Abdoulaye Wilane, chargé de la communication du Parti socialiste (Ps), au-delà de l’émotion générale que charrie l’odieux assassinat du président du Conseil régional de Ziguinchor, Oumar Lamine Badji, pose la question des conditions et des moyens de sécurité détenus par l’Etat. Il s’inquiète de l’irresponsabilité au sommet de l’Etat et craint que ce crime soit une occasion d’attiser le feu en Casamance, sur fond d’un climat de délations avec la prime de 50 millions promise par Wade à tout individu qui retrouve les auteurs du crime. M. Wilane craint que cela serve de prétexte à un report des élections.
Le moins que l’on puisse dire, au regard de ses réactions et de son analyse par rapport à l’affaire de l’assassinat de Oumar Lamine Badji, survenu samedi dernier, c’est que Abdoulaye Wilane, chargé de la communication du Parti socialiste, n’est pas rassuré. Il ne comprend pas qu’il ait pu y avoir une «aussi grande défaillance des services de renseignement de l’Etat», de surcroît dans cette partie du Sénégal où existe une rébellion et qui, «en principe est surveillée par les Rg, la gendarmerie, l’armée et même l’administration». Comment on a pu trouver un responsable de la dimension de Oumar Lamine Badji dans sa maison, «le menacer, brûler sa maison, le capturer, l’entraîner et puis le tuer, sans que l’un de ces services chargés de la sécurité des personnes et des biens ne soit au courant» ? Telle est l’interrogation que se pose Abdoulaye Wilane. En choisissant de donner une prime de 50 millions, un passeport et un visa à celui qui retrouve les auteurs du crime commis contre Oumar Lamine Badji, dans «un scénario digne du Far West», M Wilane juge que le Président Wade confirme «l’irresponsabilité au sommet de l’Etat dont la mission régalienne est de veiller à la sécurité des citoyens». Pour le chargé de la communication du Ps, «si, à un mois des élections, on peut faire des choses pareilles, qu’en sera-t-il alors pendant les élections ?» Passé cette émotion, soutient-il, «il faut que le Président Wade s’assume ou disparaisse». Autrement, cela voudrait dire que nos Renseignements généraux, notre police et notre armée ne sont pas à la hauteur. Et cela, Wilane ne veut pas y croire. «Avec tout le respect que je dois à Wade, en tant que président de la République, je ne suis pas d’accord avec la décision d’accorder une prime de 50 millions à des délateurs potentiels», assume Abdoulaye Wilane. Pour lui, il faut au contraire «donner à la police, à la gendarmerie et à l’armée, qui sont réputés par leur professionnalisme, les moyens nécessaires pour mener l’enquête». Wilane considère d’ailleurs qu’après l’assassinat du sous-préfet Gorgui Mbengue, ce qui vient de se passer est «un affront que subit l’Etat». Il met également en garde contre toute réinstallation de la guerre en Casamance et que l’on ne permette pas à des trafiquants de drogue et d’armes et des rebelles de s’incruster dans cette affaire. Et surtout, Abdoulaye Wilane craint que l’assassinat odieux de Oumar Lamine Badji serve de prétexte pour éliminer des chefs politiques charismatiques, et de création de conditions d’ingouvernabilité pour reporter les élections.
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