L’amalgame doit être évité dans cette affaire, car il s’agit d’une chose sérieuse. Le détournement en question porte sur un montant global de plus d’un milliard de nos francs. L’ancien Ministre de la Famille, de la Femme et de la Petite Enfance, Awa Gueye Kébé a commis des fautes graves dans l’exercice de ses fonctions. Voici une affaire qui n’a rien de politique que certains cherchent à placer sur ce terrain. L’actuel Ministre Aida Mbodji n’a fait qu’appliquer les procédures administratives pour que cette affaire soit tirée au clair avant sa prise de service.
Ce qu’il faut retenir, c’est que Awa Gueye Kébé en voulant étoffer le poids électoral de son mentor Idrissa Seck, a fait un détournement d’objectif en finançant des groupements féminins avec les fonds Taiwanais, sans respect des termes du protocole d’accord signé entre l’Ambassade de Chine, le Ministère en question, la Caisse Nationale de crédit Agricole du Sénégal (Cnas) et les Organismes de Femmes (Of). Lisez ce qui suit…
NON RESPECT DES TERMES DU PROTOCOLE
Ce scandale est du genre féminin, avec environ 70 groupements composés uniquement de femmes. Le protocole d’accord est précis dans son article 7 : « Le montant des prêts est plafonne à 250. 000 F Cfa par individu et 2.500.000 F Cfa par groupement ». Dans le tableau que vous pouvez consulter, ces précisions du protocole d’accord sont foulées au pied par Awa Gueye Kébé qui n’avait qu’une seule préoccupation : chercher un réseau de femmes pour son mentor Idrissa Seck. Plus d’un milliard de nos francs sont dilapidés sans rémission. Il faut éviter les amalgames, l’affaire n’a rien de politique. Si Awa Guèye Kébé est convoquée à la Dic c’est bien sûr pour des choses qui concernent sa gestion. Le Président de la République avait été informé de ce scandale avant le départ de Awa Guèye Kébé du Gouvernement. D’ailleurs, il lui aurait demandé des comptes, mais la dame de Diender n’aurait pas fourni des réponses satisfaisantes. Cette affaire rime avec les voitures offertes à quelques groupements de femmes.
Quand le protocole d’accord stipule que le montant minimum est de 250.000 F et 2. 500. 000 F au maximum, Ndeye Soukeye Guèye Sow ancienne coordonnatrice de l’Unité d’appui Technique et de Gestion de Crédit pour les Femmes et gérante des fonds au moment des faits, n’avait pas jugé utile d’appliquer les textes dans le cadre de l’octroi des crédits.
Ainsi, Astou Seck du Collectif des Femmes Commerçantes du Ges (Cocoges, adresse Touba Sanaga Tel : 637-77-45) qui disait dans la presse n’avoir reçu que 20. 000. 000, a, en réalité reçu des mains de Ndeye Soukeye Guèye Sow une somme de 50. 000. 000 F Cfa. Ndeye Khady Ndao de Kaffrine Présidente de la Fédération Nationale des Groupements de Promotion Féminine (Anpf) (adresse Rue 3 Bourguiba Tel : 864-13-57/ 641-72-02) a empoché un pactole de 136.000.000 F. Marieme Ndiaye du Réseau National des Clubs de Solidarité et de Développement (Rncsd) a également empoché la même somme, de 136.000.000. Adia Dior Diop du Réseau Africain pour le soutien à l`Entreprenariat Féminin (Rasef adresse Sonepi Zone industrielle Tel : 824-10-10) qui vient de faire une sortie dans un journal de la place accusant les agents du Ministère de la Femme, a reçu un financement de 50.000.000 F des mains de Ndeye Soukeye Gueye et non de Me Abdoulaye Wade comme elle l’a dit dans la presse. Et l’huissier de justice Moussa Sarr a constaté la remise du chèque Cncas n° 208.6997 du 19/04/02. Adji Marie Ndong membre dans le groupement Rasef de Adji Dior Diop a reçu un financement de 5.000.000 de F. Ce qui veut dire que des membres d`un même groupement ont été financés deux fois de suite.
Le Collectif National des Femmes pour le Développement Endogene (Conafede adresse Thiès Tel : 646-00-40) dirigée par Maïmouna Dieng, représentante du Msis de Idrissa Seck à Thiès s’est contentée d’un financement de 30.000.000 F. Cette dame, on vous le rappelle, avait été convoquée par la Dic lors des perquisitions en août dernier à Thiès. Le Gie Sopey Mame Diarra présidé par Ndiallou Bathily a été financé deux fois de suite 6.000.000 F puis 5.000.000 F soit 11 millions de Francs.
DES GIES BIDON SANS ADRESSE
En scrutant la liste des groupements finances, on constate que les montants de 250.000 F par individu et 2.500.000 F par groupe, arrêtés par le protocole d’accord est largement dépasse sans justification. Première faute grave.
Des Gie sans adresse ni numéro de téléphone ni siège, à l’instar des Gie «Horizon 2007» de Awa Diawara, le Gie «Seuti Mame Rama » de Amy Colle Diop, le Gie «Sopey Mame Diarra» de Ndiallou Bathily, le Gie «Union pour la Promotion de la Femme» de Sabina Diatta, le Gie «Sopeye Baye Laye» de Ramatoulaue Sene, «Dieuf Dieul» de Mintou Thiam, «Refao» de Fatou Gueye Diakhate, «Epouses Militaires» de Ramatoulaye Wague, «Femmes de Malika» de Binetou Thiaw Laye, «Unifem» de Fatou Diouf, «Fegadec» de Ndiallou (vous avez constaté que Ndiallou a été financée sous deux Gie différents), le Gie «Cheikh Awa Balla Mbacké» de Gass Diagne, «Femmes Rurales de Sanglakam» de Awa Guèye grande sœur de Omar Guèye PCR de Sangalkam, le Gie «Ya Salam» de Fatou Guèye, «Femmes des Niayes» de Meissa Guèye (tous frères du Pcr de Sangalkam Omar Guèye de la bande de Idrissa Seck), le Gie «Sonia» de Mame Léna Kounta. Le Gie «Gawane» et «Association des Femmes de Djeddah» ont empoché successivement 3.000.000 de F et 5.000.000 de F, or ces deux Gie n’ont ni adresse ni membres. Qui a donc retiré les fonds ?
Adja Mada Ndao, Mbosse Diop et Coumba Datte (Cellule Gpaii) ont reçu successivement et individuellement, 3.000.000, 3.000.000 et 4.500.000 de nos francs. «L’Union pour le Développement de la Femme» a empoché un montant de 6.000.000 de F et pour ce Gie, ni adresse ni membre de même que le Gie «Oudiamoral» qui a reçu un financement de 3.500.000 F.
Awa Diallo membre du Haut Conseil de la République et Présidente du Directoire des Femmes en Elevage qui a été reçue récemment par le Président de la République, a, elle empoché un montant de 59.000.000 de F.
La plupart des groupements n’ont même pas de siége. Ils ont été financés sur la base d’un simple numéro de téléphone.
Depuis l’éclatement de cette affaire, toutes ces femmes incriminées cherchent refuge pour échapper à la Justice. Les faits démentent toux ceux qui estiment que cette affaire est un alibi pour mettre Awa Guèye Kébé dos au mur. Ces fonds ont plus bénéficié aux femmes riches qu’aux démunies comme c’est dit dans le protocole d’accord.
Ce n’est ni une question de pro-Idy ou de anti-Wade, mais un délit de détournement de deniers publics, de faux et usage de faux.
0 Commentaires
Participer à la Discussion