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Politique

Commentaire du jour : Sauver Parti Sénégal

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Commentaire du jour : Sauver Parti Sénégal

Aujourd’hui, lundi 31 décembre, sous les coups de 20 heures 30 minutes, le président de la République, sacrifiant à la tradition républicaine, s’adressera à la nation sénégalaise via le réseau synchronisé de la Radio télévision nationale (Rts). 

Un signal, qu’emprunteront certainement plusieurs autres diffuseurs, notamment les radios Fm ainsi que les télévisions privées, pour relayer le message présidentiel de fin d’année. La déclaration solennelle de cette année survient dans un contexte politico social chargé, tendu, qui inspire à plusieurs observateurs avertis, crainte pour la stabilité et la paix dans notre pays.

Le rappel à Dieu de Serigne Touba, Serigne Saliou Mbacké, Khalife général des Mourides le vendredi 28 décembre dernier s’ajoute à une situation politique, sociale et économique crispée, voir même de crise. Une disparition dont la plupart des journaux ont rapporté dans leur édition du samedi 29 décembre la triste nouvelle. Le saint homme s’en est allé sur la pointe des pieds rejoindre son Seigneur et maître pour un repos éternel auprès des anges et des séraphins. Que le Souverain des Cieux et des Terres prête longue vie et santé de fer à son successeur, Serigne Touba, Serigne Bara Mbacké, le nouveau Khalife général des Mourides ainsi qu’à tous les chefs religieux, coutumiers et traditionnels du pays.

La presse a également informé d’un dialogue assurément surréaliste en République qui se serait déroulé le même vendredi sombre et funèbre au palais de la République, tout à fait compréhensible cependant au sein du pouvoir libéral dont la démarche et la pratique depuis 2000 empruntent plus à la monarchie la plus « féodale » qui soit qu’à la tradition républicaine. Un dialogue qu’auraient animé de concert, le chef de l’Exécutif et celui de l’une des chambres du Parlement nouveau,-on peine à lui trouver rang dans le capharnaüm protocolaire ainsi occasionné,- Macky Sall, le président de l’Assemblée nationale. « Me Wade : La situation est telle qu’il ne sert à rien de tourner autour du pot. Il faut démissionner de la présidence de l’Assemblée nationale.

- Macky Sall : Puis-je savoir les raisons pour lesquelles je dois démissionner, Monsieur le Président ? Car, jusqu’à présent, je ne connais pas de raisons qui puissent fonder ma démission de la présidence de l’Assemblée nationale.

- Me Wade : J’ai été informé et j’ai vu qu’il y a une crise à l’Assemblée nationale. Il y a des problèmes et le responsable doit, par conséquent, démissionner (…) », rapportent nos confrères du journal le Quotidien dans leur édition du samedi 29 décembre dernier. Sidérant ! Pourtant nous sommes en République jusqu’à plus amples et contraires informations. L’on rapporte que face à la situation de blocage institutionnel ainsi créé « artificiellement ? », le chef de l’Etat pourrait dans son adresse de ce jour, convoquer les dispositions de l’article 52 de la loi fondamentale pour dénouer la crise. Ce serait une première qui ne sera pas sans conséquence sur la vie des institutions dont on se demande comment tiennent-elles encore jusqu’ici, tellement elles sont agressées quotidiennement depuis 2000.

L’année 2007 qui s’achève aura été marquée par un accès de fièvre politique, sociale et économique ayant entraîné des céphalées terribles au pays, secoué ses fondements et assombri son devenir. L’année qui naît quête un éclairci, un apaisement, de l’espoir, un dialogue politique que l’agenda des urgences rend incontournable. Car, le Sénégal politique se débat dans une impasse déterminée par la rupture du dialogue ou plutôt caractérisée par un dialogue de sourd entre des acteurs qui ne cessent de se décrédibiliser auprès des populations chaque jour que Dieu fasse, tant leurs discours sont aux antipodes des besoins/aspirations du peuple et deviennent par conséquent de plus en plus inaudibles. Une situation qui est grosse de danger pour la cité qui risque ainsi de se trouver sans gestionnaire crédible.

Au plan économique, une régression découlant d’un déséquilibre du cadre macro-économique consécutif certes, au renchérissement du baril du pétrole, mais également à plusieurs errements et comportements à la limite du je « m’enf..isme » économique, de la part d’un Etat aux dépenses fastueuses, onéreuses et le plus souvent, difficilement justifiables. Sans compter les nombreux scandales à fort relent de corruption et de concussion qui, à tort ou à raison, éclaboussent la passation des marchés publics depuis sept ans maintenant.

Conséquence de tout cela au plan social : Une paupérisation accentuée des masses urbaines et rurales. Un renchérissement intenable des coûts des denrées de premières nécessités entraînant une perte du pouvoir d’achat pour la grande majorité. Une crise aiguë du monde rural qu’une campagne agricole mauvaise a accentué davantage. Dans le même temps, l’espoir s’étant envolé depuis longtemps, la jeunesse redevenue sans perspective, a adopté des solutions suicidaires : « barça ou barxak » (Barca en Espagne ou l’au-delà). Elle embarque sans peur dans de frêles esquifs et va à l’assaut de l’Atlantique en y trouvant le plus souvent la mort. N’empêche, elle récidive inlassablement. Terrible et insoutenable spectacle qu’elle nous impose désormais, si elle ne rue pas dans les brancards pour ne pas quitter les chaussées de la capitale où l’on veut la déguerpir parce qu’elle y vend à la sauvette et cela fait désordre, quitte à susciter l’émeute. Dans le même temps, la gestion du dossier casamançais reste en l’état. Et les morts d’endeuiller la verte région meurtrie par un quart de siècle d’un conflit qui refuse de s’estomper.

La crise au sein du Parti démocratique sénégalais (Pds) déteint en plus sur la vie du pays et en hypothèque encore plus l’avenir. Faut-il cependant ne tenir compte que des paradigmes républicains pour tenter de dénouer la crise qui affecte les institutions et rend assurément caduque la séparation des pouvoirs avec ce différend purement « humain » qui oppose le chef de l’Exécutif, du Pds et de la coalition au pouvoir, Me Abdoulaye Wade à son ancien second dans le parti et président de l’Assemblée nationale, Macky Sall ? On risque une lecture tronquée et de proposer une solution biaisée avec une telle approche.

En effet, il fait être juste avant d’être généreux. Tout part, pour les libéraux qui nous gouvernent de Me Wade, tout revient à lui. C’est la seule constante, tout le reste est variable disait Idrissa Seck du temps de l’idylle magnifiée sur tous les tons. Ses suivants dans le cœur et sous l’aile protectrice du maître, notamment Macky Sall ont embouché la même trompette plusieurs fois, déifiant le Maître. Il ne faut pas dès lors s’étonner que Lui qui façonne ainsi les carrières politiques et sociales dans son camp, les modèle, ne les change et ne les arrête quand cela lui chante. En 2000, qui aurait parié un seul kopeck sur le fait que Macky Sall quasi-inconnu au bataillon, serait en 2007, le président de l’Assemblée nationale après une carrière dont la fulgurance s’apparente à la vitesse de l’étoile Filante ?

Directeur général de la société Pétrosen, plusieurs fois ministres de la République (Energie et Intérieur), Premier ministre et actuellement président de l’Assemblée nationale en sept ans. Par la seule volonté d’un homme : Abdoulaye Wade. Il faut avouer qu’un tel parcours n’est pas habituel en République. Il est plutôt le fruit de « ndombol tank » (attribut) que l’on a simplement ceint à cause du bon vouloir du « Bur » (roi) qui les distribue ou croit les distribuer au gré de ses humeurs.

La République n’admet, ou ne devrait admettre aussi bien dans les formes que dans le fond, il est vrai, que l’Exécutif dicte sa loi aux autres pouvoirs qui lui sont distincts et tout autant aussi en droit, tirant tous, leur légitimité du peuple souverain. Les libéraux se sont évertués néanmoins à ravaler la République, à la transformer une sorte de monarchie qui ne dit pas son nom depuis qu’ils en ont pris la gouvernance, octroyant à leur leader les pouvoirs d’un Dieu sur terre. Alors, Macky Sall peut-il se prévaloir d’une autre légitimité qui ne proviendrait pas de Me Wade ? Il ne lui sera pas aisé d’en trouver auprès du peuple. En attendant qui sauvera le Soldat Sénégal ?



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