Bains de foule : la recette qui a permis à Idrissa Seck de reconquérir le cœur du président Wade

Des milliards, comme il l’a reconnu, opposaient le président Wade à son ancien Premier ministre. Ils durent signer le protocole de Rebeuss avant de recommencer à « flirter » à la veille de la dernière élection présidentielle. Leurs « retrouvailles » buteront sur l’opposition de Mme Viviane Wade et son fils Karim. Ils auront fort à faire pour les empêcher. Car, Idrissa Seck, en bon stratège, a trouvé la formule pour tenir au cou le président Wade : les bains de foule.

Durant la dernière campagne des élections locales, le président Wade qui aime lever les mains et brandir les bras au milieu des foules, dans les rues comme, l’espace présidentiel et durant les rencontres, avait été chassé dans la banlieue par les huées et les foulards rouges. Il en fut très « malade ». Lui qui aimait accueillir ses pairs à l’Aéroport avant d’emprunter avec eux l’autoroute pour passer à la Patte et l’avenue Lamine Guèye , sera contraint de changer d’itinéraire. S’il s’extirpait du palais, c’était pour une rencontre protocolaire au Méridien-Président ou pour sortir du pays. Il faillit en perdre la raison. Il en fut ainsi jusqu’à la veille de la fin de l’année dernière. Car, son ancien Premier ministre, qui connaissait que le président souffrait d’être sevré de sa « drogue », prétextera de la nouvelle inauguration de l’usine de montage de minibus, sise dans la ville de Thiès , dont il est redevenu le maire, pour mobiliser pour le président Wade.

Devant la marée humaine le président Wade célébra ses « retrouvailles » avec Idrissa Seck. Mais, c’était sans compter avec sa famille, qui en voulait à son fils putatif, depuis qu’il l’avait taxé « d’ancien spermatozoïde et de futur cadavre ». Il y a , également, que l’appétit venant en mangeant, le fils du président, Karim, appelé aux affaires puis nommé ministre d’État de tout ce qui est rentable par son père, avait pris goût au pouvoir. Sa mère Viviane tenait à ce qu’il succède à son père. Ils verrouillèrent les grilles du palais présidentiel. Idrissa Seck fut contraint de se calfeutrer dans sa mairie de Thiès, guettant le bon moment, pour ne pas « mourir » politiquement. Il profitera de la colère de la confrérie des Tidianes contre le président Wade, suite à sa plaidoirie pour défendre sa statue et les bourdes de son ministre de l’Intérieur à Touba, pour se remettre en valeur.

Mercredi dernier, à la veille de la célébration de la naissance du Prophète Mouhamet (Psl) par Tivaouane, il a battu le rappel de ses troupes devant sa mairie, pour réserver un accueil chaleureux au président Wade. Le bonheur de celui-ci fut tel qui qu’il emmena Idrissa Seck avec lui à Tivaouane. Mieux il lui fera l’honneur de l’inviter à la table que le porte-parole du Khalife général des Tidjanes avait fait dresser pour lui. Un repas copieux et gargantuesque qu’ils partagèrent, seulement, avec le président du Sénat, le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères. Quelle est la prochaine mobilisation que fera Idrissa Seck pour « « doper » le président Wade ? Car, son retour aux affaires dépend de ses capacités dans ce domaine. Il s’y ajoute que le camp de Karim et sa mère est loin d’abdiquer. Il est vrai que l’arme, que détient Idrissa Seck, est tout ce qui leur manque.