Course à la présidentielle : Robert SAGNA s'estime mieux placé que Tanor

Robert Sagna n'a pas attendu la délibération des résultats de la médiation qu'avaient entreprise les sages du Parti socialiste pour prendre une décision. Il a déclaré sa candidature à la présidentielle, car estimant qu'il est mieux placé qu'Ousmane Tanor Dieng pour défendre le Ps et les Sénégalais.

Le maire de Ziguinchor et challenger du Premier secrétaire du Parti socialiste, Ousmane Tanor Dieng, a officialisé, hier, sa candidature à la présidentielle de 2007 en présence d'une forte délégation de ses camarades du courant Démocratie et Solidarité. Et il l'a clamé, hier, sans ambages :’Le 25 février, je solliciterai les suffrages de tous les Sénégalais pour poursuivre mes efforts au service du Sénégal que je sers depuis toujours’. Si Robert Sagna a décidé de ne pas se ranger derrière le Premier secrétaire du Ps, c'est parce que, dit-il, ‘je pense sincèrement que que je suis mieux placé que Tanor pour offrir plus de chances aux Sénégalais et au parti. Et j'ai dit cela à Ousmane Tanor Dieng. Je lui avais dit que je ne postulerai pas pour le poste de Premier secrétaire du parti, car les renouvellements ne sont pas terminés. Par contre, je lui avais demandé de renoncer à sa candidature pour la présidentielle’. Et cela, poursuit le candidat de Démocratie-Solidarité, ‘c'était une manière de lancer un signal fort aux Sénégalais pour qu'ils sachent que quelque chose a changé au Ps’.

Même s'il a été investi par le courant Démocratie et Solidarité, Robert Sagna clame qu'il ne quitte pas le Parti socialiste. ‘Nous sommes dans le Parti socialiste. Nous sommes fondamentalement des socialistes et nous n'avons pas renoncé aux valeurs du socialisme’, affirme le maire de Ziguinchor.

S'expliquant sur les raisons qui l'ont amené à quitter la table des négocations avec les sages du Ps, Robert Sagna laisse entendre que ‘je n'ai pas fermé la porte au dialogue. Les trois candidats (Ousmane Tanor Dieng, Mamadou Diop et Robert Sagna : Ndlr) ont été entendus par le Conseil d'orientation, chacun de nous a dit ce qu'il pensait. Mais, j'ai le regret de constater qu'au lieu de trancher et orienter dans l'intérêt du parti et du Sénégal, on n'a fait que défendre un homme, Ousmane Tanor Dieng, Ndlr)’.

Et à ceux qui voient la main de Me Wade derrière le courant Démocratie et Solidarité, Robert Sagna martèle : ‘Wade n'est ni derrière ni devant ma candidature. Je ne suis pas un homme manipulable. Et je pense que Wade et son régime doivent être balayés et rapidement. Je combats Wade pour le battre lui et son régime’.

Le challenger d'Ousmane Tanor Dieng en profite pour révéler que le chef de l'Etat lui a proposé ‘à plusieurs reprise la vice-présidence de la République. J'ai refusé, car si je devais entrer dans le gouvernement je ne devais pas être seul parce que j'appartiens à un parti. Quitter ce parti pour le Pds serait de la trahison’.

Pas du tout tendre avec le régime libéral, le candidat Robert Sagna accuse : ‘Le Sénégal doute. Le Sénégal craint l'avenir. Ceux à qui il a confié sa destinée accumulent depuis 2000, les erreurs et les reniements, oublieux de leurs promesses, plus préoccupés par leurs indéterminables disputes autour d'intérêts personnels que par la poursuite de la construction d'un Sénégal toujours plus fort. Ceux-là, à qui le Sénégal s'est confié, lui ont porté plus d'outrage en sept ans que le régime précédent en quarante ans’. C'est pourquoi le leader de Démocratie et Solidarité affirme qu'il dit ‘oui à l'effort de redressement qui doit être entrepris pour sauver le Sénégal’. ‘Je ne demande pas à être président de la République pour l'indépendance de la Casamance.

Rassurez-vous. Ma première préoccupation si je suis élu, c'est la paix en Casamance, car la paix en Casamance, c'est la paix au Sénégal’, insiste Robert Sagna répondant à une question d'un journaliste.

Quant à l'hypothèse d'un soutien à Ousmane Tanor Dieng au second tour, le nouveau candidat n'y pense même pas :’S'il y a second tour, c'est nous qu'on devra soutenir. Il n'est même pas exclu que nous soyons le candidat du Ps’.

Non sans préciser, cependant, que dans l'hypothèse d'un soutien au second tour ce serait ‘sur une base claire et dans l'intérêt du pays. Pas comme ce que certains partis avaient fait avec Wade en 2000 et qui les a renvoyés après’. Sa canditaure à la présidentielle déclarée, Robert Sagna étudie la position à adopter pour les législatives