NETTALI.NET - Le fichier électoral n’est pas fiable. Depuis l’élection présidentielle de février 2007 qui avait vu la victoire du président de la République, dès le premier tour, l’opposition significative qui avait dans la foulée boycotté les législatives qui s’étaient tenues au mois de mai de la même année, ne cessait de le crier sur tous les toits. L’audit du fichier électoral effectué les mardi 10 et mercredi 11 février a permis aux experts de Bennoo Siggil Senegaal qui regroupe l’essentiel des partis de l’opposition de déceler les irrégularités. Les rapports de leurs experts entre les mains, les leaders de Bennoo Siggil Senegaal qui se réunissaient ce jeudi 12 février, n’entendent pas se laisser faire si facilement. Des brigades anti-fraudes vont être mises partout à travers le Sénégal. Ils mettent en garde le pouvoir et alertent l’opposition.
Aux yeux de Madièye Mbodji de Yoonu Askan-Wi, le porte-parole du jour de la Conférence des leaders de Bennoo Siggil Senegaal qui s’est tenue ce jeudi 12 février, ce sont tous les citoyens qui doivent se mobiliser pour barrer la route aux fraudes lors des élections locales de mars 2009. Parlant aux noms des autres leaders de Bennoo Siggil Senegaal, Madièye Mbodji met en garde le pouvoir contre toute tentative de fraudes. Il alerte aussi l’opinion. « Les prochaines élections doivent être transparentes, il y va de la paix civile au Sénégal. Nous devons éviter que ce qui s’est passé dans d’autres pays, se déroule au Sénégal », martèle Madièye Mbodji joint par Nettali.
Madièye Mbodji raconte que les rapports présentés par leurs experts confortent les responsables de Bennoo Siggil Senegaal dans leur position, à savoir que le fichier n’est pas fiable et ne donne pas la garantie de la tenue d’élections libres et transparentes. En procédant à l’audit du fichier, Madièye Mbodji rapporte que les experts ont découvert un certain nombre d’irrégularités. Parmi celles-ci, il y a que le fichier ne garantit pas l’unicité de l’inscription. Sur les graphies du nom, du prénom, le fichier permet à un seul électeur de s’inscrire plusieurs fois. De 2007 à 2009, des personnes ont pu s’inscrire plusieurs fois, souligne Madièye Mbodji.
Il y a également, le système de production des cartes d’électeur qui pose problème. Madièye Mbodji explique d’ailleurs qu’au cours de la réunion des leaders de Bennoo Siggil Senegaal, « séance tenante, nos experts ont brandi deux cartes d’électeur appartenant à une seule et même personne ».
Bennoo Siggil Senegaal dénonce la multiplicité de la base de données. C’est ainsi, que la Cena, le ministère de l’Intérieur, l’imprimeur détiennent chacun une base de données qui est différente des autres. Madièye Mbodji déclare qu’à l’époque, la Cena avait attiré l’attention sur cette situation, mais s’était aussitôt attirée les foudres du ministère de l’Intérieur. Pour Madièye Mbodji, la multiplicité de la base des données « veut dire qu’une institution comme la Cena n’a pas les moyens du contrôle des élections ».
Madièye Mbodji souligne le découpage administratif tardif qui permet dans localités à des électeurs de détenir à eux-seuls plusieurs cartes. Bennoo Siggil Senegaal ne manque pas d’attirer l’attention sur le système d’état civil qui permet à des ressortissants de pays étrangers, surtout ceux frontaliers d’avoir grâce à des extraits de naissance obtenus au Sénégal, la carte d’identité nationale et la carte d’électeur et de participer au vote.
Toutes ces anomalies font que Bennoo Siggil Senegaal en arrive à la conclusion qu’il faut développer la lutte anti-fraude à tous les niveaux, aussi bien central que local. C’est pourquoi, des brigades anti-fraudes vont être mises partout. Les leaders de Benno Siggil Senegaal, par la voix de Madièye Mbodji mettent en garde le pouvoir qu’ils rendent responsable de la situation qui peut en découler. Ils soutiennent que le combat ne doit pas être seulement l’affaire des partis politiques, mais de tout le peuple.
Malgré l’arrêt rendu par la Cour d’Appel qui a déclaré la recevabilité des listes de la Coalition Sopi à Ndindy et Ndoulo dans la région de Diourbel, l’opposition n’entend pas baisser les bras dans le combat sur le plan juridique. C’est ainsi que Madièye Mbodji annonce que la Cour Suprême va être saisie sur la question.
Les leaders de Bennoo Siggil Senegaal sont d’avis qu’il y a des dispositions et que si le pouvoir accepte leur mise en place, elles peuvent apporter un minimum de garanties pour la tenue d’élections transparentes. « Puisque le fichier ne garantit pas l’unicité de l’inscription, nous proposons l’utilisation du spray à la place de l’encre indélébile qui a des failles. Le spray présente le même coût que l’encre indélébile et donne plus de garanties, on ne peut pas donc nous prétexter de sa cherté. », fait observer Madièye Mbodji.
Madièye Mbodji poursuit en déclarant que Bennoo Siggil Senegaal réclame le respect d’un des termes du Code électoral qui stipule que quinze jours avant le démarrage du scrutin, la liste des électeurs doit être publiée devant chaque bureau de vote. Le respect de cette disposition permet de déceler des irrégularités et de pouvoir les rectifier. De même que l’opposition exige le respect des heures d’ouverture et de fermeture des bureaux de vote. « L’expérience renseigne que c’est après 18 heures, au moment où l’obscurité commence à gagner que sont généralisées les fraudes », souligne Madièye Mbodji.
Bennoo Siggil Senegaal n’entend plus laisser ses représentants dans les bureaux de vote être traités comme de simples observateurs dans les bureaux de vote. « Ils doivent vérifier la conformité des votes. Nous n’entendons pas nous laisser faire sur ce plan », martèle Madièye Mbodji. Et de conclure : « Le combat pour la transparence des élections est essentiel. Nous lançons un appel à tout le peuple pour qu’il se mobilise ».
0 Commentaires
Participer à la Discussion