Business des ordures : Mbeubeuss produit 13 millions de recettes par jour
Avec une recette journalière de quatre à cinq mille francs, les récupérateurs se frottent les mains. Rien qu’à Mbeubeuss, le gain quotidien est estimé à 13 millions de francs Cfa.
Les ordures à Dakar rapportent une belle fortune. Plusieurs personnes vivent de la revente d’objets récupérés. Après deux ans de recherche effectuée entre 2006-2007 dans la zone par l'Institut africain pour la gestion urbaine, les fouilles effectuées quotidiennement à Mbeubeuss génèrent une masse financière de près de 13 millions de francs Cfa. Les résultats de cette étude révèlent que Mbeubeuss, située dans un lac desséché, reçoit en moyenne 3 500 personnes par jour, avec une forte présence de femmes et d'enfants venus récupérer des choses sur la décharge. Courant de gauche à droite pour suivre les camions venus déchargés les ordures, le jeune Moussa Sarr ne recherche que les matières plastiques. Des bouteilles, des sachets et autres objets, qu’il revend à des grossistes non loin de la plate-forme. ‘Je peux rentrer le soir avec trois mille ou parfois cinq mille’, révèle-t-il.
Tailleur de son état à keur Massar, Moussa Sarr a abandonné sa machine pour se retrouver à la décharge de Mbeubeuss. Son voisin à l'aide d’une petite barre de fer s’agrippe au camion pour ramasser de la ferraille et des œuvres d’art. Il ne daigne pas répondre à nos questions. Certains fouillent les immondices à la recherche du cuivre, du plomb, des objets aluminium ou du bronze. ‘Parfois, on peut tomber même sur de l’or ’, lance Moussa Sarr. Selon les récupérateurs, une bonne partie des objets ramassés sont revendus à des grossistes au marché Thiaroye ou au centre ville de Dakar. Sur l’étale de Ibrahima Diop, revendeur au dépotoir d’ordures de Sandaga, on peut retrouver des objets de jeux, une machine Oliveti, un fax, machine à calculé des lunettes de soleils et des pommades pour cheveux. Le jeune confie qu’il peut gagner entre quatre à dix mille francs par jour.
Chez les agents du nettoiement de l’unité 17 des Parcelles assainies, cette période n’est pas celle des bonnes affaires. Car, souligne le chef du département Yacouba Diatta, le cuivre est vendu aux Indiens à 300 F Cfa le kilogramme alors que le mois dernier, il était à 600 francs. Le prix de la vente des objets récupérés, indique-t-il, dépend de l’offre et de la demande. Mais parfois, reconnaît Diatta, les grossistes imposent leur prix aux récupérateurs. Les demi-grossistes, établis au terrain de l’église des Parcelles assainies, se frottent eux aussi les mains. Même s’ils hésitent à révéler la somme gagnée au quotidien, ils disent vivre du fruit de leur travail.
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