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Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Politique

AMINATA MBENGUE NDIAYE (PARTI SOCIALISTE) MENACE : «Cinq ans de feu pour Wade»

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AMINATA MBENGUE NDIAYE (PARTI SOCIALISTE) MENACE : «Cinq ans de feu pour Wade»

Son message est clair et sonne comme une mise en garde. Aminata Mbengue Ndiaye du Parti socialiste, membre de la Coalition Siggil Sénégal, dessine les contours du combat que l’opposition compte mener durant le second mandat de Wade. Non sans promettre à ce dernier un quinquennat dur. De même, elle revient sur le boycott actif des législatives, les menaces de Souleymane Ndéné Ndiaye et les récents événements de Kolda.

La coalition Siggil Sénégal prépare son plan d’actions de boycott des législatives. Où en êtes-vous actuellement ?

Nous sommes en train d’installer les structures au niveau des départements. La première réunion de lancement s’est tenue au siège de Rewmi et l’installation va se poursuivre après à Guédiawaye, Pikine, Rufisque, Dakar, avant de prendre fin dans les régions. Ce sera des moments de mobilisation et d’information des militants. Il s’agira d’expliquer aux populations les raisons qui justifient le boycott parce que celui-ci n’est pas décidé ex nihilo. Il faudra pousser le pouvoir à faire l’évaluation de la présidentielle afin d’en tirer les conclusions car, nous avons remarqué des dysfonctionnements dans le processus électoral et la moindre des choses était que le pouvoir nous entende afin de trouver des solutions. Le dialogue politique ne doit jamais être rompu dans notre pays.

Cette campagne pour le boycott devra se tenir en l’absence de beaucoup de leaders qui sont à l’étranger. On pense à Idrissa Seck, Abdoulaye Bathily et Moustapha Niasse. Est- ce que cela ne pourrait pas saper l’efficacité des actions que vous comptez ?

Cela ne change en rien la volonté d’aborder cette campagne. Même s’il n’y avait qu’un seul leader de l’opposition, on discuterait en toute démocratie. Mais tous les leaders sont partie prenante dans la mesure où leurs forces sont là, ainsi que leurs plénipotentiaires pour continuer le travail. Si nous devons prendre en compte les calendriers de chaque leader, on pourrait avoir des retards d’autant plus qu’il faut parler aux militants dans moins d’un mois. Votre réunion d’avant-hier a été marquée par une révolte des femmes qui veulent que les leaders prennent leurs responsabilités. Vous semblez douter du courage des hommes ?

Je n’étais pas à cette réunion mais je peux vous dire que nous n’avons aucun doute. Nous faisons un travail collégial où toutes les sensibilités se réunissent pour jouer leur partition. Par exemple, les femmes de la coalition vont se rencontrer pour élaborer leur propre agenda en sus de l’agenda global qui prend en compte l’ensemble des partis qui composent la coalition Siggil Sénégal. Vraiment, il n’y a aucun problème à ce niveau. Ce sont nos leaders, nous les reconnaissons comme tels, et nous sommes capables de surmonter nos difficultés. Nous devons être soudés bien que nous puissions avoir des points de vue divergents. D’ailleurs, c’est très normal, dans une coalition de cette envergure, qu’il y ait des sons de cloche dissonants. Le plus important est que, aujourd’hui, nous avons le même objectif de boycotter les élections et de rendre le boycott actif. L’essentiel est de nous faire entendre et comprendre. Par ailleurs, d’aucuns disent que nous regrettons d’avoir boycotté les élections et c’est pourquoi nous pleurnichons devant les chefs religieux. Ces derniers sont les chefs religieux de tous les Sénégalais et de tous ceux qui les reconnaissent comme tels. Ce sont des autorités et des personnalités qui appartiennent à la société. Ils sont très représentatifs pour que nous les rencontrions pour leur faire part de notre décision. Ce n’est pas pour qu’ils prêchent pour notre chapelle, c’est plutôt par respect et pour ce qu’ils représentent dans ce pays.

Vous ne trouvez pas que les leaders de l’opposition manquent un peu de fougue ou de hargne pour s’opposer efficacement à Wade ?

Non, les gens ne peuvent faire qu’avec les moyens dont ils disposent. La plupart des leaders qui sont dans la coalition ne sont pas habitués à l’opposition. Ils ont appris à s’opposer durant les sept dernières années. D’ailleurs, s’il faut les apprécier, je leur donnerais une bonne note parce qu’ils ont été de bons élèves de 2000 à 2007, bien qu’il faille reconnaître qu’il y a des choses que nous n’avons pas pu faire. Tout cela parce que nous avons voulu être une opposition républicaine. Mais nous nous sommes rendus compte que celui que nous avons en face, Wade, ne mérite pas une opposition républicaine. Nous nous sommes réveillés très tard et ces cinq prochaines années ne seront pas de tout repos pour lui. On ne va pas s’arrêter parce qu’il faut lui réserver cinq ans de feu non stop. Le programme est étalé sur cinq ans. Il nous faut investir le front social car nous devons venir en aide aux enseignants. Nous avons commencé à les rencontrer mais, c’est encore timide. Si nous prenons tout ce qu’il y a comme augmentation des prix à la consommation depuis le 25 février, les populations n’auront pas de repos. Tout a augmenté : le sucre, l’huile, le lait, le gaz butane, l’essence… Ce sont les militants de Me Wade qui lui demandent «Dolinu». En tout cas, doli na ba mu saf.

Dans votre plan d’actions, des marches sont prévues. A ce sujet, l’on a entendu Souleymane Ndéné Ndiaye prévenir que vous trouverez sur votre chemin Ousmane Ngom et Cheikh Tidiane Sy. Comment avez-vous accueilli ces menaces ?

(Sur un ton ferme). On verra bien. On n’a pas peur. Cela montre simplement l’état d’esprit dans lequel se trouve la seconde personnalité de la présidence de la République. Quand on est à côté d’un président, il y a des messages que l’on ne doit pas diffuser. Mais Cheikh Tidjane Sy et Ousmane Ngom ont tristement marqué l’histoire en voulant interdire ou réprimer les marches de l’opposition. Ils sont devenus tristement célèbres. D’ailleurs, ils devraient démissionner de leur poste. Par rapport à Souleymane Ndéné Ndiaye, je rappelle que ce ne sont pas ses arguties qui nous feront reculer. Nous ferons ce que nous avons à faire et s’ils estiment être là pour battre et réprimer les gens, ils n’ont qu’à faire leur boulot. Mais qu’ils soient sûrs que nous n’avons peur de rien ni de personne. Dans tous les cas, l’histoire retiendra que c’est Abdouaye Wade qui a institutionnalisé la marche et le port de brassards rouges. Aujourd’hui, c’est regrettable que les marches lui fassent peur. Pourtant, sous le régime socialiste, il a marché autant qu’il avait voulu sans qu’aucune violence ne soit exercée sur lui. Et ses marches étaient non seulement violentes mais aussi sanglantes. A une réunion, quelqu’un défend le fait que Me Wade a toujours tendu la main à l’opposition. Seulement, l’on devrait ajouter qu’il tend une main avec une hache ou un coupe-coupe dans l’autre main. Dans ce cas, tout le monde hésiterait à lui donner la main.

Bien avant la campagne pour la présidentielle, vous aviez fait voir du rouge à Wade lors de son passage à Louga. Pourtant, vous avez été battue dans cette ville. N’avez-vous pas raté une occasion de prendre votre revanche suite au boycott des législatives ?

Non. On peut faire des manifestations réussies et se faire battre à une élection. D’ailleurs, celui qui en détient le record, c’est Wade. Combien de fois a-t-il organisé des manifestations contre Senghor et Abdou Diouf alors qu’il se faisait battre à chaque élection ? Moi, je voudrais qu’on ait une lecture profonde des résultats de l’élection présidentielle à Louga. Wade a gagné au niveau de tout le département avec 50 et quelque pour cent, au moment où l’opposition réunie avait plus de 49%. Ainsi, je ne crois pas que cette victoire soit éclatante. Il faudrait y ajouter le fait que des personnes ont eu à voter quatre fois sans compter les gens qui ont été dépêchés des Parcelles assainies pour aller voter dans des villages de Louga.

Comment avez-vous analysé les évènements qui se sont produits récemment à Kolda ?

Deux bavures policières en une semaine, c’est très grave. En effet, l’on devrait revoir les activités de la Police. On peut bien encadrer les marches des élèves et des jeunes à défaut de les sensibiliser. C’est très regrettable qu’on veuille régler les choses par la seule force et la violence. Ce n’est pas normal. Nous avons un vieillard à la tête de l’Etat, il devrait avoir à cœur de discuter, de dialoguer, de convaincre les gens. Il devrait agir par la parole plutôt que par des balles réelles.



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