, qui ont été initiés au niveau du ministère de l’agriculture, cela va régler beaucoup de problèmes. Si on veut attirer les jeunes, il ne suffit pas de leur dire que nous allons créer 300 000 emplois, il faut prévoir la motorisation. Il faut également penser à la cohérence des programmes et des projets.



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