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Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Politique

Barthélémy DIAS : ‘ Notre sit-in de dimanche est notre dernier avertissement '

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Barthélémy DIAS : ‘ Notre sit-in de dimanche est notre dernier avertissement '
Après la marche qu’ils ont organisée le 26 avril dernier, les jeunes du Front Siggil Sénégal comptent remettre ça, demain, à travers un sit-in. De cette manifestation et de tous les autres aspects de l’actualité politique nationale, Barthélémy Dias nous entretient.

Wal Fadjri : Vous envisagez d’organiser un sit-in ce dimanche. Avez-vous déjà évalué votre dernière marche pour voir la pertinence d’une telle action ?

Barthélémy Dias : La marche du 26 avril 2008 a été bel et bien évaluée sur le plan de l’organisation et sur celui de la mobilisation. Nous sommes arrivés à la conclusion que ça a été une réussite totale. Sur le plan politique, également, cette marche a été sans conteste un succès. Au passage, je rappelle que notre marche visait quatre objectifs : dénoncer la cherté de la vie, exiger l’audit de l’Anoci, demander plus de considération pour le monde rural, dénoncer le report des élections locales. Sur le premier point, nous avons constaté que le gouvernement d’Abdoulaye Wade n’a pas daigné faire des efforts pour soulager les populations sénégalaises qui font face à d’énormes difficultés sur le plan alimentaire. La vie est beaucoup moins chère dans des pays enclavés comme le Mali et le Burkina Faso. Cela est dû à un manque de volonté politique du gouvernement et à un train de vie de l’Etat très élevé. Pour illustration, pour une simple dédicace d’un livre, Abdoulaye Wade a, une fois encore, sacrifié les dépenses publiques pour transporter ses domestiques à Paris pour chanter ses louanges. Il s’est, aussi, permis, d’utiliser l’argent des Sénégalais pour amener à La Mecque des gens ayant chanté les louanges de son fils. Concernant l’Anoci, nous disons que tant qu’elle ne sera pas auditée, nous continuerons à trouver des voies et moyens pour nous faire entendre. On ne va pas accepter que le fils du président dépense l’argent du contribuable chiffré à plus de 300 milliards et qu’il n’ait de compte à rendre à aucune institution. Cela est inacceptable et intolérable d’autant que tous les experts en Btp ont dit qu’il y a des surfacturations. J’estime que Karim Wade est un voleur jusqu’au jour où ce dernier prendra ses responsabilités pour venir expliquer et prouver aux Sénégalais que ces accusations sont fausses. Sur le troisième point, nous constatons que le gouvernement a répondu par le mépris à la demande du monde rural. Sur la base de l’analyse qu’avait faite le Conseil national de concertation des ruraux (Cncr), il était question de dégager une enveloppe de 100 milliards de nos francs. A l’arrivée, le gouvernement a octroyé dix fois moins, c’est-à-dire dix misérables milliards seulement. Pendant qu’il y a la disette, Wade se permet de faire des dépenses de prestige. Personne ne peut nier que le train de vie de l’Etat coûte au contribuable les yeux de la tête. Concernant, enfin, le troisième point, Abdoulaye Wade nous a répondu par la bêtise en disant que si nous, de l’opposition, le voulions, il pourrait organiser les élections. Nous, ce que nous exigeons, c’est le respect du calendrier électoral.

Wal Fadjri : C’est toujours pour les mêmes raisons que les jeunes du Front Siggil Senegaal organisent un sit-in ce dimanche ?

Barthélémy Dias : Nous allons organiser ce sit-in de protestation le dimanche 18 mai 2008 qui devait être le jour des élections locales pour attirer l’attention du gouvernement et, particulièrement d’Abdoulaye Wade pour la deuxième et dernière fois sur les quatre dérives que j’ai évoquées tantôt. Les problèmes qui nous avaient amenés à marcher, restent d’actualité et le gouvernement n’y a toujours pas apporté de solutions. Je le dis très solennellement : nous ne continuerons pas à dépenser le peu de moyens financiers que nous avons pour attirer son attention. En tant que responsables politiques civilisés appartenant à des partis constitués en bonne et due forme, nous avons mis en avant les droits que nous confère la Constitution pour attirer l’attention des autorités, en l’espace d’un mois, par rapport à certaines dérives que nous considérons inadmissibles. Si, après ce sit-in, le gouvernement ne réagit pas par rapport à l’Anoci, à la cherté de la vie, au monde rural et aux élections, qu’il sache que nous n’aviserons plus et le réveil sera brutal.

Wal Fadjri : En avez-vous eu l’autorisation ?

Barthélémy Dias : Nous n’avons pas introduit de demande d’autorisation, mais une lettre d’information depuis la semaine dernière. Nous ne sommes pas dans une logique de réfléchir en termes d’autorisation. Nous avons prouvé, lors de notre dernière marche, que nous étions responsables. Nous avons, nous-mêmes, encadré cette marche qui s’est passée sans aucun incident. Une fois de plus, nous ne sommes pas des enfants qui demandent la permission à nos parents ou à nos grands parents pour aller à la boutique ou dans la rue. Que cela soit clair ! La Constitution du Sénégal nous confère un droit, aux articles 8 et 10, que nous comptons exercer pleinement. Pour dire que sur ce point, nous n’avons pas d’appréhension. Nous espérons que les autorités seront responsables, comme elles l’ont été lors de la marche du 26 avril, pour la stabilité et l’image du pays. Si ce n’est pas le cas, nous prendrons nos responsabilités parce que nous ne continuerons pas à vivre dans un pays où il y a un vieux gâteux qui s’amuse à faire tout ce qu’il veut, comme il veut, quand il veut et qui n’a de compte à rendre à personne. (…)

Wal Fadjri : A force de porter les mêmes griefs pour justifier vos actions, on est tenté de vous accuser de vouloir déstabiliser le régime de Wade …

Barthélémy Dias : Aujourd’hui, au Sénégal, nous sommes tous d’accord que la vie est chère et qu’une grande partie du peuple est en train de tirer le diable par la queue, certains ne voient même pas le diable. Sur l’audit de l’Anoci, on peut revisiter l’histoire pour se rendre compte que jamais, une personne n’a eu à dépenser autant d’argent sans avoir de comptes à rendre à personne. Concernant le monde rural, tout le monde constate également que Wade n’a aucun respect pour nos paysans. Comment, après avoir désarticulé notre agriculture, peut-il se permettre de leur octroyer dix pauvres milliards alors qu’il s’amuse chaque jour avec l’argent du peuple ? Il faut noter, au passage, que l’agriculture n’est pas le seul secteur qui connaît des problèmes. La pêche est morte ; le commerce est par terre ; tous les secteurs sont en difficulté. Et si le pouvoir actuel est incapable de résoudre ces problèmes, il doit quitter.

Wal Fadjri : On constate que l’opposition s’approprie de plus en plus des préoccupations du peuple, en évoquant la cherté de la vie, contrairement à ses vieilles habitudes consistant en des revendications électorales seulement. Est-ce une manière de vous réhabiliter aux yeux de l’opinion ?

Barthélémy Dias : Politicien ne veut pas dire révolutionnaire. Politicien n’est pas, non plus, synonyme de rebelle. Notre rôle, en tant que politiques, est d’éveiller les populations, d’être avant-gardistes. Mais il faut que tout le monde le sache : le problème du Sénégal, ce n’est pas un problème politique, c’est un problème citoyen, patriotique, national. Aujourd’hui, nous invitons les populations à répondre massivement à nos appels pour que le gouvernement sache que sa politique de misère et de désinformation ne pourra pas prospérer. Aujourd’hui, tout Sénégalais conscient n’est pas d’accord avec la politique d’Abdoulaye Wade. Ce qu’il faut savoir, c’est que les assises nationales ne sont pas actuellement pilotées par les politiques. Nous en avons eu l’initiative, mais c’est la société civile, les Ong, toutes les forces vives de la nation qui sont à pied d’œuvre pour la réussite de ces assises. Le combat que nous menons, aujourd’hui, n’est pas politique. Il est citoyen. Ce n’est pas que nous sommes désespérés, c’est-à-dire en manque d’idées, que nous cherchons des arguments pour pouvoir véhiculer notre discours politique. Pas du tout ! (…)

Wal Fadjri : Abdoulaye Bathily, leader de la Ld/Mpt et membre du Fss, a fait une sortie musclée contre Wade, invitant même à une révolte populaire. Trouvez-vous cela normal dans une République ?

Barthélémy Dias : J’ai été le premier, à travers Convergence socialiste, à demander à nos députés qui étaient à l’époque à l’Assemblée nationale de déposer une proposition de loi ou de trouver la formule adéquate pour éclairer l’opinion sur l’état mental d’Abdoulaye Wade. De mon point de vue, ce dernier ne jouit pas de ses facultés mentales. Il pose des actes qu’un esprit réfléchi ne saurait faire. Il tient des propos qu’un homme d’Etat, un homme avisé ne saurait tenir.

Wal Fadjri : N’est-ce pas alors paradoxal que vous le conviez à vos assises nationales ?

Barthélémy Dias : On convie le gouvernement du Sénégal.

Wal Fadjri : Qui a mis en place ce gouvernement ?

Barthélémy Dias : Je vais vous dire une chose : Abdoulaye Wade est arrivé au pouvoir en 2000 par la voie des urnes. Nous contestons son élection de 2007. Mais ce n’est pas parce qu’il ne jouit pas de ses facultés mentales, qu’on doit le sortir tout de suite du palais par la force (…).

Wal Fadjri : Les jeunes semblent plus radicaux que leurs aînés du Fss. Pendant que Bathily dit qu’ils ne feront pas dans le banditisme politique, vous versez dans la brutalité…

Barthélémy Dias : (Il coupe). Nous, on ne parle pas de banditisme politique, mais ce qu’on vous dit, c’est que Wade partira et on ne mettra pas de gants pour expliquer comment il partira.

Wal Fadjri : Vous comptez assiéger le palais, alors ?

Barthélémy Dias : Mais ce palais où Abdoulaye Wade se trouve, appartient au peuple sénégalais ! Wade ne peut pas être dans ce palais pour, soi-disant, trouver des solutions aux problèmes des Sénégalais, et qu’il y passe son temps à créer plus de problème à son peuple. Nous ne l’accepterons pas, nous irons le trouver là-bas. Je pèse tous mes mots, on ne laissera pas Abdoulaye Wade mourir au pouvoir comme ça ! C’est trop facile de se barricader dans un palais et de refuser d’organiser des élections. Maintenant, s’il pense qu’il a la police, l’armée et la gendarmerie, nous lui disons solennellement que nous avons le peuple et la rue.

Wal Fadjri : Vous aviez promis de suivre Wade partout dans le monde pour dénoncer sa politique, pourtant vous êtes là pendant qui lui est à Paris. Seriez-vous déjà essoufflé ou les moyens vous font-il défaut ?

Barthélémy Dias : (Rires) Effectivement, ce n’est pas évident de suivre le rythme de Wade parce que c’est son jeu favori et il utilise les deniers publics. En tant que leader politique, mon rôle c’est de donner le signal et montrer la voie. Je l’ai fait à Washington et depuis lors, partout où Wade passe, les gens manifestent contre lui. Je peux donc dire que mon objectif est atteint et je m’en réjouis.

Wal Fadjri : Que pensez-vous de la réforme constitutionnelle envisagée par le parti au pouvoir et consistant à ramener le mandat présidentiel à sept ans ?

Barthélémy Dias : Si Abdoulaye Wade touche à l’article 27, je vous assure que je sortirai avec des milliers de jeunes. Je ne donnerai d’avertissement à personne et je vous garantis que tout ce qu’on prendra dans la rue, nous l’accepterons. Que Wade accepte, lui aussi, tout ce qu’il prendra. Je considère qu’au Pds, il n’y a pas de responsables politiques mais que des domestiques et des apprivoisés, des gens qui n’ont pas de courage ni de vergogne et d’ambitions politiques dans la vie. Franchement, être dans un parti et avoir cheminé avec Abdoulaye Wade pendant plus d’un quart de siècle et se lever un matin pour se voir balancer à la figure un incompétent, un amateur pour qu’il vous dirige, sous prétexte que c’est le fils du président, ce n’est pas responsable. Le Pds est un parti qui n’a pas d’avenir. Et c’est triste de le constater. Mais, ce qu’il y a au Pds, ce n’est rien d’autre que des vers de terre. (…). Si on tripatouille la Constitution pour installer Karim au pouvoir, je vous assure que ce sera la goutte d’eau qui fera déborder le vase. Il ne faut pas que les gens pensent que nous sommes plus civilisés que les Ivoiriens ou les Soudanais et que ce qui s’est produit là-bas, puisse ne pas l’être ici. Il y a des choses qui sont inadmissibles. Nous ne pouvons pas accepter que nos ancêtres aient refusé la domination et l’aliénation et que nous qui n’avons pas connu la colonisation et sommes sous la citoyenneté, acceptions la soumission.

Wal Fadjri : Où en est la procédure de vous expulser sous prétexte que vous êtes de nationalité américaine ?

Barthélémy Dias : Ceux qui ont mis Barthélémy en prison et se sont rendu compte que cela ne lui faisait ni chaud ni froid, ont trouvé une autre astuce consistant à l’expulser. Je leur dis ceci : vous m’expulsez du Sénégal, en moins de 72 heures, je reviendrai dans le pays. Parce que s’il y a des jeunes qui peuvent sortir du pays par la voie maritime, il y en a d’autres qui peuvent y entrer par la voie maritime. Ce pays n’appartient pas à Abdoulaye Wade et je suis plus Sénégalais que son fils qu’il veut installer à la tête de ce pays et qui est incapable de sortir deux phrases correctes en wolof. Je suis né et j’ai grandi au Sénégal alors que Karim Wade n’est pas né au Sénégal. J’ai une nationalité américaine par le biais de ma femme et avec elle, j’ai eu trois garçons qui sont nés aux Etats-Unis. C’est donc un privilège dont j’ai bénéficié. Cela n’est pas un délit. Il y a certains ministres d’Etat qui sont à des postes stratégiques, mais qui ont d’autres nationalités étrangères.

Wal Fadjri : Est-ce que ce n’est pas le privilège lié à votre nationalité américaine qui vous permet cette liberté de ton et d’être dans cette attitude de casus belli, parce que vous sentant protégé par l’Etat américain ?

Barthélémy Dias : Pas du tout ! Parce que les Etats-Unis n’ont rien à voir dans mon combat politique. Quand j’ai été incarcéré, tout ce que l’ambassade des Etats-Unis pouvait faire - et là, c’est pour mes enfants et mon épouse - c’est de vérifier si je suis dans des conditions conformes aux droits de l’homme. Le gouvernement américain n’a pas le pouvoir de demander ma libération ou de l’exiger. Le combat que je mène, je l’aurais mené avec ou sans nationalité américaine. C’est un combat contre l’injustice, l’insolence et la bêtise d’Etat.

Wal Fadjri : On vous a entendu, vous et votre copain Malick Seck, avouer que vous déteniez des armes parce que, soit-disant, on est gouverné par des ‘bandits’. N’est-ce pas là une manière d’instaurer la violence dans la politique ?

Barthélémy Dias : On vivrait dans un pays où il y aurait une justice équitable, certains hommes politiques n’auraient pas besoin d’être armés. Je dis une fois de plus qu’à l’heure où je parle, si je n’ai pas encore été agressé, c’est parce que ceux qui font le sale boulot au Pds, savent très bien ce qui les attend s’ils viennent vers moi. Ce n’aurait pas été cela, peut-être qu’à l’heure où je vous parle, je ne serais plus en vie. Alors, je continue à dire que je ne rangerai pas mes armes. Je continue à dire qu’on peut m’ôter la vie, mais on ne m’agressera jamais dans les rues de Dakar parce qu’on se connaît. Je suis né, j’ai grandi dans cette ville, dans ce pays. Ce n’est pas un groupuscule d’insectes qui va se lever un jour pour interdire à Barthélémy d’emprunter telle rue ou telle autre. Moi, je fais de la politique et je ne fais pas la politique au sommet, mais à la base. Pour cette politique, je ne suis ni protégé par les autorités de ce pays ni par une quelconque autre sécurité. Je suis obligé d’organiser ma propre sécurité. Je suis armé parce que les lois et règlements de ce pays m’y autorisent. Et je suis armé en bonne et due forme. De même que les membres de mon entourage. Je rappelle au passage qu’à la veille de la marche du 26 avril dernier, on a arrêté des membres de mon entourage dont une de mes amies. Et je considère cela comme une prise d’otages. Parce que quand on arrête certains de mes amis pour dans la tête des gens que ce sont des trafiquants de drogue, c’est une manière de chercher à atteindre Barthélémy. Donc, les Sénégalais ne doivent pas être surpris qu’on leur dise un jour qu’on a trouvé dans la voiture de Barthélemy des armes pour fomenter un coup d’Etat ou bien de la cocaïne ou de l’héroïne. Parce qu’on cherche, par tous les moyens, à se débarrasser de Barthélémy Dias. Tous mes amis qui avaient été convoqués à la police, l’avaient été pour des broutilles. On a arrêté et gardé à vue mon amie pour savoir si elle trafiquait de la drogue. Il y a des choses qui sortent de l’ordinaire. C’est pour dire que si Barthélémy Dias était aujourd’hui associé à des affaires louches, il serait liquidé depuis belle lurette parce que le gouvernement sait tout ce que je fais, du matin au soir.

Propos recueillis par Georges Nesta DIOP, Aguibou KANE et Ibrahima ANNE



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