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Politique

[ Analyse ] Cheikh Diallo et la Gc : Si près de l’enflure, pas si loin de l’imposture !

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[ Analyse ] Cheikh Diallo et la Gc : Si près de l’enflure, pas si loin de l’imposture !

"Let them bleed !’ (Laissez-les s’étriper !). A la lecture du ‘Guest édito’ signé Cheikh Diallo et paru dans les colonnes du Soleil le vendredi 3 juillet 2009, suivi de la réplique de Racine Talla dans L’Observateur du 6 juillet 2009, après un haussement d’épaules, il était très tentant de suivre cette cynique recommandation d’un membre de la défunte administration Bush, alors excédé par la guerre interminable entre Israéliens et Palestiniens. Seulement, la République du Sénégal est une chose trop sérieuse pour la laisser entre les seules mains des ouailles de Messieurs Wade junior et senior. Qu’un Cheikh Diallo puisse, tranquillement, dans les colonnes du très gouvernemental astre national, ‘théoriser’ la ‘mort programmée du Pds’, prouve si besoin en était encore, qu’il y a quelque chose de pourri au royaume de ‘Buur Saloum’.

Quelle imprudence, voire quelle impudence ! Ne craignant pas de pasticher la poupée en latex d’Alain Delon dans les guignols de l’info, en se désignant modestement comme ‘Celui à qui vous prêtez attention’ (sic), le sieur Diallo, auteur d’une consternante hagiographie de Wade et de son fils, dans laquelle il manie le cirage de babouches à chaque paragraphe, avance quelques arguties, mais surtout quelques puériles évidences, pour jeter la première pelletée de terre sur le Pds. Prenant prétexte de ce qu’il appelle ‘l’épuisement des solutions idéologiques’, le gourou autoproclamé de la Gc convoque rapidement l’exemple de l’Ump, devenu le joujou de Nicolas Sarkozy, pour décréter la fin du parti de Me Wade. Décidément, on a les Francis Fukuyama et les Henri Guaino que l’on peut ! Il est vrai que la friperie idéologique n’a jamais été aussi bon marché !

Bien entendu, l’inénarrable ‘concrétologue’, en citant les causes qui ont conduit le Pds droit dans ce naufrage collectif, se garde bien de situer la part de responsabilité du ‘patron’. Allons ! A moins de prendre les Sénégalais pour des demeurés, peut-on sérieusement exonérer Me Wade de la faillite du Pds ? Les renouvellements non effectués depuis 1996, convoqués à tout bout de champ, comme source principale du mal dont souffre ce parti, ne sont qu’un prétexte.

En vérité, si le Pds est aujourd’hui dans l’impasse, c’est en grande partie à cause du style de management du ‘maître du je’ qui, de Fara Ndiaye à Serigne Diop, en passant par Ousmane Ngom, Jean-Paul Dias, Idrissa Seck et Macky Sall, s’est brouillé avec tous ses successeurs potentiels, en organisant souvent de véritables procès staliniens contre eux. Le Pds est en faillite parce qu’il a donné les preuves, et cela sous la conduite de son chef, de son incapacité à faire face efficacement aux attentes des Sénégalais. Le Pds est aujourd’hui en capilotade parce que le Sénégal est mis à l’encan par une élite prédatrice particulièrement irresponsable comme en atteste le dernier scandale en date, le ‘Benno Pacco Mbane’.

Le Pds est aujourd’hui dans une impasse sans nom, parce que Me Wade a défenestré, avec un sans-gêne incroyable, tous les alliés sans lesquels il n’aurait jamais passé une nuit au palais de Roume : Amath Dansokho, Moustapha Niasse, Abdoulaye Bathily, Landing Savané… Ne parlons pas des alliés de Wade qui ont la naïveté de croire à ses belles promesses, au point d’avoir dissous leur parti dans le Pds. De Mbaye-Jacques Diop à Iba Der Thiam, en passant par Oumar Khassimou Dia ou Doudou Ndoye, ils s’en mordent encore les doigts. Après avoir été récompensés avec quelques sucettes, ils sont aujourd’hui réduits à la portion congrue. Pourtant, ils auront beaucoup apporté au parti du président qui manquait singulièrement de cadres. Vu le sort indigne qui leur a été réservé, qui se laissera encore berner par l’attrape-nigaud du grand parti présidentiel que Cheikh Diallo et ses Cicérones veulent envoyer comme ballon de sonde à l’opinion ? N’étant pas né de la dernière pluie, Djibo Kâ a émis plus que des réserves sur la dernière trouvaille des ‘concrétistes’.

Pis, le logographe préféré de Karim Wade ne s’autorise pas le droit d’inventaire, pour montrer la responsabilité du machin pompeusement appelé ‘Génération du concret’ dans la descente aux enfers du Pds. En effet, dès sa création, cette entité, où l’on retrouve le plus grand nombre d’opportunistes au m2, a voulu phagocyter le Pds en utilisant une méthode rodée par les trotskystes : le déborder pour le saborder ensuite, vu que leur champion ‘Karim’ n’avait aucune chance d’y jouer les grands rôles. Et pour cause : au moment où des milliers de Sénégalais défiaient la soldatesque de Diouf, au nom du Sopi, sacrifiant leurs études, leurs emplois et parfois carrément leurs vies, Wade junior était à l’abri, planqué bien au chaud en France.

De quoi la ‘Gc’ est-elle donc le nom ? Elle est justement le nom d’une petite bande d’aventuriers, pour la plupart d’illustres anonymes avant l’alternance, qui eurent l’idée folle de transformer en monarchie élective la République péniblement fondée par Léopold Senghor et Mamadou Dia. Une petite bande qui croit naïvement que s’adosser à un appareil d’Etat est le meilleur raccourci pour réaliser ses fantasmes.

Un ancien courtier de banque, un ancien flic de seconde zone, un ancien instituteur de brousse, un ancien squatter des pages ‘Contribution’ de Wal Fadjri et un ancien pigiste du Soleil, voilà donc le quatuor de choc qui rêve de transformer le Sénégal en République héréditaire ! Palsambleu !

Ayant donc subi la déculottée de leur vie avec les locales du 22 mars, Cheikh Diallo et ses mentors veulent conférer à Karim Meïssa Wade une nouvelle virginité politique en ‘achetant’, clefs en main, à l’enfant gâté qu’il est, un nouveau jouet politique dénommé ‘grand parti présidentiel’. Comme si, agrégeant des incapacités, on pouvait espérer autre chose qu’une incapacité supplémentaire. Mais au vu de la monumentale incompétence et de l’insondable médiocrité avec lesquelles il a dirigé les chantiers de l’Anoci, nul doute que ‘Monsieur fils’ se fera un malin plaisir de prouver à ses compatriotes une fois de plus que, décidément, comme disait l’autre, il est ‘un bon à rien et un mauvais en tout’.

Machiavel notait déjà, dans le Discours sur la première décade de Tite-Live, que ‘la fortune, lorsqu’elle prépare le bouleversement d’un empire, place à sa tête des hommes capables d’en hâter la chute’. M. Karim Meïssa Wade, ses courtiers, coursiers et courtisans en sont la déplorable illustration.



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